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Japon-Burkina Faso: pour une agriculture orientée vers le marché
Publié le mercredi 13 janvier 2016  |  Sidwaya
Présidentielle/législatives
© L’Express du Faso par Evrard Ouédraogo
Présidentielle/législatives 2015 : le Japon annonce un appui de 487 millions de F CFA
Mercredi 13 mai 2015. Ouagadougou. L`ambassadeur du Japon au Burkina, Masato Futaishi, a effectué une visite au siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) au cours de laquelle il a signé une convention de financement de 487 millions de F CFA pour l`organisation des élections couplées présidentielle/législatives d`octobre 2015




Le Japon est l’un des meilleurs partenaires qui s’investit pour faire de l’agriculture un levier de développement au Burkina Faso. A travers des dons et des financements dans des filières comme le riz et le sésame, le « Pays du Soleil levant », apporte sa contribution à l’atteinte de la sécurité alimentaire au « Pays des hommes intègres ».

La Coopération japonaise, depuis des années, n’a cessé d’œuvrer en faveur de la promotion de l’économie agricole au Burkina Faso. Elle s’est illustrée dans l’agriculture où ses nombreuses aides multiformes ont permis de booster plusieurs filières, dont deux principalement : le riz et le sésame. En ce qui concerne le secteur du riz, depuis près de dix ans, le « Pays du Soleil levant » offre du riz au « Pays des hommes intègres » et cela, de façon régulière. La dernière dotation date du 20 juillet 2015. Ce jour-là, le Japon a fait don de 6990 tonnes de riz d’une valeur de 2 milliards 550 millions de F CFA à la Société nationale de gestion des stocks de sécurité alimentaire (SONAGESS). L’ambassadeur japonais au Burkina Faso, Masato Futaishi, a indiqué au cours de la remise que ce riz vendu à pris social, permettra au Burkina Faso d’économiser des devises, de stabiliser les prix des vivres sur le marché et d’alimenter le fonds de contrepartie pour la réalisation des projets de développement. Ainsi, les vivres octroyés, sont vendus dans les boutiques-témoins de la SONAGESS et les revenus versés dans les caisses de l’Etat (notamment le fonds de contrepartie) servent à financer des projets prioritaires tels que la construction d’écoles, l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes. L’échangeur de l’Ouest à Ouagadougou par exemple, a été financé par le fonds de contrepartie. « C’est au total plus de 116 milles tonnes de riz que la coopération japonaise a offert au Burkina Faso en une dizaine d’années de coopération pour une valeur de plus de 32,8 milliards de FCFA », a souligné le Directeur de la formulation des politiques (DFP) au ministère en charge de l’agriculture, Adama Touré. Avant d’ajouter : « L’aide est allée de façon croissante. En 1994, la quantité de riz se situait à 1592 tonnes. En 2009, c’est plus de 14 mille tonnes que nous avons reçus. Et en 2014, le riz vendu nous a permis de collecter 2 milliards de FCFA ». Il a, par ailleurs, fait savoir qu’une partie de l’argent issu de la vente de riz de 2013 servira à financer les élections couplées, présidentielles et législatives de 2015 et les municipales de 2016.

