L’Assemblée nationale du Burkina Faso a tenu, le 19 janvier 2016, une assemblée plénière au cours de laquelle la situation nationale a été abordée par les parlementaires. Il s’agit notamment des attaques terroristes perpétrées par les djihadistes récemment, qu’ils ont condamnées avec la dernière énergie. Les parlementaires ont indiqué qu’ils seront plus ingénieux dans l’adoption des lois anti-terroristes pour soutenir l’action gouvernementale. L’autre point des échanges débattus à huis-clos a été l’émolument des députés qui a été rabattus à 19%. Toute chose qui permettra au député de toucher mensuellement plus de 900 000 FCFA au lieu de 1200 000 FCFA comme de par le passé, sous la dernière législature, a laissé entendre le détenteur du perchoir, Salifou Diallo.
Situation nationale oblige, l’Assemblée nationale (AN), a inscrit à l’ordre du jour, dans la matinée du 19 janvier 2016, les attaques terroristes lors d’une séance plénière et a abordé à huis-clos la question de l’émolument des parlementaires.
En rappel, le Premier ministre et son gouvernement devrait bénéficier de la caution officielle de l’Assemblée nationale après leur nomination respective. Cette formalité n’ayant pas encore été remplie, Paul Kaba Thiéba qui devrait se rendre à l’hémicycle ne pouvait le faire, encore moins son ministre en charge de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré. Au cours de la matinée le ministre d’Etat était attendu devant la représentation nationale pour faire l’exposé de la situation nationale. A défaut, le président du Faso a fait parvenir à l’hémicycle, conformément à l’article 51 de la Constitution, une note d’information relative à la situation nationale ponctuée par des attaques terroristes. C’est ce message que le président de la commission de la défense de l’AN, Alidou Sanfo a lu. Dans lequel message, il fait l’état de la situation des attaques à Djibo, Gorom-Gorom et à Ouagadougou. Après avoir condamné farouchement l’acte terroriste, des mesures de renforcement sécuritaires ont été annoncées. Il fait cas d’une série de rencontres notamment entre les hôteliers, les diplomates et les parents des victimes en vue de proposer des solutions de sortie de crise et de lutte contre le terrorisme. Il est ressorti que parmi les otages libérés, grâce à l’intervention conjointe des forces nationales et étrangères, un membre du gouvernement en la personne de Clément Sawadogo. Parmi les forces d’appui aux forces de l’ordre national, le FBI est venu des Etats-Unis pour appuyer les éléments. A la suite de cet exposé, des mesures de maintien du couvre-feu à partir de 23h, du renforcement des contrôles au niveau frontalier ont été annoncées.
Un mort en plus des 29 victimes
Il a été fait état d’un mort parmi les blessés dans la matinée en la personne d’Assane Alaoui Léïla, une franco-marocaine qui travaillait pour le compte de l’ONG Amnesty international d’où le nombre de victimes qui est revu à la hausse à savoir 30 morts. « Le bilan général des attaques se présente comme suit : 2 décès dont un gendarme et un civil. Deux blessés dont un grave à Tin-Akoff. Un couple expatrié enlevé à Djibo. En ce qui concerne l’attaque de Kwameh N’krumah: 176 otages de plusieurs nationalités différentes. 29 otages tués sur les lieux de l’attaque. 9 Burkinabè dont une femme. Un Américain. 4 Canadiens dont 2 femmes. 2 Français, un Libyen, un Néerlandais, un Portugais, un Suisse, 4 Ukrainiens dont 3 femmes, cinq nationalités non identifiées. Les investigations se poursuivent. 71 blessés transportés dans les différentes formations sanitaires. », a laissé entendre Alidou Sanfo de la Commission défense. Quant au président de l’Assemblée nationale, il n’a pas mâché ses mots. Pour lui, les attaques barbares ne peuvent pas faire plier le peuple du Burkina. « Toute les ethnies vivent en harmonie. Aucun problème religieux n’est à mentionner dans notre pays. La cohabitation religieuse est une force du Burkina. Il ne sera plus question que quelqu’un au nom d’une religion, tue son prochain. Nous allons réfléchir sur des lois sur la lutte anti-terroriste en vue de renforcer l’action gouvernementale contre le fléau», a expliqué l’homme fort de l’Assemblée nationale. Il a indiqué que les députés se rendront aujourd’hui à l’hôpital Yalgado Ouédraogo pour solidariser avec les victimes de l’attentat.
Les députés ont consenti un abattement de 19% sur leur émolument
En ce qui concerne la question de l’émolument abordée à huis-clos entre parlementaires, le tenant du perchoir a déroulé les ambitions de son institution en la matière. « Les députés de l’ensemble des groupes parlementaires ont accepté, à l’unanimité, le rabattement de l’émolument des députés à hauteur de 19%. Désormais le député va percevoir la somme de 960 000 FCFA au lieu de 1200 000 FCFA comme de par le passé. Cela ne veut pas dire que le député était aisé mais il s’agit d’un sacrifice pour reverser la somme perçue dans le budget national. Si entre-temps, le Burkina Faso découvre du pétrole et que tous les Burkinabè ont à manger et à boire, l’émolument peut être revu à la hausse. De la même façon, s’il y a des difficultés plus profondes, l’AN va raboter les émoluments en fonction de la situation», a-t-il lâché. Le président de l’Assemblée nationale a informé que son Institution œuvrera à ce que les parents des victimes et ayants-droits de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du putsch du 16 septembre 2015 puissent percevoir une pension mensuelle durant toute la législature1