Mme Cecile Faye, directrice du stade Leopold-Sedar-Senghor : « Je veux qu’à la réouverture, l’on voit un nouveau visage du LSS…mais je serai très jalouse »
Cinq mois à peine, après les événements d’octobre 2012(Sénégal # Côte d’Ivoire) ayant entraîné la suspension pour une année, du stade Léopold-Sédar-Senghor(LSS), elle a été nommée directrice. Cécile Faye, puisque c’est d’elle qu’il s’agit est professeur d’EPS de formation et consultante de JAPPO SA. A la faveur du séminaire des journalistes sportifs africains organisé par la CISA dans son centre les 2 et 3 mai derniers, nous l’avons rencontrée pour un entretien sur la difficile passe que vit le LSS, et ce qui est fait pour faire revivre l’infrastructure.
Le stade Léopold-Sédar-Senghor est suspendu ; cela voudrait-il dire qu’il n’y a plus signe de vie sportifve ?
Le stade est suspendu, mais les activités continuent dans l’hébergement, dans l’accueil des autres sports. Il y a beaucoup de sportifs qui accèdent au stade, qui viennent pour pratiquer leurs disciplines favorites, taekwondo, escrime, judo, karaté, gym de maintien, athlétisme, musculation, aérobic, etc. En dehors de cela, il y a toujours du mouvement au LSS, parce qu’une quinzaine de fédérations y ont leurs sièges, et des gens qui n’ont rien à voir avec les mouvements sportifs demandent parfois aussi à y tenir leurs activités.
Comment avez-vous vécu le match Sénégal # Côte d’Ivoire ?
En ce moment, je n’étais pas encore directrice du stade, moi je n’habite pas loin du stade, et quand les événements se sont passés, les gens passaient près de chez moi ; j’ai d’abord vu les images à la télé, et je me suis écriée, « oh que le directeur du stade a du pain sur la planche ! ». C’était sans savoir qu’un mois après, je serai nommé à ce même poste pour remplacer celui que je plaignais. J’ai donc hérité de cette situation catastrophique.
Quels sont les dégâts enregistrés ?
Il y a eu beaucoup de dégâts, aujourd’hui (ITW faite le 2 mai 2013, soit plus de 5 mois après) c’est un peu moins visible. Les gens ont même brûlé le tunnel qui conduit les joueurs jusqu’à la pelouse, il y a toujours des stigmates que vous pouvez voir. Dans les gradins, je ne sais pas par quelle magie, ils ont pu soulever des blocs de pierre, pour en faire des armes pour casser les vitres.
Y a-t-il eu une évaluation des dégâts ?
Les études sont en train d’être faites sur les infrastructures, les installations électriques, la plomberie, c’est un ensemble qu’il va falloir évaluer, mais d’ores et déjà, les experts disent sans entrer dans les détails, qu’il faudra beaucoup d’argent pour faire une réfection correcte du stade.
Vous qui héritez d’une telle situation, comment comptez-vous gérer le stade une fois réfectionné ?
Je veux qu’à la réouverture, l’on voit un nouveau visage du stade LSS. Je pense que je vais être très jalouse, et je ne vais pas permettre une utilisation abusive de ce joyau, parce que pour le moment, c’est le seul que nous avons ; il a été suspendu et vous voyez qu’on est obligé d’allez jouer chez les voisins. Il faut que l’on préserve celui-ci et que l’on essaye d’en construire d’autres. Des difficultés, bien sûr, ça n’en manque pas vu l’immensité du stade qui fait 60 000 places ; cela demande un entretien continu, alors que vous savez en Afrique, notre défaut est de ne pas pouvoir entretenir ; donc je me battrai tous les jours avec ceux-là qui sont chargés de l’entretien pour que ce soit impeccable.
Pour l’entretien ponctuel, d’où tirez-vous vos sources de revenus ?
Nous nous débrouillons avec les recettes additionnelles qui proviennent du centre d’accueil, pour les petites maintenances ; mais les grands travaux sont du ressort de l’Etat. Un budget annuel est alloué par l’Etat, il n’est pas du tout substantiel (sourire, je ne vous dirai pas le montant), le reste on se débrouille.
Pourquoi les sièges ne sont pas numérotés comme c’est le cas chez nous au 4-Août à Ouagadougou ?
Il y a eu dans ce même stade en 2010 le Festival mondial des arts nègres(FESTIMAN), et pendant cette manifestation, beaucoup de sièges ont été enlevés, et malheureusement ils n’ont pas été remis en place. Mais on va remettre tout ça, puis compléter les sièges manquants, avec des numéros pour faciliter le contrôle. Nous voulons que le LSS soit vraiment fonctionnel et aux normes de la FIFA.
Quelle est la capacité d’accueil en hébergement du LSS ?
Le centre d’accueil est divisé en deux, il y a un boxe qui peut accueillir 52 personnes, ensuite il y a 4 grandes salles de 12 lits chacune, soit 48 places ; le centre d’hébergement a donc une capacité de 100 personnes.