En dépit de la hausse de la production céréalière de 33,0% enregistrée en 2013 par rapport à la campagne précédente sur le territoire, des provinces connaissent des déficits localisés de production, voire des difficultés alimentaires pour certaines catégories de populations pour qui les moyens d’existence ne sont pas encore consolidés, après la crise. Les résultats d’une étude d’évaluation de la sécurité alimentaire en situation d’urgence menée par le PAM et le gouvernement en septembre 2012 indiquent que la situation alimentaire d’environ 1,8 million de personnes reste encore fragile, particulièrement dans les régions du Nord, de l’Est et du Sahel.
Selon cette même étude, les dépenses de nourriture représenteraient 71% des dépenses totales des ménages. L’endettement important des ménages constitue également une autre préoccupation importante, dans la mesure où il contribue à fragiliser davantage leur pouvoir d’achat. Pour répondre aux attentes de ces populations et pour assurer le cadrage des interventions de l’Etat et de ses partenaires en 2013, le dispositif national de sécurité alimentaire a souhaité travailler à l’élaboration d’un plan national de réponse intitulé « Plan de résilience et de soutien aux populations vulnérables 2013 ». Ce plan, en cours de validation, engagera l’ensemble des acteurs pour une meilleure coordination des interventions.
C’est dans ce contexte qu’en plus des activités de son programme pays 2011-2015 et de son programme d’assistance aux réfugiés maliens, le PAM met en œuvre une opération visant le relèvement post crise et le renforcement des capacités de résilience des populations vulnérables dans 10 des 13 régions du pays (le Sahel, le Nord, le Centre-Nord, l’Est, le Centre-Est, le Centre-Ouest, la Boucle du Mouhoun, le Centre, le Plateau central et le Sud-Ouest). Plus spécifiquement, cette opération qui sera mise en œuvre en 2013 et 2014 avec la contrepartie nationale et des partenaires du PAM, contribuera d’une part à réduire les niveaux de malnutrition chronique dans le pays, et d’autre part, à améliorer le niveau de sécurité alimentaire des ménages vulnérables par un renforcement de leurs moyens de production et de subsistance.
Les activités de lutte contre la malnutrition permettront, non seulement d’améliorer l’état nutritionnel des enfants de 6 à 59 mois atteints de malnutrition aigüe modérée et des femmes enceintes et allaitantes, mais également, de prévenir la malnutrition aigüe des enfants de 6 à 23 mois, à travers une activité de couverture générale (blanket feeding), durant la période de soudure. Des activités de sensibilisation et d’éducation nutritionnelle seront également menées, en vue de favoriser l’évolution des comportements des populations bénéficiaires.
Les activités visant l’amélioration de la sécurité alimentaire sous forme de « cash contre actifs productifs » et « cash contre formation », permettront, non seulement d’accélérer le redressement des ménages vulnérables à travers les transferts monétaires, mais aussi de contribuer à une amélioration de la productivité agricole, à travers la réhabilitation de terres. Les activités de « cash contre formation » visent à diversifier les sources de revenus des bénéficiaires grâce aux formations pratiques sur les techniques culturales qui leur seront dispensées.
Fort de ce qui précède, le PAM ne se contente pas seulement d’apporter une assistance alimentaire aux populations vulnérables. En tant qu’agence humanitaire, la préparation des communautés aux crises et la gestion idoine des catastrophes constituent l’une de ses principales préoccupations.
En d’autres termes, son assistance ne se limite pas seulement à répondre ponctuellement aux besoins alimentaires, mais prépare les bénéficiaires à se prendre en charge, et à faire face aux éventuels défis qui se présenteront à l’avenir.
