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Avenue Kwame N’krumah : une marche silencieuse pour rendre hommage aux victimes de l’attentat
Publié le lundi 25 janvier 2016  |  Le Pays
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© Autre presse par D.R
Une marche silencieuse dénommée "Chaîne de lumière" a eu lieu en début de soirée du 23 janvier 2016 sur l`Avenue Kwame N`Krumah de Ouaga en mémoire des victimes des attaques terroristes qui s`y sont déroulées le 15 du même mois




Une semaine après les attaques terroristes sur l’avenue Kwame N’krumah, des citoyens de plusieurs nationalités se sont réunis sur la même avenue pour rendre hommage aux victimes, soutenir les parents des victimes et dire : « plus jamais cette lâcheté au Burkina ! ». C’était dans la soirée du 23 janvier 2016.

Une marche silencieuse a eu lieu le 23 janvier 2016, entre 18h 30 et 20h, sur l’avenue Nkwame N’krumah, là où, une semaine plus tôt, à la même heure, les balles assassines des terroristes sifflaient et emportaient avec elles des innocents. Une marche silencieuse mais lourde de sens car, sur les lieux du drame du 15 janvier dernier, parents, amis, connaissances des victimes, soutenus par des citoyens de plusieurs nationalités, sont revenus pour rendre hommage aux victimes et pour dire non au terrorisme. Répondant à un appel lancé sur les réseaux sociaux, ils sont sortis nombreux et munis de bougies allumées, ils ont voulu faire savoir aux forces du mal que « la lumière triomphera toujours ». Le terrorisme, ont fait savoir les initiateurs de la marche, n’enlèvera pas au Burkina les valeurs qui le rendent particulier, entre autres, la joie de vivre, le courage, l’intégrité, la solidarité. En témoignent d’ailleurs la spontanéité et la promptitude dont a fait montre la centaine de personnes qui était présente sur l’avenue kwame N’Krumah, vêtue de blanc, pour condamner avec ferveur cet acte barbare qui a coûté la vie à une trentaine de personnes. Sur un tronçon de près de 1Km, en rangs serrés et sereines, les personnes qui ont répondu à l’appel, bougie en mains, ont marché jusqu’à la hauteur du restaurant Cappuccino sur l’avenue Kwame N’krumah. Là, la carte du Burkina y était représentée sur le bitume à l’aide de bougies. Les marcheurs se sont recueillis à ce niveau pour contempler une chorégraphie de danse contemporaine et écouter un poème dédié aux victimes.

« On se doit de continuer et de toujours partager ce dont on a envie »

Kiki Jean Robert Koudogbo allias Robbi, danseur contemporain et interprète, lui, est venu avec son équipe pour faire passer un message à travers la chorégraphie « Symbol sans risque ». « Nous avons voulu représenter de façon symbolique toutes les scènes qui se sont passées depuis 2014 jusqu’à l’attentat du 15 janvier 2016. C’est la somme de tout ce qu’on a vécu qu’on a voulu représenter. C’est aussi un message de questionnement, d’interpellation et de soutien pour dire qu’on se doit de continuer et de toujours partager ce dont on a envie », a-t-il fait savoir. Une chorégraphie que les parents et amis des victimes ont appréciée à sa juste valeur. Etaient de ceux-là, Gther Boschung, de l’association Paas Neeré, venue de Ziniaré. Ces amis, Rey Jean Noël et Lamon Georges, tous deux Suisses, ont perdu la vie dans cette attaque. « Nous sommes là ce soir pour rendre hommage à deux amis qui sont partis si tragiquement mais aussi pour rendre hommage à toutes les victimes et être solidaires avec les familles des victimes », a-t-elle souligné. Pour elle, le Burkina est un pays Béni et voir son peuple débout face au terrorisme est encourageant. Raïssa Compaoré, journaliste indépendante co-initiatrice de la marche, a indiqué qu’à travers cette action, ils attendent saluer l’intervention des Forces de sécurité et de défense. « Nous estimons aussi que ce n’est pas normal que nous ne sortions pas pour exprimer notre douleur alors que tout le pays pleure. C’est pourquoi nous avons initié cette marche à travers laquelle, nous voulons montrer aux terroristes que nous n’avons pas peur », a-t-elle relevé. A la fin de la marche, les uns et les autres ont eu droit à un café Cappuccino offert par les aspirateurs. Ils ont levé leurs verres pour dire non au terrorisme.

Adama SIGUE


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