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Sidwaya N° 7432 du 6/6/2013

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Alain Edouard Traoré, Ministre de la Communication, Porte parole du gouvernement «Avec la TNT pas question de jeter de téléviseur»
Publié le vendredi 7 juin 2013   |  Sidwaya


Le
© Autre presse par DR
Le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré


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A l’initiative de l’Union internationale des télécommunications (UIT), toutes les stations télévisuelles analogiques des pays membres devraient basculer d’ici au 17 juin 2015, à la Télévision numérique de terre (TNT). Membre de l’organisation, le Burkina Faso ne restera pas en marge de cette évolution technologique. Dans cet entretien qu’il a accordé à Sidwaya, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré donne les avantages de la TNT, le niveau actuel du processus de transition mais aussi des changements qui vont être opérés dans la production, la diffusion et la réception des programmes.

Sidwaya (S.) : Qu’est-ce que la télévision numérique de terre ?

Alain Edouard Traoré (A.E.T.): La télévision numérique de terre (TNT) est un procédé beaucoup plus moderne et plus rapide de transport des images et du son, avec une qualité supérieure pour les télévisions. Elle nécessite l’installation de nouvelles technologies. On parle de numérique par opposition à analogique. Cette transition est une initiative de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Les nouvelles technologies ont amené l’UIT à envisager le basculement de tous les Etats vers ces nouvelles modalités technologiques. Au plan international, les questions de télécommunication font l’objet de réglementation. Il n’est donc pas possible que certains pays décident de se mettre en marge. Notre pays, en tant que membre de cette organisation, est assujetti à ces obligations. Il y a eu une conférence à Genève en 2006 qui a adopté des délais et ensemble, les pays ont fixé la date du 17 juin 2015 pour le basculement des chaînes qui sont sur la bande UHF (ultra hight frequency), et le 17 juin 2020 pour les télévisions de la bande VHF (very hight frequency).

S. : Quelles sont les télévisions qui seront concernées par cette transition au Burkina Faso?

A.E.T. : Elle va concerner toutes les télévisions. Il n’y en aura pas une qui va rester en marge de la transition. Au Burkina Faso, la plupart des télévisions ont déjà atteint un niveau de numérisation de leurs données car ces stations se sont installées au moment où le traitement analogique était dépassé. Pour retrouver de la production analogique aujourd’hui, il faut aller au niveau de la télévision nationale (RTB/télé). Le procédé de la TNT entraine plusieurs séquences en termes de gestion. La première séquence, c’est la captation des données et leur traitement, appelés production. Pour ce qui est de ce maillon de la chaîne, c’est une qualité numérique. Par contre, la diffusion se fait toujours dans la qualité analogique, le système d’émetteur étant encore analogique. Ce qui manque donc au Burkina Faso aujourd’hui, c’est un dispositif de diffusion numérique. Cela est très coûteux. Il nécessite un parc immense qui n’est pas à la portée des télévisions prises individuellement. C’est pourquoi, le gouvernement a décidé de créer un opérateur de diffusion. L’Etat s’engage à mettre en place cet opérateur jusqu’à ce que son statut juridique puisse évoluer et intégrer le privé parce que pour le moment, nous sommes confrontés à des délais et il faut les respecter.

