Ouagadougou- Au moins cinq personnes sont mortes de la méningite au Burkina Faso depuis le début de l'année sans que le seuil épidémique soit atteint dans ce pays sahélien d'Afrique de l'ouest régulièrement confronté à cette maladie, a indiqué jeudi le ministère de la Santé dans un communiqué.
"Des maladies à potentiel épidémique ont été notifiées dans les formations sanitaires du 4 au 10 janvier 2016 (et) 63 cas de méningite ont été enregistrés avec cinq décès" au cours de cette période, a indiqué le département de la santé dans un communiqué, sans préciser leurs localisations.
Le département de la Santé souligne cependant que le nombre de cas a connu une hausse de 29 cas par rapport à la même période de l'année dernière.
On parle de seuil d'alerte lorsque sont détectés 5 cas pour 100.000 habitants par semaine, et de seuil épidémique avec 10 cas pour 100.000 habitants en une semaine.
Les autorités ont décidé, selon le communiqué, de prépositionner les médicaments et autres produits de soin pour la "prise en charge précoce et gratuite des cas de méningite dans toutes les régions et districts sanitaires" du pays.
En 2010, le gouvernement avait organisé une vaste campagne de vaccination préventive contre la méningite à méningocoque "A" sur toute l'étendue du pays. Ce vaccin qui confère une immunité allant jusqu'à dix ans ne couvre pas les autres souches de la maladie dont le "W135" est considéré comme la plus virulente.
Très contagieuse, la méningite sévit surtout pendant la saison sèche (de janvier à juin).
Le Burkina Faso est régulièrement frappé par des épidémies de méningite en raison de sa position au sein de la "ceinture de la méningite" qui s'étend du Sénégal à l'ouest, à l'Éthiopie à l'est.
Plus de 500 millions de personnes vivant dans cette zone sont des sujets à risque en 2016, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui a mis en garde contre les risques de nouvelles épidémies de méningite.
"Tous les pays africains de la +ceinture+ sont à risque (d'épidémie) et doivent renforcer leur préparation pour 2016", avait averti en décembre Assimawé Pana, le représentant de l'OMS au Niger, devant des experts de 17 pays africains.
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