Impliquer les populations dans la gestion des réalisations publiques pour parvenir à un développement communautaire exemplaire, c’est l’objectif que s’est fixé Hunger project Burkina. Une de ses stratégies pour y parvenir est orientée vers les «épicentres», dont elle compte une quinzaine sur le territoire national. Le jeudi 6 juin 2013, les premiers responsables de l’ONG se sont entretenus avec le nouveau conseil municipal de Kirsi à l’épicentre de Boulkon, sis dans la commune d'Arbollé, pour lui présenter le joyau, lui expliquer son fonctionnement et solliciter sa participation à la gestion de cette œuvre communautaire.
Tout un chacun devrait être en mesure d’apporter sa pierre, si petite soit-elle, à l’édification de la nation. C’est en quelque sorte la conviction de l’ONG Hunger project Burkina, qui œuvre à amener les populations à la base à s’intéresser à la chose publique et à s’impliquer dans sa gestion. Et qui, mieux que le conseil municipal d’une localité, peut donner le bon exemple de cette gestion participative au reste des citoyens?
C’est dans ce cadre que s’inscrit la série de visites entreprises depuis quelque temps par les premiers responsables de l’ONG précitée pour échanger avec les nouveaux conseils municipaux, leur présenter les épicentres réalisés dans leur commune et solliciter, par la même occasion, leur implication pour un bon fonctionnement des ouvrages. A cet effet, ils se sont entretenus le 24 mai dernier avec le conseil municipal d’Arbollé, lequel s’est montré disposé à les accompagner dans l’accomplissement de cette œuvre salutaire. Désigné en effet comme zone d’intervention de l’ONG, l’épicentre est un joyau communautaire doté de plusieurs unités socio-économiques.
Celui de Boulkon, situé à une quinzaine de kilomètres d'Arbollé, créé en 2010 et inauguré en février dernier, est le plus jeune des seize épicentres que compte Hunger project Burkina. Il est bâti sur une vaste superficie et se compose, entre autres, de bureaux, d’une salle de classe maternelle, d’une banque de céréales, d’une caisse d’épargne, d’une cuisine et de dortoirs. Un comité est chargé de la gestion de ces différentes unités à travers l’exécution de divers programmes comme ceux de microfinance, de sécurité alimentaire, d’éducation, d’eau et assainissement et de suivi-évaluation.
C’est enthousiaste que le comité a présenté l’ensemble de ses activités jeudi dernier au maire de Kirsi et à son conseil, fort de 32 membres, qui ont tous fait le déplacement à l’épicentre de Boulkon. D’autres invités de marque tels que le directeur national de Hunger project Burkina, Evariste Yaogho ; le président du conseil de l’ONG, Patrice Syan et bien d’autres personnes ont également pris part aux échanges. Le premier à prendre la parole, le directeur Evariste Yaogho, s’est beaucoup réjoui de la tenue de cette rencontre. Présentant sa structure comme une «organisation qui a plus le cœur que l’argent», il a souligné qu’elle vise à aider les populations à mieux s’organiser pour se prendre elles-mêmes en charge.
Traduisant sa gratitude au maire de Kirsi qui a su mobiliser toute son équipe pour participer à cet entretien, il a sollicité son accompagnement pour le bon fonctionnement de l’épicentre de Boulkon pour lequel son rêve est d’en faire un pôle de développement qui va inspirer les autres villages de la commune. Déjà, Boulkon donne de réels motifs de satisfaction. A en croire en effet le petit bilan dressé par quelques membres du comité de gestion, ses indicateurs sont au vert.
A titre d’exemple, Alimata Dianda, responsable de la Caisse de crédit, a confié que son unité, qui octroie des crédits à des groupes de personnes, a démarré son activité avec 3 millions F CFA mais en compte maintenant plus de 18. Il en est de même des autres unités avec la banque de céréales, qui regorge d’une soixantaine de sacs de céréales ; l’école maternelle, qui compte 46 élèves et les activités de maraîchage des femmes qui prospèrent. C’est en tout cas à un conseil municipal bien séduit que ces brillantes performances ont été présentées.
Le maire Sibiri Adama Dianda s’est beaucoup réjoui de l’œuvre de Hunger project Burkina qui contribue au développement de sa commune et, partant, à l’épanouissement des populations de sa commune. Marquant son engagement à accompagner l’ONG dont l’action entre en droite ligne dans le programme communal, il a promis de s’investir dans l’information afin qu’une part du budget de la commune soit consacrée à l’épicentre.
Une visite des locaux de l’épicentre a mis fin à la rencontre avant qu’une autre portant sur la sensibilisation des citoyens de Kirsi à travers l’approche appréciative au payement des taxes et impôts ne s’ouvre dès le lendemain, initiative une fois de plus de Hunger project Burkina.