Chaude matinée en ce samedi 30 janvier 2016 sur l’avenue de l’unité qui a été littéralement investie par les militants du mouvement en rouge ; cette organisation de la société civile qui entendait ainsi protester, et vigoureusement, contre l’installation de boutiques de rue le long du mur de clôture du Centre Muraz. C’est le président de la Délégation spéciale qui était dans le viseur des manifestants ; lesquels l’accusaient d’avoir foulé aux pieds la réglementation en matière d’occupation du domaine concerné.
L’avenue de l’Unité dans sa portion allant de la place Tiéfo Amoro au croisement de l’avenue de la Namibie est en train de changer de physionomie avec ces travaux d’installation de boutiques de rue le long de la clôture du Centre Muraz dans sa partie ouest.
Le chantier, qui dure depuis longtemps, avait été suspendu plusieurs semaines pour ensuite reprendre en ce mois de janvier avec les travaux de finition. Et depuis des grincements de dents se faisaient entendre au sein de la société civile et principalement du mouvement en rouge qui dénonce ce qu’il qualifie de « violation flagrante » de la réglementation en vigueur en matière d’occupation des espaces publics dans la ville de Sya.
Une idée fortement soutenue par le président du mouvement en rouge qui brandit cet arrêté du comité de gestion du domaine public de la commune de Bobo selon lequel aucune installation ne sera autorisée le long des voies publiques ci-dessous énumérées au nombre desquelles l’avenue de l’Unité ; chose qui pourrait confirmer la polémique qui a toujours entouré l’installation de ces boutiques de rue à laquelle serait hostile le Centre Muraz.
Car d’une lettre datée du 19 janvier 2016 adressée au président de la délégation spéciale et signée du directeur général de l’institut Nicolas Méda, il est ressorti « l’impératif et l’urgence des dispositions que la délégation spéciale de la commune de Bobo doit prendre pour le déguerpissement des boutiques de rue aux alentours du Centre Muraz ».
Pour le mouvement en rouge, les travaux de construction des boutiques de rue sur l’avenue de l’Unité longeant la clôture du Centre Muraz dans sa partie ouest ne sont ni plus ni moins qu’un mépris des textes en vigueur de la part du président de la Délégation spéciale.
« Nous l’avons rencontré à plusieurs reprises pour lui faire part de nos inquiétudes. Nous lui avons suggéré d’annuler l’autorisation d’attribution de cette espace. Il ne nous a jamais écouté. Nous avons reçu une lettre du Centre Muraz, qui est un centre de recherches, sur les conséquences néfastes que pourrait engendrer l’installation de ces boutiques aussi bien sur le fonctionnement de l’institut que sur la santé des occupants de ces boutiques. Comme il n’a pas voulu nous écouter, nous avons choisi de manifester notre colère et notre indignation. Nous disposons de toutes les preuves de l’irrégularité de cette attribution. Même la douane devra se faire des inquiétudes puisque son magasin fait face à ce marché en construction », a expliqué le mouvement en rouge.
C’est pour se faire entendre que les membres de cette organisation de la société civile de la ville de Sya ont investi ce samedi en milieu de matinée l’avenue de l’Unité. Ils y ont érigé des barricades et procéder à l’enlèvement de boutiques non encore implantées ; une manifestation de colère qui n’était pas sans conséquence pour les nombreux usagers de cette avenue contraints à des détours pour rejoindre la zone commerciale.
La situation, qui commençait à devenir intenable pour certains, a amené la police à engager des pourparlers avec les manifestants. Des discussions il est ressorti que la demande d’autorisation du mouvement en rouge prévoyait une marche suivie de la remise d’une lettre au gouvernorat. Vous êtes dans l’illégalité avec ces actes de vandalisme, a fait savoir le commissaire central de police ; ce que les manifestants ont reconnu en procédant illico presto à l’enlèvement des barricades avant de sonner le rassemblement à la place Tiéfo Amoro pour une marche vers le gouvernorat.
Jonas Apollinaire Kaboré