Campagne électorale 2016 au Niger : des incidents signalés

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Publié le jeudi 4 fevrier 2016 | Le Pays

La campagne électorale dans le cadre des élections générales (présidentielle et législatives) de février 2016 sera-t-elle apaisée ? On croise les doigts. D’autant qu’un incident est survenu hier dans la soirée du 2 février 2016 aux environs de 18h, à Niamey, devant le siège du parti de Moden Fa Lumana de l’opposant Hama Amadou, incarcéré, comme on le sait, dans la prison de Filingué pour sa complicité présumée dans l’affaire de trafic de bébés. De fait, le Moden Fa Lumana, en lieu et place d’un rallye qu’il entendait organiser dans la ville de Niamey, se décide finalement à tenir meeting devant le siège dudit parti. Le problème, c’est que, face audit siège, les militants ont bloqué une partie de la grande artère, l’avenue de l’Entente, dans le quartier Zabarkan. Une provocation ? En tout cas, les militants n’ignorent pas que le cortège présidentiel qui est passé par là dans la matinée du 2 février, pour aller tenir meeting à Filingué, repasserait par la même voie, une fois le meeting terminé. Priés de dégager la voie, les militants refusent, racontent des témoins. De sources policières, ils auraient même prévu de lancer des pierres sur le cortège présidentiel. Face à ce refus, la police emploie la manière forte. Les militants sont dispersés par la police à coups de gaz lacrymogènes. Il s’en suit des interpellations dont celle du président des jeunes du parti. Deux véhicules du parti au pouvoir (PNDS-Tarayya) auraient été caillassés par les militants, de source policière. Un autre incident est signalé à Birni N’Gaouré près de la ville de Dosso où le parti de l’opposant Moden Fa Lumana venait d’organiser la cérémonie de lancement de sa campagne électorale. Des militants de ce parti s’attaquent à des hangars de militants du parti au pouvoir ainsi que ceux de la coalition qui le soutient. Ils s’en prennent aussi à des barrières de police, où ils mettent le feu, après avoir été dispersés. Pour Moussa Aksar, Directeur de publication du journal « L’Evénement », tout cela est «l’œuvre de jeunes gens manipulés par le parti Lumana».
Il ajoute : «C’est avant tout un président de la République. Il n’a pas à contourner la voie au motif que des militants du parti y tiennent meeting ! Il y a des gens qui cherchent la bagarre. Ils ne sont pas dans une logique de paix. Il ne faut pas leur accorder ce plaisir en répondant à leur provocation ». A-t-il des craintes sur le bon déroulement du scrutin ? «Certes, il y aura des dérapages, mais je crois que ça ira. D’autant que tous ces incidents n’éclatent que dans la capitale, Niamey», espère-t-il.

Par Cheick Beldh’or SIGUE, envoyé spécial