Hervé Wendyam Pilabré a soutenu sa thèse de doctorat en médecine, le samedi 28 août 2012 à l’Unité de formation et de recherche des sciences de la santé (UFR-SDS) de l’Université de Ouagadougou. Il s’est agi pour lui, d’analyser « les nécroses cutanées non diabétiques des membres : aspects épidémiologiques, cliniques, étiologiques et thérapeutiques au service de chirurgie générale et digestive du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo ». Son travail a été sanctionné d’une mention Très Honorable, par le jury.
« En présence des maîtres de cette école et de mes chers condisciples, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l’exercice de la médecine ; je donnerai mes soins gratuit à l’indigent et n’exigerai jamais de salaire au-dessus de mon travail… ». Comme tout médecin, tel est une partie du serment d’Hippocrate prononcée par Hervé Wendyam Pilabré le samedi 28 août 2012, à l’issue de sa soutenance, sur le cas des nécroses cutanées à l’hôpital Yalgado Ouédraogo. Selon le désormais docteur Pilabré, les plaies et leur retard de cicatrisation constituent un problème de santé publique au Burkina qui s’accentue avec l’augmentation du nombre de personnes âgées et le développement des maladies métaboliques.
« Les plaies peuvent avoir un caractère aigu ou chronique selon l’étiologie et les tares associées aboutissant parfois à une nécrose cutanée », a-t-il expliqué. Dans le contexte du Burkina, il a précisé que les nécroses cutanées sont dominées par les nécroses cutanées diabétiques mais qu’on rencontre de plus en plus de nécroses diabétiques sur des personnes non diabétiques. Dr Pilabré a fait savoir que les nécroses cutanées des membres chez les patients non diabétiques, sont potentiellement graves, car elles peuvent engager, non seulement le pronostic fonctionnel des membres, atteints mais aussi le pronostic vital dû aux complications systémiques fréquentes. « La plupart de ces lésions, chroniques, aboutissent encore trop souvent à des amputations aggravant la situation socioéconomique des victimes issues, pour la plupart, des couches les plus défavorisées de la population », a-t-il indiqué.
Durant la période d’étude du 1er Avril 2011 au 31 Mars 2012, soit une période d’une année, Hervé Pilabré a déclaré que 3544 patients ont consulté dans le service de chirurgie générale et digestive du CHU-YO dont 151 cas de nécroses cutanées. La fréquence de ces cas de nécroses cutanées a été de 4,26%. Parmi ces cas, 53 cas de nécroses cutanées non diabétiques des membres ont été recensés. Leur fréquence a été de 37,58% par rapport aux autres lésions cutanées. Il a affirmé que l’âge moyen des patients a été de 49,9 ans avec des extrêmes de 17 et 83 ans avec un fort taux de personnes de sexe masculin. La prédominance masculine trouverait son explication d’une part, dans l’accès plus facile des hommes aux soins, du fait que généralement ils sont chargés de gérer la bourse familiale, et d’autre part, du fait qu’ils sont plus exposés aux risques de nécroses cutanées (tabac, alcool, cardiopathie).
Les membres du jury, composés du Professeur Théodore Ouédraogo, du chirurgien Edgar Ouangré et de la dermatologue Nina Nessiné Korsaga/Somé ont trouvé le travail très intéressant. Par conséquent, ils lui ont accordé la mention Très Honorable et encouragé l’impétrant à persister sur ce chemin, afin de se spécialiser dans les années à venir.