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L’Observateur N° 8390 du 7/6/2013

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Maxime Kaboré, président du PIB : «J’accepterai d’être nommé sénateur par Blaise»
Publié le lundi 10 juin 2013   |  L’Observateur


Maxime
© Autre presse par DR
Maxime Kaboré, président du PIB


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Maxime Kaboré, le président du Parti indépendant du Burkina (PIB) applaudit à tout rompre l’avènement du sénat dans notre pays qui va, selon lui, rééquilibrer le pouvoir législatif. Le côté budgétivore de cette institution mis en avant par certains opposants ne peut prospérer surtout qu’«on a réduit le nombre de sénateurs qui passe de 91 à 89». Et c’est avec plaisir qu’il acceptera d’être nommé dans cette chambre par le président du Faso. Il a tenu ces propos au cours d’une conférence de presse le 7 juin 2013 à Ouagadougou.

Si le sénat a ses opposants farouches, il a aussi ses thuriféraires impénitents parmi lesquels Maxime Kaboré, le président du PIB. C’est sans complexe que celui qu’on surnomme Amiral, a martelé son amour pour cette deuxième chambre parlementaire qui va, selon lui, «participer au débat politique et renforcer le rôle du législateur dans notre pays». Cette institution est pour lui loin d’être une coquille vide car «c’est elle qui statue en dernier ressort pour les questions relatives aux collectivités territoriales et à la diaspora burkinabè».

Maxime Kaboré est aussi satisfait de composition annoncée du sénat en fera une chambre de la «diversité». Ce fait est important pour le président du PIB qui a salué au passage la présence des délégués des coutumiers et des religieux car «ces deux corps ont toujours joué un rôle crucial dans la résolution des crises au Burkina Faso».

Pour ce qui est de la désignation des représentants des partis politiques qui seront élus par les conseils régionaux pourtant dominés par le CDP comme on le sait, l’Amiral a soutenu que le parti au pouvoir ne pourra pas réaliser un tuuk gulli car, selon lui, l’opposition pourrait s’en sortir avec près d’une quinzaine de sièges puisque «des partis comme l’ADF-RDA et l’UPC ont eu beaucoup de conseillers municipaux».

En plus, après ces élections, le chef de l’Etat aura en main quelques cartes, 29 au total, qu’il pourra utiliser, de façon discrétionnaire, en procédant à la nomination de sénateurs. Ainsi, foi du patron du PIB, «le président du Faso, par les nominations de sénateurs, va équilibrer le sénat de sorte que toutes les composantes et sensibilités du pays soient représentées». Ces sièges de sénateurs dont dispose le locataire de Kossyam, ne sont pas, selon Maxime, des strapontins destinés à «ses amis dans le but de modifier l’article 37 de la Constitution. C’est juste pour équilibrer cette chambre parlementaire».



«On a diminué le nombre de sénateurs de 91 à 89»



Combien de sénateurs le PIB espère-t-il obtenir ? Selon le conférencier, «notre parti n’a pas de conseiller municipal car on n’a pas été aux municipales. Alors ce sera prétentieux pour nous d’espérer plus de deux sénateurs». Du coup, il est clair que tout sénateur qui portera la casquette du PIB sera quelqu’un qui a été nommé par le chef de l’Etat. Ce parti qui se réclame de l’opposition n’est pas gêné de devoir sa présence au sénat grâce au bon vouloir du président du Faso ?

Que nenni a répondu Maxime Kaboré qui a clairement déclaré : «J’accepterai d’être nommé par le chef de l’Etat même si je suis de l’opposition. Si je suis nommé, c’est qu’il y a une cohérence puisque je suis favorable à l’instauration du sénat. J’ai participé au CCRP (Conseil consultatif sur les réformes politiques) et je suis pour le sénat alors que ce n’est pas le cas de certains partis qui ont participé au CCRP et qui rejette le sénat». La pique est adressée à l’ADF/RDA de Gilbert Ouédraogo.

Le président du PIB a annoncé que d’ici début juillet, les conseils régionaux auraient fini de désigner les sénateurs, après quoi, «le président du Faso va faire ses nominations pour équilibrer la composition de cette chambre qui n’est pas du tout budgétivore» surtout qu’on a «diminué le nombre de sénateurs en le ramenant de 91 à 89». L’Amiral a invité ceux qui soutiennent que le sénat est budgétivore, à commencer par renoncer à leurs émoluments au Parlement.

Le conférencier a aussi souhaité que la présidence de cette institution revienne à l’opposition. «Si on confie la présidence à quelqu’un de l’opposition modéré, ce sera une bonne chose». Et selon lui des opposants capables pour cela, il y en a dans les partis comme l’UNDD d’Hermann Yaméogo ou l’ADF/RDA de Gilbert Ouédraogo.



«Je ne suis pas un mendiant larmoyant»



Quid des rumeurs persistantes à Ouaga qui font de Maxime Kaboré le futur vice-président du sénat ? Réponse de l’Amiral : «C’est des supputations et on ne peut pas empêcher les gens de délirer. Les gens oublient que c’est le sénat qui élit ses dirigeants. Il faut donc garder son calme. Je ne suis pas intéressé. Moi, je ne suis pas à la recherche d’un emploi».

Le patron du PIB a tenu à préciser qu’il n’allait pas à cette chambre pour une question de finance. Du reste, il a régulièrement martelé qu’il n’était pas «un mendiant larmoyant» et a rappelé qu’il a «des employés en Europe». C’est donc par pur patriotisme que Maxime s’investit en politique au Burkina !

Quant aux opposants à cette institution, le conférencier les a invités à ne pas manipuler le peuple. «Ça ne sert à rien de pousser les gens dans la rue et à installer ainsi le chaos dont les plus pauvres seront les principales victimes. Il faut être démocrate. Le sénat est dans notre loi, il faut faire avec sinon il y aura un vide constitutionnel».

Alors pourquoi mettre en place chez nous une chambre que le Sénégal vient de supprimer ? Réponse de Maxime : «Ce n’est pas la même chose. Le nombre de sénateurs était élevé au Sénégal. Et même si nous n’avions pas de sénat, il savoir qu’au Burkina, le chef de file de l’opposition est financé à hauteur de 75 millions FCFA ce qui n’est pas rien car ça pèse sur le budget du contribuable».

L’Amiral a aussi soutenu que «la mise en place du sénat n’a rien à voir avec la modification de l’article 37» et qu’il contre ce projet. Cependant, il s’étonne que «certains aient peur et ne veulent pas laisser les gens s’exprimer (par référendum) sur cette question».

Pour conclure les échanges avec la presse il a affirmé que «Blaise se porte bien. Il a 61 ou 62 ans et il bouge beaucoup. Il a encore de la vigueur. Il est donc bien portant». Comme pour couper court à toutes les rumeurs donnant le président pour malade.

San Evariste Barro

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