Chaque jour que Dieu fait au grand bonheur des disciples de Bacchus, ces types de grands canaris pénètrent dans la ville de Ouagadougou en provenance de villages limitrophes. Ces canaris en argile, très fragiles sont transportés par des cyclistes expérimentés, qui savent circuler prudemment sur les artères de la ville, se faufilant avec dextérité parfois entre motocyclistes et voitures, évitant de justesse tout choc qui ferait casser ces poteries. Car toute chute du cycliste équivaudrait à la cassure en séries des canaris et causerait des pertes pour ces marchands dont les principaux clients sont des vendeuses de dolo (bière locale de mil).Certains quartiers de Ouagadougou regorgent de cabarets où se ruent les consommateurs de cette bière locale moins chère que la bière industrielle, à la portée des bourses moyennes. Les canaris sont aussi usités par certaines familles comme réfrigérateurs naturels pour la conservation de l’eau de boisson. Visiblement, la demande pour ces gros canaris reste assez élevée, ce qui justifie ces scènes quasi quotidiennes de transport de ces poteries dans la ville de Ouagadougou.Il existe à Ouagadougou une association de ‘’dolotières ’’, très courtisée par les politiciens car, elles savent faire la propagande politique auprès de leurs clients dans les cabarets. Comme les politiciens sont prêts à se jeter à l’eau partout où leurs intérêts électoraux les conduisent, vous comprendrez pourquoi les cabarets et autres lieux de beuveries sont prisés pour les débats politiques au Faso. Hélas, ce sont des endroits où souvent l’argument de la force, l’emporte sur la force de l’argument avec comme résultante, des coups de gueules et de poings.