Le Syndicat national des agents des impôts et des domaines (Snaid) tient son 14è congrès ordinaire les 27, 28 et 29 janvier 2016. L’objectif de ce congrès, qui réunit l’ensemble des membres du Snaid et syndicats frères du Burkina Faso, du Bénin, du Niger, du Mali et du Sénégal, est, selon François Moyenga, secrétaire général du Snaid, de « céder la place à une relève beaucoup plus jeune, engagée et déterminée pour poursuivre le renforcement du syndicat et en finir avec la crise que vit le Snaid depuis son congrès de 2013 ».
Le Snaid veut se donner les moyens nécessaires pour faire face aux défis de la mondialisation capitaliste néolibérale et de ses crises. A cela s’ajoute « un débat de lie » au sein de la formation syndicale que dirige François Moyenga. Pour le Snaid, « il est inacceptable que d’autres groupes cherchent à impulser d’autres dynamiques au sein du syndicat, alors même que le Snaid a acquis sa notoriété en tant que syndicat autonome ayant participé à la création de la Confédération générale des travailleurs du Burkina ». En tant que syndicat révolutionnaire de lutte de classes, le Snaid entend impulser une nouvelle dynamique en son sein. Cette dynamique consistera selon M. Moyenga, à « œuvrer pour l’unité d’action syndicale ».
Durant 72 heures, les congressistes se pencheront sur le thème : « Ensemble dans la cohésion, l’unité et la solidarité, approfondissons davantage notre compréhension du syndicalisme révolutionnaire de lutte de classes et l’histoire du Snaid pour faire face aux défis de la mondialisation capitaliste néolibérale et de ses crises ; à la destruction des valeurs morales et d’humanité par ledit système au niveau de notre société qui se caractérisent par des mutations sociales, économiques et culturelles très profondes avec des impacts sur les organisations de la société civile qui la composent dont les syndicats ; à la corruption et à l’impunité des crimes économiques dans le secteur de l’économie et des finances ; en vue de construire un syndicalisme toujours plus combatif et toujours plus apte à défendre les intérêts des travailleurs des impôts, toutes catégories confondues et à prendre en compte les aspirations de notre peuple à une justice fiscale ».
Ce thème, tout en interpellant l’ensemble des syndiqués sur la nécessité de l’unité et de la cohésion, invite à analyser les maux qui affectent le secteur de l’économie et des finances. « L’analyse de ce secteur d’activité permettra d’éclairer les militants et les travailleurs sur leurs conditions de vie et travail, mais aussi sur le renforcement sur l’arme de lutte qu’est le Snaid », a laissé entendre Norbert Wangré, représentant la CGT-B le Snaid dont est membre.
Convaincu d’avoir les moyens pour surmonter la crise qui sévit en son sein au terme des travaux, le Snaid invite les travailleurs et le peuple burkinabè à se départir des illusions électoralistes, putschistes et à s’engager résolument à combattre « les fauteurs de guerre civile réactionnaire ».
Le syndicat invite également à s’organiser et lutter pour le droit à la liberté, le droit à l’insurrection, à revendiquer le contrôle populaire de la gestion de la chose publique, à revendiquer le contrôle populaire des ressources naturelles et de l’économie du pays, à exiger le droit aux soins de qualité, à l’éducation et à un logement décent et à lutter contre l’impunité des crimes économiques et de sang.
Abel Azonhandé