32 milliards de francs CFA. Doublement de l’aide d’ici à 5 ans, l’aide publique au développement. Déblocage de 4 milliards de francs CFA en guise de prêts à très bas taux d’intérêt qui devraient servir à financer des infrastructures, notamment la construction de routes. L’éducation, la santé, l’agriculture, etc., sont autant de secteurs qui devraient continuer à bénéficier du soutien du Japon. De même, les investissements privés seront accompagnés par le biais de la création d’un fonds qui aura pour but de garantir des prêts de banques japonaises.
Le continent africain est bien gâté par le Pays du soleil levant. Mais cette initiative de Shinzo Abe et de son gouvernement loin d’être que pure philanthropie vise des objectifs bien précis. La grande avancée prise déjà par le voisin chinois sur un terrain africain considéré comme le marché du futur et regorgeant de ressources naturelles premières encore inestimables est sans doute l’une des premières préoccupations du Japon.
De plus, la candidature de ce pays pour les jeux olympiques de 2020 ont besoin du soutien des pays africains tout comme les voix de ces derniers sur le plan diplomatique devraient bien avoir leur pesant de yens au cas où le Japon, en cas de réformes des Nations unies lorgnerait ce siège de membre permanent au Conseil de sécurité.
Mais plus qu’une simple promenade de santé aux frais de l’Empereur, cette coopération avec le Japon devrait servir réellement de tremplin aux pays africains dans lesquels le concept d’émergence trouve un bien-fondé. Le Japon est un symbole de développement. Les bombardements atomiques historiques d’Hiroshima et Nagasaki, l’hostilité constante de la nature, les menaces et provocations régulières de ses voisins, etc., n’ont jamais pu freiner la volonté de ce beau pays que rien ne semble arrêter dans sa marche vers le sommet. Les Africains, à quelques aspects près, devraient s’inspirer de ce pays comme modèle de développement. Seul bémol, le Japon visiblement trop enraciné dans sa culture malgré le gigantisme de ses infrastructures routières à l’image du «Bay Bridge» et de la Tour Eiffel de Tokyo, est loin d’avoir réussi son ouverture aux autres peuples du monde.
L’étranger, surtout de peau noire a même l’impression d’être considéré comme un extra terrestre par certains. En tout cas, c’est un objet de curiosité à qui les plus audacieux ne manquent pas de lui demander «d’où il vient». Et comme l’a espéré le premier ministre japonais devant les 39 chefs d’Etat et de gouvernement, les 51 délégations africaines et autres, la Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique ou Ticad V, doit pouvoir constituer un nouveau départ pour les deux partenaires qui ont décidé d’évoluer «main dans la main avec une Afrique plus dynamique».