S. : A quel niveau êtes-vous dans la marche vers la TNT?

A.E.T. : Présentement, nous sommes dans le temps. C’est vrai que nous avons pris un peu de retard, mais ces dernières semaines, nous avons accéléré et nous avons pu rattraper ce retard. La loi sur la TNT qui précise ses différentes conditionnalités, le rôle des acteurs, etc, a déjà été adoptée par l’Assemblée nationale. Il faut aussi souligner que le 22 avril 2013, le gouvernement a décidé de la création d’une société d’Etat (la Société burkinabè de télédiffusion) qui sera l’opérateur de diffusion. Du point de vue institutionnel, il y a deux segments essentiels qui nous manquaient. Maintenant que nous avons ces deux éléments, l’urgence c’est de rendre effectif, le plus rapidement possible, l’opérateur. Dans les semaines à venir, nous allons introduire tous les décrets d’application de la loi, mais aussi et surtout travailler à acheter les équipements lourds et les installer sur l’ensemble du territoire. Nous avons déjà fait les études, nous avons aussi les appels d’offre et d’ici à mars 2014, nous devrions finir d’installer les équipements (les émetteurs, les pylônes). Nous devons réaliser tout le réseau de transmission et de diffusion pour pouvoir lancer, à partir de mars-avril 2014, le premier multiplex.

S : Comment tout cela va fonctionner ?

A.E.T : On aura un seul opérateur de diffusion et des éditeurs de services qui ne sont autres que les télévisions. Les éditeurs, après la production, doivent envoyer leur signal à l’opérateur de diffusion qui le met dans le multiplex pour diffusion. Je pense que nous sommes dans la bonne cadence. C’est un dossier que nous surveillons comme du lait sur le feu et chaque semaine compte pour nous si nous voulons être au rendez-vous du 17 juin 2015.

S. : Que prévoit le gouvernement pour accompagner les différents acteurs qui seront touchés par l’avènement de la TNT?

A.E.T. : A ce niveau, la loi qui a été adoptée par l’Assemblée nationale prévoit un accompagnement des acteurs par une explication du processus. Toutes les télévisions devront, à partir d’une date qui sera fixée bien avant le 17 juin 2015, être préparées. C’est le Conseil supérieur de la communication qui assure la sensibilisation dans ce sens. La transition concerne les télévisions, mais aussi les citoyens. L’un des impacts du passage au numérique, c’est que nous aurons beaucoup de téléviseurs qui ne vont pas marcher parce qu’ils n’auront pas le dispositif technologique pour recevoir, ni pour lire les messages numérisés. Objectivement, on est en train de réfléchir au niveau du gouvernement avec ceux des autres pays de l’espace UEMOA, sur le décodeur ou l’équipement utile qui permettra aux téléviseurs actuels de s’adapter. A ce niveau, nous devons aussi communiquer avec les importateurs pour qu’ils ne nous envoient pas des téléviseurs qui ne vont pas marcher au moment du basculement au numérique. Jusqu’à présent, on n’a pas encore commencé la campagne de sensibilisation tout simplement parce que c’est une question de norme. Au niveau de l’UEMOA, nous nous sommes accordés pour avoir la même norme dans tout l’espace. C’est ainsi que nous avons adopté comme norme de compression le MPEG4. Ce qui veut dire que toutes nos télévisions de l’espace UEMOA doivent utiliser la même norme de compression des données pour être diffusées. La norme de diffusion est la DVB-T2. Nous allons travailler à vulgariser ces normes auprès des importateurs et des consommateurs pour qu’ils sachent que les téléviseurs qui ne sont pas conformes seront confrontés à des difficultés.

S. : Donc, les postes téléviseurs actuels qui ne disposent pas de la technologie TNT pourront être adaptés ?

A.E.T. : Absolument ! Pour le gouvernement, on n’imagine même pas que les populations soient obligées de jeter leurs postes téléviseurs. Je pense que c’est une question de technologie et techniquement, il y a des décodeurs qui sont envisagés. Nous sommes sur la même longueur d’onde au niveau de l’UEMOA pour qu’ensemble nous puissions voir un fabricant qui va s’installer dans un pays de l’espace. Il n’est pas question de jeter de téléviseurs parce qu’il faut éviter des surcoûts pour le téléspectateur. Cela fait partie de nos stratégies dans la transition, c’est-à-dire tout mettre en œuvre pour qu’il n’y ait pas d’impact négatif sur le citoyen.

