Chers amis, je m’en voudrais de ne pas vous présenter avant tout propos, mes meilleurs vœux du nouvel an. Je ne connais pas les attentes de chacun pour les 12 mois à venir, mais je pense que personne ne souhaite être malade ou pauvre. Alors, j’imagine que les vœux les plus ardents de chacun, c’est la santé, la longévité, le succès et le bonheur partagé. Moi, fou, en tout cas, je voudrais réaliser tous mes vœux d’ici fin 2016. Qu’il en soit ainsi pour tous. Cela dit, venons-en à notre quotidien.
La dernière fois, dans mes balades, j’ai été surpris de voir un conducteur de taxi, ici à Ouagadougou, descendre de son véhicule et fuir au loin, abandonnant son « wôrô-wôrô » et ses passagers. Intrigué et curieux, je me suis approché pour comprendre et c’est là que j’ai constaté qu’une fumée bizarre s’échappait du taxi avec une bouteille de gaz butane dans le coffre. En fait, au lieu de l’essence ou du gasoil, le taxi est alimenté par du gaz butane. Après avoir constaté qu’une fumée s’échappait, le conducteur, craignant une explosion du véhicule, a préféré prendre ses jambes à son cou, laissant ses clients dans le « danger », du moins, avec sa bombe. Sacré Burkina ! Comment peut-on être irresponsable à ce point ? Si le taxi explosait, c’en serait fini pour les innocents passagers. Fort heureusement, et je le crois, le bon Dieu a sauvé les meubles. Moi, je ne comprends pas souvent les Burkinabè. A ma connaissance, le gouvernement a interdit l’utilisation du gaz butane pour faire fonctionner les moteurs des véhicules. Mais voilà, une certaine race de Burkinabè, amoureux invétérés du gain facile, ont trouvé très lucratif de « greffer » artisanalement à leurs véhicules une bouteille que ma femme utilise pour la cuisine, aux fins d’en faire une source d’alimentation énergétique pour les moteurs de leurs taxis. La raison invoquée est que le carburant coûte cher et que les marges bénéficiaires des taximen sont réduites.
Les autorités doivent prendre leurs responsabilités
Moi fou, je comprends l’esprit qui anime ces gens-là. Tenez, avec une bouteille de gaz de 12 kilos qui varie de 5 000 à 6000 F CFA, un véhicule fait la distance Ouaga-Bobo. Et avec le gaz de 5000 F CFA, le taximan peut circuler dans la ville de Ouagadougou pendant quatre jours. Avec ce type de gens de ce Burkina « nouveau », aux regards gluants et aux appétits voraces, le gaz ne peut qu’être une manne tombée du ciel et cela, quel que soit le danger encouru par son usage.
La question que je me pose, c’est de savoir s’il faut laisser les gens en faire à leur tête. Je sais qu’à Bobo-Dioulasso, on a atteint presque le point de non-retour, mais faut-il laisser la pratique s’installer définitivement dans la capitale et à l’intérieur du pays ? Je remarque que toutes les mesures prises pour décourager la pratique, n’ont jamais produit les effets escomptés. Et pourtant, il faut en finir avec ce phénomène de bombes ambulantes. Je pense que c’est se comporter en kamikaze que de rouler dans un véhicule ou taxi « bourré » de bouteilles de gaz chargées. Cela dit, les autorités doivent prendre leurs responsabilités face à ce genre de comportements hautement inciviques. De deux choses l’une. Soit elles travaillent à mettre fin à la pratique, soit elles la légalisent ; auquel cas, il faudrait tenir compte de ce nouveau besoin des véhicules de s’alimenter en gaz butane. Car, quelque part, c’est du tort qu’on fait également à ces ménages qui utilisent le gaz pour la cuisine.
« Le Fou »