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Laurent Gbagbo face à son passé
Publié le vendredi 29 janvier 2016  |  Sidwaya
CPI
© AFP par DR
CPI : l’ex Président ivoirien Laurent Gbagbo devant les juges
Mardi 19 février 2013. La Haye. L’ancien président ivoirien comparait à la Cour pénale internationale (CPI), pour crime contre l’humanité.




Que de bruits ont couru sur la tenue du procès de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, que certains n’envisageaient pas de sitôt, vu la complexité de la procédure judiciaire. Mais la détermination des juges de la Cour pénale internationale (CPI) était plus forte que les supputations, si bien que le procès tant attendu de l’ « enfant terrible de Mama » s’est ouvert, hier jeudi 28 janvier 2016, à la Haye aux Pays-Bas. Il aura fallu patienter quatre ans avant de voir Laurent Gbagbo, qui comparaît avec son ex-bras droit et ministre de la Rue, Charles Blé Goudé, dans un véritable face-à-face avec les hommes en toges noires. L’heure de la vérité a donc sonné pour l’élève et son maître, accusés tous deux de crimes contre l’humanité (meurtres, tentatives de meurtres, viols, persécutions de civils, etc.), perpétrés lors de la crise post-électorale de 2011. De lourds chefs d’accusation qui pourraient valoir la prison à vie à l’ancien président et à son homme de main d’alors. Parce que Laurent Gbagbo, aidé des soldats et des milices acquis à sa cause, avait refusé de céder le fauteuil présidentiel, conquis dans les urnes par son challenger, Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire avait basculé dans le chaos. Un triste épisode, qui avait occasionné environ 3000 morts, et sur lesquels les deux accusés, apparus sereins au premier jour du procès, vont devoir s’expliquer devant la CPI. Les deux premiers jours du procès vont être consacrés aux déclarations liminaires de l’accusation, de la défense et de la représentante des victimes. Les premiers témoins, eux, passeront à la barre dès lundi prochain.

Le procès Gbagbo, qui devrait durer trois ans, est bel et bien en marche. Il reste à savoir si le dossier d’accusation de la procureure, Fatou Bensouda, fera le poids face à une défense en béton, prête à en découdre, menée par l’avocat Emmanuel Altit. Pour la défense, foncièrement opposée à la procédure judiciaire, ce procès est non équitable et politique. Les conseils des deux accusés, tout comme principaux concernés, n’accordent aucun caractère pénal à ce dossier. Le constat, selon eux, est que Laurent Gbagbo et Blé Goudé semblent avoir été désignés comme des coupables avant leur comparution. Alors que les pro-Ouattara ont aussi une part de responsabilité dans les tueries, qui ont caractérisé la crise post-électorale. D’ailleurs, les deux accusés n’ont pas reconnu les faits à eux reprochés au premier jour du procès, plaidant tour à tour non coupable, comme il fallait s’y attendre. Les deux hommes ont cette qualité d’être constants dans leurs convictions, qu’aucun tribunal, fut-il la CPI, ne pourra ébranler. Encore faut-il que leurs responsabilités dans les faits soient infirmées pour qu’ils puissent se réhabiliter comme ils l’entendent. Il n’est un secret pour personne que Gbagbo a du mal à comprendre sa présence à la Haye, lui qui croit toujours dur comme fer avoir remporté l’élection présidentielle en 2010. Mais la procureure de la CPI, qui compte présenter 5300 éléments de preuves contre les accusés au procès, ne l’entend pas de cette oreille.

Les pro-Gbagbo ont beau l’accusé de jouer le jeu de l’Occident ou d’être partiale eu égard à la non inculpation de pro-Ouattara, toutes choses dont elle se défend. Fatou Bensouda affiche son abnégation à faire éclater la vérité. « L’objectif de cette procédure est de faire éclater la vérité pour que justice soit rendue aux victimes, et d’empêcher que d’autres crimes de masse ne soient commis », a-t-elle déclaré à la veille du procès. La procureure de la CPI parviendra-t-elle à établir la culpabilité de Gbagbo et de Blé Goudé à ce procès s’annonçant marathon et hyper médiatique, qui alimente les passions à Abidjan ? Les confrontations à la barre nous situeront un de ces jours. L’on ne peut s’empêcher de croire pour autant que la vérité des juges ne sera jamais celle des deux prévenus, à considérer leur ligne de défense.


Kader Patrick KARANTAO
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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