S. : Le constat fait est que les acteurs impliqués dans le processus ne sont pas au même niveau d’engagement. Pourquoi ?

A. E.T. : Nous sommes obligés d’être au même niveau d’engagement, peut-être pas au même niveau d’information. La loi vient d’être votée et c’est elle maintenant qui nous donne toute la base juridique pour travailler. L’article 19 de la loi prévoit l’accompagnement à apporter. Nous allons faire des propositions d’actions de subvention et d’accompagnement. Le CSC prévoit déjà une campagne de sensibilisation pour faire en sorte qu’avant la fin de cette année, tous les acteurs soient au même niveau d‘information. Nous avons encore 2013, et 2014 qui est pour nous l’année du test avant 2015 pour le basculement.


S. : Pour ce qui est de la télévision nationale, quelle restructuration le passage au numérique va entraîner?

A.E.T. : La télévision du Burkina Faso va se restructurer fondamentalement. Actuellement, elle est une entité globale, c'est-à-dire qu’elle est éditeur de services et diffuseur en même temps. Tout le volet diffusion va lui échapper, comme à toutes les autres télévisions d’ailleurs. Cela veut dire que la RTB/télé va se contenter de faire de la production et passer par la Société burkinabè de télédiffusion pour diffuser. Il y aura une redevance à payer en fonction du temps et du nombre de régions de diffusion. Concrètement, au niveau de la RTB/télé, une bonne partie du dispositif va aller à la société de télédiffusion, notamment l’ex-direction générale des centres émetteurs (DGCE).

S. : Le téléspectateur aura-t-il à payer des coûts pour recevoir le signal ?

A.E.T. : De fait, c’est ce que l’Etat prend en charge. Le téléspectateur n’a pas d’abonnement à payer, il ne ressent rien. Tout se passe entre la télévision et l’opérateur de diffusion. Quand on vous donne une fréquence, il y a des coûts qui sont payés par an et le surcoût, est pris en charge par l’Etat, à travers l’opérateur de diffusion. Le processus va coûter environ 46 milliards de francs CFA, ce qui n’est pas rentable pour un privé. L’avantage pour le téléspectateur est qu’il va recevoir des images et du son de meilleures qualités, mais il aura aussi un potentiel de 15 chaînes gratuites. Le premier multiplex que nous allons mettre en place aura un potentiel de 10 chaines à portée nationale et cinq à portée régionale. Au total, nous aurons un potentiel de 75 chaines. Il appartient aux éditeurs de services d’élever le niveau de la production ainsi que des contenus. Je pense que dans tout cela, c’est le téléspectateur qui gagne.

S. : Les moyens financiers sont-ils disponibles ?

A.E.T. : Si nous avons 46 milliards de F CFA comme dépenses en perspective, pour une transition qui va en 2020, nous ne débloquons pas toute la somme en un coup. Il y a des plans de financement. Nous avons envisagé un plan de financement avec trois options. La première option c’est que l’Etat finance l’intégralité, c'est-à-dire de 2013 à 2020. Pour cette année, les dépenses s’élèves à 6,125 milliards de F CFA et le gouvernement a déjà donné le quitus pour le financement. Sur cette première option, c’est le gouvernement qui, à chaque année budgétaire du ministère de la Communication, crée des rubriques de dépenses. La deuxième, c’est de commencer avec l’Etat parce que nous n’avons pas le temps de négocier auprès d’éventuels bailleurs de fonds pour avoir des financements, dans la mesure où il y a un délai ferme. En 2015, quand nous allons arriver au basculement, il y aura un partenariat public-privé. Les privées vont arriver avec leurs fonds afin d’aider à prendre en charge le reste des financements pour le basculement. La troisième option est que l’Etat finance une partie avec l’appui des partenaires au développement pour lui permettre de réussir l’ensemble du processus. C’est une question de planification et nous avons bien planifié en fonction des moyens qui existent.

