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Mandat d’arrêt contre Guillaume Soro : était-ce vraiment opportun ?
Publié le mercredi 20 janvier 2016  |  L`Observateur Paalga
Conversation
© AFP par CAMILLE MILLERAND/SIA KAMBOU
Conversation téléphonique entre Guillaume Soro et Djibril Bassolé




Si la nouvelle du mandat d’arrêt émis par la justice militaire burkinabè contre Guillaume Soro avait fait le buzz dans la presse internationale le vendredi 15 à la mi-journée, elle a été très vite éclipsée par l’agression jihadiste qui a frappé notre pays dans la soirée du même jour.

Pourtant, voila que dès ce mardi l’affaire se rappelle à notre souvenir à travers le communiqué de la présidence de la République de Côte d’Ivoire déplorant entre autres et en substance le fait qu’en cette matière les convenances diplomatiques n’aient pas été respectées par la partie burkinabè. En effet, il s’agit là du deuxième personnage institutionnel de la république jouissant de ce fait de l’immunité juridictionnelle en sa qualité de président de l’Assemblée nationale.

Il est vrai que le 5 décembre dernier Guillaume Soro avait été visé par un mandat d’amener pour être entendu dans le cadre d’une plainte déposée contre lui devant la justice française par Michel Gbagbo, fils de l’ancien président, qui affirme avoir été enlevé et séquestré pendant plusieurs mois après son arrestation en 2011. Mais comme on le sait, les mandats peuvent se suivre et ne pas se ressembler. Et dans le cas burkinabè, il s’agit non seulement de l’amener à Ouagadougou pour l’entendre, mais aussi et surtout de l’écrouer dans une maison d’arrêt.

Alors il faut croire qu’en l’occurrence plus rien n’est et ne sera comme avant et que la justice semble avoir agi en toute indépendance, sans en référer à la hiérarchie de tutelle pour juger de l’opportunité des poursuites. Mais la question demeure quand même. Etait-il vraiment opportun de délivrer une telle requête quand on sait que la Côte d’Ivoire, à l’instar des autres pays de la CEDEAO du reste, n’extrade pas ses ressortissants, et que par ailleurs ce mandat sera de nul effet tant que celui qu’il vise restera au Perchoir de son pays ?

Mais à supposer même que ce document ait été émis juste pour le principe, avons-nous vraiment respecté les usages diplomatiques qui s’imposaient compte tenu non seulement du statut de Guillaume Soro, mais encore et surtout des rapports particuliers qui ont toujours lié la patrie de Maurice Yaméogo à celle de Félix Houphouët Boigny ?

La réponse est négative, à en croire le communiqué de Cocody dont le laconisme est lourd de sous entendus.

Il faut néanmoins se féliciter du fait que les autorités ivoiriennes aient choisi de jouer balle à terre et de privilégier la voie diplomatique pour trouver solution à cette affaire. Même si parallèlement, l’Assemblée nationale ivoirienne a décidé de se saisir de l’affaire au cours d’une réunion extraordinaire ce jour mercredi 21 janvier 2016. Date à laquelle avait été prévu, avant d’être reporté, un mouvement de protestation devant le consulat burkinabè à Bouaké, selon des médias locaux. La manifestation aurait été différée en raison des évènements qui endeuillent notre pays.

Jouer balle à terre et emprunter la voie diplomatique, c’est très probablement l’option que vont privilégier les nouvelles autorités qui viennent de s’installer pour l’amorce d’une vie constitutionnelle normale dans notre pays.

Marie Ouédraogo
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