Par un message adressé au président de l’Assemblée nationale, Salif Diallo, et lu devant les députés ce mardi 19 janvier 2016 au sein de l’hémicycle à Ouagadougou, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a fait le point de la situation sécuritaire nationale suite aux attaques qu’a connu le Burkina Faso, le vendredi 15 janvier dernier. Voici en quatre points ce qu’il faut retenir.
Le nombre de morts et de blessés
A défaut du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba et du ministre en charge de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré, qui devaient faire ledit point à la représentation nationale, l’adresse du chef de l’Etat a été lue par Halidou Sanfo, le président de la commission Défense et Sécurité du Parlement. Ce qu’il faut retenir de cette adresse du chef de l’Etat au législatif est que le bilan général des trois attaques qu’a connu le pays est le suivant : 2 personnes tuées, dont un gendarme, et 2 blessés dans l’attaque d’un convoi officiel le vendredi 15 janvier dans l’après-midi à Tin-Akoff et le couple Eliot de nationalité australienne enlevé à Djibo dans la nuit du 15 au 16 janvier dernier. Quant au bilan de l’attaque combinée sur l’avenue Kwamé Nkrumah de la capitale de Ouagadougou, le bilan général est désormais de 30 morts et 71 blessés.
Selon le message du chef de l’Etat, « à la date d’aujourd’hui, une dizaine de blessés restent toujours hospitalisés dans les centres de santé ». Au niveau des otages libérés, on en dénombre 176 de 18 nationalités différentes. Au niveau psychiatrique, 10 malades ont été pris en charge pour un soutien psychologique.
Outre cela, à l’issue de l’assaut mené à 1h15 du matin par les forces de défenses et de sécurité, burkinabè appuyées par les forces spéciales françaises et américaines, 4 éléments ont été blessés à savoir un militaire français, deux policiers et un gendarme burkinabè. Du côté des terroristes, trois assaillants ont été tués dont deux de peau blanche et un de peau noire.
Ceux qui ont géré la crise
Par ailleurs, dans la gestion de cette attaque terroriste, le président indiquera qu’une cellule de crise a été mise en place. Elle était composée au niveau stratégique de 10 personnes dont le ministre en charge de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré, du ministre sortant de la sécurité, Alain Jean Claude Zagré, du chef d’Etat-major général des armées, le général Pingrenoma Zagré, du chef d’Etat-major de la gendarmerie nationale, le colonel Tuandaba Coulibaly, du directeur général de la police nationale, le contrôleur général Lazare Tarpaga, etc.
Aussi, le contrôle des forces de défenses et de sécurité qui ont fait l’assaut a été assuré par un commandement opérationnel de cinq personnes : le colonel Gervais Remen, chef d’Etat-major particulier du président du Faso, le lieutenant-colonel Bachirou Farta, directeur général de la sécurité intérieure, le commandant François Boyini, chef de la division de l’information de l’armée, le commandant Evrard Somda, chef de l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale, et le commissaire principal Patrice Yéyé, chef de l’Unité d’intervention polyvalente de la police nationale.
Avec l’appui des forces spéciales françaises et américaines, l’assaut et la gestion sécuritaire des attaques de Ouagadougou a été exécuté par les éléments de la gendarmerie nationale (l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie, la compagnie de gendarmerie de Ouagadougou, le groupement de gendarmerie mobile de Ouagadougou), la police nationale (l’Unité d’intervention polyvalente de la police nationale, la brigade anti-criminalité, la Compagnie républicaine de sécurité), la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, l’armée de terre, l’armée de l’air, le génie militaire, et les différents services de renseignement.
Le FBI sur le terrain
Pour mener à bien l’enquête judiciaire ouverte à ce sujet, à la demande du Burkina, une équipe française de 6 gendarmes et 11 policiers sont arrivés afin de prêter mains fortes à nos enquêteurs. Toujours dans ce cadre, les autorités judiciaires burkinabè ont formulé à la France, une demande d’entraide pénale internationale. Également, le président du Faso a indiqué l’arrivée de 5 éléments américains du bureau fédéral d’investigation (FBI).
Mesures pour anticiper
Le message lu par M. Sanfo s’est terminé par l’annonce des mesures prises par le gouvernement. Il s’agit entre autres de l’opérationnalisation rapide du conseil national de défense et de sécurité et de l’agence nationale de renseignement, le maintien actuel des horaires du couvre-feu de 23h à 6h du matin, le renforcement des contrôles sur les axes routiers, à l’entrée et à la sortie de la ville de Ouagadougou avec des fouilles complètes, l’accroissement des patrouilles, et la remise du contrôle des vitres teintées des véhicules.
Dimitri Kaboré