S. : Qu’est-ce qui est prévu pour le post-2015 ?

A.E.T. : De 2015 à 2020, il s’agira d’élargir ou de développer notre dispositif qui va commencer à fonctionner pour que le basculement de 2020 puisse se faire facilement. Pour nous, 2020 est beaucoup moins difficile que 2015. Si nous arrivons à réussir 2015, on réunira toutes les conditions pour le reste.

S. : De manière ferme, soutenez-vous que le Burkina Faso sera au rendez-vous du 17 juin 2015?

A.E.T. : Je soutiens que le Burkina sera au rendez-vous parce qu’actuellement nous avons pu mobiliser toutes les ressources. Vous savez qu’il y a un comité de pilotage qui dirige ce processus. Ce comité est présidé par le Premier ministre, et le ministère de l’Economie et des Finances, le ministère de la Communication, le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, le ministère en charge de l’Economie numérique, l’ARCE et le CSC, comme membres. C’est vous dire que tous les acteurs sont impliqués parce que nous voulons tenir le délai.

S. : Quel est votre message à l’endroit des populations ?

A.E.T. : Je dirai tout simplement qu’il n’y a pas d’inquiétudes à se faire parce que c’est une évolution technologique qui apporte des solutions. On assiste tous les jours à l’évolution technologique et on s’adapte. Ici, c’est parce qu’elle concerne la diffusion d’images sur l’ensemble du pays et du même coup l’ensemble de la communauté, que nous avons l’impression que c’est lourd. Mais il n’y a pas d’inquiétudes majeures, la TNT va développer le secteur de la communication. Je pense qu’au-delà même de la réalisation de ce dispositif, nous allons atteindre le niveau d’une véritable société de l’information.
Toute la citoyenneté va évoluer parce le citoyen qui est au village sera en contact avec les images, donc l’information. Le processus de la transition sera aussi pour nous une occasion de couvrir l’ensemble du territoire national par nos chaînes de télévision et de radio.

Interview réalisée par Alassane KARAMA
et Joseph HARO

Recherche sur les initiatives locales
Des docteurs africains soumettent leurs projets

Le colloque international sur les projets de recherche en Afrique sub-saharienne s’est tenu du 2 au 4 juin 2013 à Ouagadougou. Plusieurs projets de recherche ont été présentés au cours de cette rencontre

Dans le cadre du soutien aux recherches sur les initiatives locales en Afrique sub-saharienne, le Groupe de recherche sur les initiatives locales (GRIL) en collaboration avec l’université Göttingen en Allemagne ont organisé, du 2 au 4 juin 2013 à Ouagadougou, un colloque international sur le thème :
« Knowledge for tomorrow- cooperative research projects in sub-saharan Africa. Livelihood Management, Reforms and Processes of Structural change ». Ce colloque rentre dans le cadre du programme de soutien à la recherche initié par la fondation Volkswagen. « C’est une rencontre organisée avec des docteurs africains de différents pays, pour les former et aussi procéder à une sélection de projets de recherche. La fondation Volkswagen va leur octroyer des bourses pour conduire leurs recherches », a expliqué le directeur de l’école doctorale de lettres, sciences humaines et communication de l’Université de Ouagadougou (UO), Mahamadé Sawadogo. Les docteurs venus des différents pays africains ont soumis des projets de recherche et à en croire M. Sawadogo, les meilleurs recevront une bourse et seront conduits sous la supervision de professeurs-chercheurs africains et européens. Les participants sont issus des pays de l’Afrique sub-saharienne, tels que le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Tanzanie, l’Afrique du Sud... Dans son élan de patriotisme, le premier responsable de l’école doctorale de lettres, sciences humaines et communication a souhaité que quatre candidats du Burkina soient retenus parmi les lauréats. « J’espère qu’il y aura des Burkinabè parmi les sélectionnés parce que le montant de la bourse allouée est importante ». L’université Göttingen a pour objectif de soutenir et d’encourager les universités doctorales interdisciplinaires.

Ismaël OUEDRAOGO
(Stagiaire)

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