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Editorial : La cohésion nationale, un rempart
Publié le mardi 26 janvier 2016  |  Sidwaya
Présidence
© aOuaga.com par G.S
Présidence du Faso : le nouveau gouvernement prend contact avec le chef de l`Etat
Mercredi 13 janvier 2016. Ouagadougou. Présidence du Faso. Le nouveau gouvernement avec à sa tête le Premier ministre Paul Kaba Thièba a eu sa première prise de contact avec le chef de l`Etat Roch Marc Christian Kaboré




Une semaine, jour pour jour, après le crime odieux perpétré sur l’avenue-lumière Kwame-Nkrumah, par des impies qui prétendent défendre une religion dont ils ignorent les préceptes, les Burkinabè se sont encore réveillés dans la psychose avec l’annonce de l’attaque de la poudrière de Yimdi. Les récents attentats couplés à cette menace de s’emparer d’un des plus grands dépôts d’armes du pays et à la recrudescence des incendies çà et là sur le territoire national viennent raviver le sentiment d’insécurité extrême dans un pays qui semble avoir pourtant transcendé ses contradictions sociopolitiques sans sombrer dans le chaos que lui ont prédit de nombreux observateurs aux analyses chétives.

Il est impératif que les Burkinabè, toutes catégories confondues, acceptent de se parler franchement et sincèrement ici et maintenant ! Plus qu’un appel de raison ces temps-ci, c’est une invite à chaque fille et chaque fils du pays à surseoir à ses ambitions personnelles et souvent égoïstes pour épouser un sursaut patriotique. L’embellie politique enviable actuelle, la situation économique morose et le climat social délétère requièrent cet élan pour susciter l’espoir et triompher de toute adversité de quelque nature ou origine que ce soit. Devant les épreuves multiformes auxquelles il est confronté, il appartient au peuple burkinabè de répondre par un témoignage d’union et d’unité pour marquer les galops du triomphe à tout point. La nation burkinabè gagnerait à emprunter la coloration responsable aux opinions diverses qui a été réussie au sein de l’Assemblée nationale : « Nous ne réfléchissons pas de la même manière, nous n’avons pas les mêmes points de vue, mais nous pouvons nous entendre sur l’essentiel visant à sauver l’intérêt supérieur de la nation». Une telle hauteur de vue commande un dialogue sincère entre toutes les composantes de la nation.

Si le Burkina Faso a triomphé des épreuves qui ont jonché sa période transitoire pour renouer avec un régime démocratiquement élu dans le délai imparti d’un an, ses nouvelles autorités ont bien du fil à retordre. D’autant que le baptême de feu du Président Roch Marc Christian Kaboré et du gouvernement du Premier ministre Paul Kaba Thiéba s’effectue sur des braises ardentes du terrorisme et de velléités internes inquiétantes. Au moment où la nation tout entière doit se montrer solidaire pour combattre un ennemi commun, certains de ses filles et fils ont saisi ces moments douloureux pour causer l’hécatombe. C’est-à-dire donner le coup de grâce à leur patrie qui a déjà tant souffert de sa parenthèse sociale, économique et politique au cours de laquelle la marche vers le progrès a été grandement perturbée.
Bien que les Burkinabè soient unanimement reconnus comme un peuple résolument engagé à vaincre vaille que vaille l’adversité, il n’en demeure pas moins que l’heure est grave. En effet, si le terrorisme est une hydre aux tentacules mondiales dont le Burkina Faso ne peut se targuer de connaître les tenants et les aboutissants, le pays est à même de se tirer d’affaire en misant sur sa cohésion nationale. Or celle-ci s’est fortement effritée sous la période transitoire. La réconciliation qui devrait être la première préoccupation a été quelque peu occultée pour des initiatives de second rang. Si pendant vingt-sept ans, le régime déchu de Blaise Compaoré s’est illustré dans une ruse de «diviser pour mieux régner», ses successeurs de la Transition ont aussi soufflé sur les braises ardentes de la chasse à l’homme, de l’opposition ambivalente stérile.

Cette pratique dans la gouvernance d’Etat a exacerbé des fissures latentes. Elle a eu pour corollaire de démotiver bon nombre de bras valides du pays. De nos jours, certains Burkinabè sont incapables d’apporter leur pierre à la construction de l’œuvre nationale. D’autres n’hésitent pas à applaudir devant la survenue du pire dans leur pays. Ces derniers ont le patriotisme en berne. Et pourtant, le sale temps menaçant le navire battant pavillon Burkina Faso concerne l’ensemble de ses habitants quel que soit leur bord. Chacun recevra les dividendes de son action pour son implication, soit pour l’apaisement de la situation, soit pour son embrasement pour lequel personne n’a intérêt. Les Burkinabè sont des contemporains de tant de maux qui ont entraîné l’abîme dans leur sous-région immédiate qu’il leur revient de s’inscrire dans la voie de la maturité et de la sagesse pour éviter un scénario désastreux à leur pays commun.

Sans renier les règles démocratiques ni s’écarter des principes républicains, le «consensuel » Roch Marc Christian Kaboré et son équipe sont appelés à gagner diligemment la bataille de la motivation de toutes les forces vives de la nation et à œuvrer pour que leurs concitoyen(ne)s aient le sentiment que le soleil brille pour tous dans leur pays. Au-delà des Forces de défense et de sécurité (FDS) que l’on accuse, à tort, d’avoir plié l’échine, c’est l’ensemble des Burkinabè qui semble avoir désarmé au moment où il leur revient de prendre leur destin en main. Cela se ressent dans l’administration publique, dans le secteur privé et dans toutes les couches socioprofessionnelles. Ce découragement général est le terreau des maux actuels qui minent le pays. «Aimer sa patrie jusqu’à mourir pour elle» paraît aujourd’hui un idéal lointain que l’on peut ressentir uniquement chez des Burkinabè taxés d’anormaux ou d’atypiques. Il faudrait que les nouvelles autorités usent des voies et moyens en leur possession pour grossir ce lot de patriotes convaincus, mus uniquement par leur volonté farouche de sauver la nation d’un péril afin qu’elle puisse espérer recueillir les retombées de sa vitalité démocratique à travers un essor socioéconomique véritable.

Par Rabankhi Abou-Bâkr Zida
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