Après une saison assez difficile au Stade malien où il a longtemps été blessé, saison couronnée tout de même par le titre de champion du Mali, Francis Kaboré est revenu sur la terre de ses débuts, Ouagadougou. Le jeune attaquant de 22 ans, pour son come-back, a choisi le maillot bleu-blanc de l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO) pour se relancer. Depuis la phase retour du Faso Foot et le derby contre l’ASFA-Y, il est désormais le nouveau visage de ce championnat. A deux journées de la fin du championnat, il nous parle de son retour au pays, son envie de gagner le titre, même si c’est hypothétique, et de jouer les prochains Jeux africains.
Pourquoi avoir choisi l’EFO pour ton retour au bercail ?
Enfant, c’a toujours été un rêve pour moi d’évoluer à l’EFO, car c’est le plus grand club du Burkina Faso. Et lorsque je jouais déjà ici avant d’aller au Mali, à chaque fois que je devais affronter l’EFO, je m’arrangeais pour faire le meilleur match possible afin de me faire remarquer par les dirigeants de cette équipe. Quand je suis allé au Stade malien de Bamako, un jour l’entraîneur de l’EFO, Badra Diallo, puisqu’il est Malien, était de passage dans la ville. Il est venu me voir jouer et m’a approché après le match pour me dire qu’il aurait souhaité m’avoir à l’EFO, mais comme je me suis retrouvé au Mali, il n’y pouvait plus rien. Je lui ai fait savoir que cela a toujours été un rêve pour moi d’y jouer. Et je suis revenu au pays par la force des choses, il m’a proposé de rejoindre son groupe car il était en train de perdre son attaquant vedette qui partait au Séwé Sports (NDLR : en Côte d’Ivoire). Alors que j’avais d’autres propositions comme celles de l’AS SONABEL et du RCK, je n’ai pas hésité à rejoindre la famille Bleu-Blanc.
Ton premier match avec l’EFO, c’était contre son plus grand adversaire, l’ASFA-Y. Tus débutes et marques le but égalisateur pour ton équipe. Comment as-tu appréhendé cette confrontation ?
J’étais excité déjà à l’idée de rejouer ici, surtout pour l’EFO, et en plus contre l’ASFA-Y. Je me suis entraîné dur pour préparer le match et j’ai beaucoup prié afin que Dieu me permette de faire un bon match. Qu’Il soit loué, mes attentes ont été comblées, même si on n’a pas gagné, j’ai marqué et je suis allé célébrer le but avec les supporters de l’EFO. C’a été un moment fort pour moi, j’en avais toujours rêvé. Mais, avant, j’ai raté la campagne africaine avec l’EFO et ça me faisait très mal. Je tenais à jouer la ligue des champions, hélas je n’étais pas encore qualifié. Malheureusement, nous n’avons pas pu passer le premier tour.
Dans la foulée, Francis Kaboré est sélectionné en équipe nationale espoirs pour jouer contre la Côte d’Ivoire comptant pour les éliminatoires de Jeux africains… Comment as-tu vécu cela ?
J’étais très surpris de voir mon nom sur la liste. Je venais de reprendre la compétition. Mais je me suis dit que c’est une opportunité que Dieu m’offre pour montrer réellement de quoi je suis capable. Avec nos coaches, Issa Balboné et Albert Bamabara, qui sont d’ailleurs de grands techniciens, nous avons abattu un grand travail qui nous a permis de nous qualifier pour les phases finales aux dépens de la Côte d’Ivoire. On a en plus un bon groupe qui peut réaliser de grandes choses au cours de cette compétition.
Aujourd’hui après 12 matchs joués, tu as 5 buts à ton compteur personnel et il reste deux matchs à jouer. Tu as le meilleur ratio de buts. Quels sont tes objectifs personnels pour cette fin de saison ?
La fin de saison est compliquée pour nous. Nous sommes à 3 points du RCB qui est en tête. Même si au cours des derniers matchs nous n’avons pas été efficaces, je pense que rien n’est perdu. Et gagner le titre de champion du Burkina est mon principal objectif. Il reste deux matchs ; et si nous les gagnons tous, nous pouvons espérer un faux pas du RCB. Améliorer mon compteur but me tient également à cœur. C’est vrai que j’ai marqué 5 buts en 12 rencontres, mais je crois que je peux mieux faire et je dois améliorer mes statistiques pour cette fin de saison. Mon troisième grand objectif, c’est de bien sûr figurer dans l’équipe des U23 pour les phases finales des Jeux africains et pourquoi pas dans l’effectif des Etalons locaux.
L’actualité du Faso Foot, c’est aussi ce match «à problèmes» entre l’EFO et le Canon du Sud où votre adversaire aurait aligné un joueur suspendu. Qu’est-ce que tu en penses ?
Moi je suis joueur, et c’est ça mon boulot. Je m’en tiens à cela. Ce débat se mène entre les dirigeants et je ne m’y connais pas. Je préfère me contenter de jouer et de marquer pour mon équipe. Maintenant, s’il est avéré que le joueur en question ne devait pas être aligné parce qu’il est suspendu, pourquoi l’avoir fait jouer ? Je me pose la question tout en laissant le débat à ceux qui sont concernés.
Quels sont tes rapports avec les supporters de l’EFO et comment les trouves-tu ?
(Rires…) Comme tous les supporters d’un grand club, ceux de l’EFO sont exigeants. Personnellement j’apprécie le fait qu’ils viennent nous soutenir au stade et nous faisons de notre mieux pour leur rendre ça. Mais, parfois, ils ne sont pas tolérants et si j’ai quelque chose à leur dire, c’est qu’aucun joueur ne monte sur un terrain pour mal jouer. Nous sommes payés pour faire de bons matchs ; et si parfois ça ne marche pas, certains pensent que nous le faisons sciemment. Non, si nous perdons, nous perdons de l’argent et personne ne veut perdre de l’argent. Mais c’est normal, c’est des supporters, ils veulent toujours la victoire. Qu’ils sachent que nous les joueurs nous sommes déterminés à leur en donner le maximum.
Entretien réalisé par M. Arnaud Ouédraogo