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Trait de plume : Pierre N’Kurunziza se mettra-t-il à dos l’UA ?
Publié le mardi 2 fevrier 2016  |  Sidwaya
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© Autre presse par DR
Le président burundais Pierre Nkurunziza




Les Burundais doivent sombrer actuellement dans le désespoir, vu que la messe de l’Union africaine (UA), qui devrait statuer sur l’envoi de forces étrangères pour les protéger de la machine répressive du président Pierre N’Kurunziza, a accouché d’une souris. En effet, à la clôture du 26e sommet le 31 janvier 2016 à Addis-Abeba, en Ethiopie, les chefs d’Etat de l’UA ont échoué à s’accorder sur le déploiement, en terre burundaise, des 5000 soldats de la Mission africaine de protection et de prévention au Burundi (MAPROBU), décidé en décembre 2015 par le Conseil de paix et de sécurité (CPS). Dans le groupuscule des dirigeants constituant le noyau de la ligne dure de défense de l’homme fort de Bujumbura, les présidents congolais, Denis Sassou N’Guesso, Equato-guinéen, Theodoro Obiang N’Guema et leur homologue égyptien. Ce désaccord des chefs d’Etat africains ne manquera pas de faire des émules dans le camp du président N’kurunziza qui, à l’annonce de la décision du CPS, avait marqué son opposition au déploiement de cette force. Et Bujumbura avait fait savoir que toute troupe étrangère envoyée sur son territoire sans son consentement est une « force d’invasion » et sera traitée comme telle. Une sortie qui n’a pas surpris un nombre d’observateurs de la scène politique au Burundi. Puisque depuis que le locataire du palais avait révélé ses intentions de rempiler pour un troisième mandat, jugé de trop par nombre de ses compatriotes, la rue n’a cessé de gronder. Et Pierre N’kurunziza, que beaucoup de gens disaient être sur le grill, est resté droit dans ses bottes, ayant pris l’option de faire feu de tout bois. L’opposition, qui avait juré faire en sorte que sa gouvernance ne soit pas un long fleuve tranquille, a vu ses figures emblématiques exécutées sommairement par les milices acquises à la cause du président tripatouilleur. Preuve que ce prof de gym, parvenu à la tête du Burundi ne compte pas rompre de sitôt les amarres avec le fauteuil présidentiel. Même s’il faut tuer pour sauvegarder son trône, N’Kurunziza est prêt à le faire, comme il l’a déjà démontré dans un passé pas très lointain. Ancien chef de la rébellion des Forces de défense de la démocratie (FDD), Pierre Nkurunziza avait été condamné à mort en 1996 par la justice de son pays pour sa responsabilité dans la pose de mines anti-char ayant fait de nombreux morts à Bujumbura, la capitale du pays, avant de se voir amnistié suite aux accords d’Arusha et à l’accord sur le cessez-le-feu de 2003. Avec un tel passé très peu reluisant, l’enfant de Ngozi a de quoi faire frémir dans l’entourage de ses pairs africains, qui se sont désolidarisés sur l’envoi de la MAPROBU. Et l’on peut comprendre aisément leur position, en témoigne les menaces proférées. « Nous refusons toute intervention militaire sur notre sol », affirmait le ministre burundais des Affaires étrangères, Alain-Aimé Nyamitwe, lors du Sommet. Car, le terrain de maintien de la paix et de la sécurité de cette force risque de se transformer en théâtre d’affrontements, si les dirigeants font la sourde oreille face aux autorités burundaises.
Certes, nous n’en sommes pas encore là, mais pour autant l’option de l’envoi de commandos n’est pas à exclure, si Pierre N’Kurunziza ne desserre pas ses griffes à la gorge de son peuple, selon le chef de l’Etat tchadien, Idriss Deby Itno, qui assure désormais la présidence en exercice de l’Union africaine. « Nous avons donné une chance au Burundi et au président Pierre Nkuruniza de résoudre cette crise. Nous souhaiterions que cela soit réglé par un dialogue avec une initiative du président burundais. Mais nous surveillons de très près. Nous ne pourrons pas accepter que la situation dégénère. Auquel cas, l’Union africaine interviendra militairement », a prévenu le nouveau patron de l’UA. Le chef de l’Etat tchadien, comme l’illustre son propos, ne compte pas ménager éternellement son homologue du Burundi. Pierre N’Kurunziza, dont le sport favori semble le recours à la violence, entendra-t-il la voix de l’Union africaine ? C’est ce que nous attendons désespérément de lui !

Beyon Romain NEBIE
nbeyonromain@yahoo.fr
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