Pour notre chroniqueur Abdourahman Waberi, le capitaine au béret rouge appartient à ces figures prophétiques incarnant les plus nobles aspirations d’un peuple.
On a coutume de dire en Afrique que les ancêtres ne meurent jamais, ils s’immiscent et demeurent dans la nature. Si l’on en croit le poète Birago Diop, leur souffle est partout présent, animant l’air et l’eau, la pierre et la forêt. Il y a une catégorie d’ancêtres plus immortels que les autres : les figures prophétiques capables d’incarner les profondes aspirations d’égalité, de libération et de justice de leur peuple. Thomas Sankara est de ceux-là.
L’affaire est entendue. Thomas Sankara est, après Nelson Mandela, le héros le plus plébiscité par la jeunesse africaine. Il n’y a pas que la jeunesse. Les graphistes, les vidéastes, les bédéistes, les musiciens n’ont d’yeux que pour l’homme du 4 août 1983. De Fela à Alpha Blondy en passant par Smockey et Cheikh Lô, toutes les grandes voix du continent ont célébré celui qu’on surnommait « Tom Sank ». Et les historiens ne sont pas en reste. Une nouvelle biographie intitulée Sankara : a revolutionary life and legacy in West Africa (Indiana University Press, 2016) sortira dans quelques semaines. Elle rejoindra une bibliographie s’étoffant d’année en d’année.
Persistance du mythe.
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