160 milliards de F CFA de la filière sésame

La filière sésame occupe aussi une place importante dans la coopération entre le Burkina Faso et le Japon. Un projet a été initié pour aider les producteurs dans le traitement et l’utilisation des pesticides. Dénommé Projet de renforcement de la filière sésame au Burkina Faso, il a pour objectif d’aider les producteurs à adopter de meilleures pratiques afin de produire des céréales de bonne qualité, concurrentielles sur le marché international au regard de la forte valeur marchande de cette spéculation. Le programme, d’un coût global de 1 milliard 204 millions de F CFA, a commencé en 2014 et prendra en principe fin en 2019. Le Japon, dans ce projet, aide surtout les producteurs à choisir les engrais adaptés au sésame. En plus d’appuyer la filière sésame, « le pays du Soleil levant » est l’un des grands consommateurs du sésame burkinabè. Elle achète, a dit Adama Touré, la tonne de sésame à hauteur de 2000 euro, soit 1 311 910 F CFA. Ainsi, grâce aux appuis multiformes de ce partenariat technique et financier, foi de M. Touré, la filière a apporté plus de 160 milliards de FCFA au Burkina Faso, hissant ainsi le pays au 3e rang des producteurs de sésame en Afrique. Le Japon finance aussi un autre projet en cours d’exécution dénommé Projet d’appui à l’élaboration du schéma directeur pour la Promotion d’une agriculture orientée vers le marché (PAPAOM) à hauteur de 589 millions de FCFA. L’objectif global est d’élaborer un schéma directeur et des plans d’actions afin de contribuer à la promotion des exportations des produits agricoles et à la réduction des importations à travers des processus tels que l’analyse des chaînes de valeurs ou la mise en œuvre d’activités-pilotes. Le projet vise surtout à assurer un lien harmonieux et dynamique entre la production et le marché. Il entend, en outre, contribuer au développement agricole et au commerce à travers la diversification des produits agricoles. Pour ce faire, le projet va appuyer la formulation d’un schéma directeur pour la promotion de produits potentiels pour le développement d’une agriculture orientée vers le marché. Il est également une alternative pour résoudre l’indisponibilité des oignons pendant la saison des pluies. Outre la vulgarisation de la production de l’oignon hivernal, le PAPAOM entend répandre la production de la mangue, de la fraise et du soja. Prévu pour prendre fin en 2015, le PAPAOM a été prolongé d’une année et va finalement s’achever fin 2016.

Le renforcement de capacités, le credo du Japon

Le gouvernement du Japon, selon son ambassadeur au Burkina Faso, Masato Futaishi, en plus de l’aide pour la sécurité alimentaire, accorde au Burkina Faso l’assistance pour l’amélioration de la production des semences, octroie des intrants agricoles et apporte son appui à la recherche dans le domaine de l’agriculture comme le programme de recherche pour le développement durable de l’agriculture, mis en œuvre par le Centre de recherche international japonais pour les sciences agricoles (JIRCAS) en collaboration avec l’INERA. Au-delà de ces projets, la coopération travaille à offrir au « pays des Hommes intègres » des techniciens en matière d’agriculture en phase avec les nouvelles technologies. Cela, en octroyant chaque année des bourses aux agents pour se former dans des filières spécifiques. Cette coopération « fructueuse » entre les deux pays, s’est matérialisée aussi par la construction de l’actuel siège du ministère en charge de l’agriculture, situé à Ouaga 2000. Toutes ces actions ont conduit le DFP, Adama Touré, a qualifié le Japon de partenaire exemplaire. « Le Japon fait un travail salutaire. Sa contribution est inconditionnelle et exemplaire », a reconnu Adama Touré. Ces différents dons et appuis du gouvernement japonais dans le secteur, selon l’ex-ministre de l’agriculture François Lompo, visent surtout à permettre au Burkina Faso de tendre vers une agriculture durable. Toute chose, a-t-il souligné, qui va permettre au pays d’atteindre la sécurité alimentaire, de lutter contre la pauvreté et d’amorcer une croissance économique durable et inclusive.


Somborigna Djélika DRABO


L’ambassadeur Masato Futaishi : «… les Japonais consomment beaucoup de sésame »

« Le secteur agricole représente 80% de la population active burkinabè et sa part dans le Produit Intérieur Brut (PIB) atteint 30%. L’agriculture joue donc un rôle moteur de la croissance économique durable et inclusive. Mais force est de constater que le secteur agricole est vulnérable aux changements climatiques et les prix des produits agricoles comme le coton sont fluctuants selon la situation du marché international. Dans ces conditions, le Japon a jugé nécessaire d’accompagner les autorités burkinabè dans leurs efforts de promotion de l’économie agricole.
Dans le secteur agricole, nous avons réalisé des projets visant à garantir la sécurité alimentaire et à améliorer les revenus des acteurs des filières agricoles. Il s’agit, notamment, de l’aide alimentaire que nous octroyons depuis les années 1980. Il faut noter aussi l’assistance pour l’amélioration de la production de semences, à la riziculture, de même que l’appui à l’élaboration d’un schéma directeur pour la promotion d’une agriculture orientée vers le marché au Burkina Faso. En outre, il y a le renforcement de la production de sésame. Nous tenons à cette filière car les Japonais consomment beaucoup de sésame ».
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