La campagne ‘’Cultivons au Burkina’’ a organisé, le mardi 2 février 2016 à Ouagadougou, un atelier national de restitution, en vue de partager les conclusions de la conférence internationale ECOWAP+10, tenue à Dakar (Sénégal) en novembre 2015, au profit des Organisations de la société civile du Burkina Faso.
Le secteur agricole joue un rôle déterminant dans le développement économique et social de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Pour assurer l’opérationnalisation du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA), une politique agricole régionale, ECOWAP, a été adoptée comme instrument de sa mise en œuvre. Son objectif étant de contribuer de manière durable à la satisfaction des besoins alimentaires des populations, au développement économique et social et à la réduction de la pauvreté dans les Etats- membres de la Communauté. C’est dans ce cadre que la Commission de la CEDEAO a engagé un processus dénommé « ECOWAP+10 », dans le but d’anticiper la préparation de la nouvelle génération du Programme national d’investissement agricole (PNIA). Le Secrétariat permanent des organisations non gouvernementales (SPONG) qui a pris part à la conférence internationale « ECOWAP+10 » du 17 au 20 novembre 2015 à Dakar au Sénégal, a partagé les résultats des travaux avec les Organisations de la société civile (OSC) et des journalistes, le mardi 2 février 2016 à Ouagadougou. Les pistes d’action de la société pour sa participation à l’élaboration du Programme national du secteur rural (PNSR 2) étaient au menu des échanges. Dix ans après l’adoption de la politique agricole et cinq années de mise en œuvre au Burkina Faso qui est à la fin de la 1e phase du PNSR (2011-2015), le coordonnateur du SPONG, Sylvestre N. Tiemtoré a jugé qu’il était important de faire le bilan, bien que les acteurs fondent toujours l’espoir sur la réduction de la pauvreté, la croissance agricole et l’accroissement de la productivité. A cette conférence de Dakar, il s’est agi de faire un premier bilan des 10 ans après l’adoption de l’ECOWAP. Lequel bilan a fait ressortir, entre autres, que 15 plans nationaux d’investissements agricoles et un plan régional d’investissement agricole, tous deux instruments de mise en œuvre de l’ECOWAP, ont été engagés et prennent en charge, la gestion des ressources naturelles et de la sécurité alimentaire.
La sécurité alimentaire améliorée
Il y a également eu une amélioration de la sécurité alimentaire dans tous les pays- membres de la CEDEAO. Selon le chargé d’études au secrétariat permanent de la coordination des politiques sectorielles agricoles, Gustave A. Somé, la production totale des cultures de rente au Burkina Faso, tels le coton, le sésame et le soja est passée de 968 mille 359 tonnes en 2005 à 1 million 567 mille 097 tonnes en 2014. A l’entendre, une baisse de la pauvreté a été constatée de 6,4% en milieu rural et de 5,3% en milieu urbain. « Cependant, l’augmentation de la production reste globalement liée à l’extension des superficies qu’à l’amélioration de la productivité », a-t-il déploré. Malgré des progrès notables constatés sur le plan productif, de nombreux défis restent à relever, à savoir, les niveaux de pauvreté encore très élevés dans la quasi-totalité des pays, qui impactent les capacités de développement agricole et la sécurité alimentaire, la forte dépendance de l’ECOWAP vis-à-vis des financements extérieurs. Au regard de ces préoccupations, des priorités de l’ECOWAP à l’horizon 2025 ont été projetées, afin que la politique agricole s’inscrive dans la perspective d’une agriculture moderne et durable, fondée sur l’efficacité et l’efficience des exploitations familiales et la promotion des entreprises agricoles. Au cours de cet atelier, deux prix koobo 2015 ont été décernés aux meilleures œuvres journalistiques dans le domaine de l’agriculture familiale. Le 1er prix est revenu à Gaoussou Nabaloum de l’Association burkinabè des journalistes et communicateurs agricoles (ABJCA), presse en ligne avec son œuvre : « Changement climatique : les éleveurs en payent le prix fort ». Le 2e prix, a été remis à Bakouan Waboué, journaliste à la radio manivelle de Dano, avec son œuvre : « La tribune du développement ». Ils ont empoché chacun la somme de 500 mille F CFA, un trophée et une attestation. Aucune œuvre en catégorie télé n’a été retenue. Ce prix koobo s’inscrit dans le cadre de la campagne « Cultivons au Burkina » que mène Oxfam et ses partenaires, afin de stimuler les productions des journalistes sur les problématiques du secteur agricole. Le directeur-Pays d’Oxfam au Burkina Faso, Omer Kaboré, a félicité les lauréats et les a invités à faire le combat de la campagne ‘’Cultivons au Burkina’’, pour la justice alimentaire afin de bâtir un Burkina sans faim. Un Burkina qui, selon lui, passe nécessairement par la prise en compte des exploitants familiaux qui représentent plus de 80% et assurent l’essentiel de la production agricole.
Afsétou SAWADOGO