Vers cinq heures, le jour baissant, je commençais à me préoccuper de l’endroit où je passerais la nuit, quand j’aperçus à droite un hectare de terrain presque plat, ou croissaient pêle-mêle les fougères, les bananiers sauvages, les palmiers et les manguiers.
J’eus la chance de trouver quelques bananes mûres. A la hâte, je fis un feu de bois pour les cuire, et ce fut mon repas. Puis, tant bien que mal, au pied d’un arbre sur les branches duquel j’avais entrelacé des feuilles de bananiers pour m’abriter en cas de pluie, je me couchai.
Il faisait froid et ma traversée dans l’eau me laissait grelottant. Je dormis mal. Dans la crainte que les cochons sauvages ne vînssent m’écorcher les jambes, j’avais passé à mon poignet la corde de ma hache.
La nuit était profonde.