Alignés les uns après les autres, les parkings payants fleurissent un peu partout à Ouagadougou, la "capitale africaine des deux roues". Une activité génératrice de revenus mais soumise à une réglementation avec des taxes jugées "élevées".
Sado Ouédraogo, 43 ans, évolue dans ce domaine depuis 15 ans et ne s’en plaint pas. "Ça va, tout se passe bien", affirme, enthousiaste cet employé de l’un des plus grands parkings de la ville, baptisé "Bénéwendé" ("Dieu est avec nous" en Moré, langue locale), aménagé par la mairie, devant la "Maison du peuple", un espace de spectacles de 5.000 places
Dans un espace de 300 m2 carrés, sous forme d'hangar, Sado, le sourire aux lèvres, affirme accueillir quotidiennement près de "80 vélos et 170 motos", depuis 2011.
Au Burkina, l’exercice de cette activité est soumis à une réglementation et depuis lors, "les voleurs ne s’approchent plus". Pour avoir un parking, il faut avoir un agrément à la marie.
"La loi nous permet de garder les motos à 100 FCFA et 50 FCFA pour les vélos", des prix qui passent du simple au double les jours de fêtes, argumente Sado. Mais, ces tarifs ne concernent pas les écoles publiques, hôpitaux, cimetières, morgues, pharmacies où les frais de parking sont à 25 FCFA pour les vélos et 50 FCFA pour les motos.
Le secteur est organisé de sorte que les employés sont rémunérés quotidiennement pour certains et mensuellement pour d’autres.
Célibataire sans enfant, Sado dit gagner en moyenne 6.000 FCFA par jour contre moins de 50.000 FCFA par mois pour Diarra Ibrahim, employé d’un parking à ciel ouvert devant l’hôpital Yagaldo, le plus grand du pays, non loin du centre-ville.
Devant le Centre hospitalier universitaire Yalgado où il exerce, Diarra évalue son chiffre d’affaires à 500.000 FCFA/mois mais estime que "les salaires sont maigres", en raison des taxes qui "plombent" les finances.
De 15.000 FCFA auparavant, ces taxes sont estimées à plus de 100.000 FCFA ces dernières années, soit 55.000 FCFA à la marie, 40.000 FCFA aux impôts et entre 20 à 25.000 FCFA pour occupation de lieux publics, cite-t-il.
"On doit revoir les tarifs déséquilibrés pour mettre la pression sur les propriétaires pour relever les salaires", lâche Ibrahim, 42 ans, père de deux enfants, qui totalise 22 ans dans ce métier.
Même si l’objectif (de la création) de ces parkings est de "sécuriser les motos et éviter qu’elles soient la portée de n’importe qui", des vols sont souvent enregistrés, selon Alain Ouangraoua, un responsable du plus grand marché de Ouagadougou, des vols sont souvent enregistrés.
En cas de vols, les employés sont obligés de rembourser le coût de la moto au propriétaire. "On a eu à rembourser des motos il y a deux ou trois ans et ça peut te prendre toutes tes économies", déplore Sado Ouedraogo.
EFI