Le chef de l’Etat burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, élu le 29 novembre dernier devant 13 autres candidats, "a souhaité un audit (de la gestion) de la transition", a indiqué lundi le président de l’Autorité supérieure de Contrôle de l’Etat et de la Lutte contre la Corruption (ASCE/LC) Luc Marius Ibriga, à Ouagadougou.
"Le président du Faso, a souhaité qu’un audit de la transition soit fait. Et cette volonté rencontre la volonté des autorités de la transition puisque le Général Yacouba Isaac Zida, (ex-Premier ministre) avait déjà adressé une lettre à l’ASCE/LC pour qu’elle effectue un audit de la gestion" de son gouvernement, a déclaré M. Ibriga.
Selon le contrôleur général de l’Etat Luc Ibriga, "il y a rencontre de volonté pour que s’installe au Burkina Faso, une culture de la redevabilité", s’est-il réjoui, prévenant que "celui qui gère de l’argent public doit s’attendre à rendre compte. Cet audit qui va être mené dans les jours à venir permettra de mettre à nus les bonnes et mauvaises pratiques".
M. Kaboré, assisté de son Premier ministre, le banquier de 55 ans, Paul Kaba Thiéba, "a instruit de manière claire sa volonté de voir les actes de corruption et de mauvaise gestion sanctionnés avec la dernière rigueur", a-t-il dit, notant que sa structure "prendra les mesures nécessaires" pour l’exécution de ses missions.
"L’ASCE/LC sort conforter de (sa première) rencontre (avec M. Kaboré) parce qu’elle a les coudés franches pour agir par rapport à ceux qui doivent de l’argent à l’Etat", a conclu M. Ibriga.
Après la démission forcée du président Blaise Compaoré, 27 ans de règne, le 31 octobre 2014, sous la pression des manifestations contre son projet de modification de la Constitution pour se maintenir au pouvoir, un gouvernement de la transition dirigé par le diplomate Michel Kafando (74 ans), a organisé des élections jugées "démocratiques" qui a permis au pays de reprendre une vie constitutionnelle normalisée depuis l’investiture de M. Kaboré, ex-président de l'Assemblée nationale sous Compaoré, le 29 décembre.
Sous le règne de M. Compaoré, les populations burkinabè ont dénoncé des maux notamment "la mal-gouvernance, la corruption et la gabegie".
L’ASCE, devenue ASCE/LC sous la transition, est une autorité administrative indépendante dotée d’une personnalité morale, de l’autonomie administrative et financière pour pouvoir mener son rôle de prévention et de lutte contre la corruption et de contrôle administratif interne.
BBO