Ouagadougou - La députée Saran Sérémé, actuellement contestée par des adversaires internes dans son fief électoral de Tougan, a annoncé son départ du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, parti au pouvoir), dans une lettre dont une copie est parvenue à l’AIB, mardi soir à Ouagadougou.
Saran Sérémé, députée et candidate pressentie aux élections législatives du 2 décembre prochain, vient d’annoncer sa démission du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et du poste qu’elle occupait dans le parti, et donc son retrait de l’Assemblée nationale et des futures élections.
Après avoir donné quelques raisons de sa décision, elle a déclaré : « je suis donc au regret de vous annoncer mon retrait du Secrétariat exécutif national du Congrès pour la Démocratie et le Progrès ainsi que du parti le CDP, bien évidement avec ses conséquences sur ma représentation à l’Assemblée nationale, comme le stipule nos lois en vigueur ».
Dans sa lettre, elle a expliqué que des camarades du parti, en l’occurrence Naboho Kanidoua et Pascaline Tamini respectivement 1er et 3e Secrétaire Exécutif National adjoint, mandatés par le secrétariat général du CDP, l’ont informé qu’elle sera 2è sur la liste du CDP aux élections législatives prochaines, derrière Mathias Zerbo qu’elle considère comme « l’un des principaux instigateurs » des troubles survenus à Tougan.
La décision du secrétariat national du CDP de placer son adversaire interne au parti, Mathias Zerbo, actuel maire de Tougan devant elle, est à ses yeux une « prime à l’indiscipline et à l’impunité" pouvant porter "préjudice à l’ensemble du Parti dans ses fondamentaux".
« Il m’est apparut inconcevable de m’aligner derrière l’un des principaux instigateurs de ces forfaits d’où la raison de mon désistement comme deuxième candidats titulaire sur la liste du CDP/Sourou », écrit-elle dans la lettre.
Sa décision a aussi été prise selon elle « par compassion et solidarité vis-à-vis de ces femmes et militants violentés, bafoués, humiliés et déshonorés » et « par révulsion contre les actes ignobles d’incendie criminelle contre mon domicile familiale et d’acte anti militantisme ».
Le 13 décembre 2012, un groupe de militants CDP ont mis le feu à son domicile pour protester contre sa candidature à un troisième mandat dans la province du Sourou.
Une manifestation de lutte contre la vie chère, organisée en février avait aussi détruit une partie de son domicile familial de Tougan.
La loi électorale oblige les partis politiques à accorder un quota de 30% de places sur les listes de candidatures, à partir de cette année.
Le CDP, parti du président Blaise Compaoré, traverse une crise larvée depuis son dernier congrès tenu en mars où plusieurs de ses bonzes avaient été écartés de la direction du parti.
