«Encore la SONABEL !», grommelaient des habitants de la Trame d’accueil les 22, 23 et 24 septembre 2012. En effet, 90% de la population ouagalaise a passé ces dernières 72 heures sans électricité, principalement dans la nuit. La raison, le jus venant des pylônes situés entre Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, et qui fait le bonheur des abonnés a connu une rupture de fourniture. La seule structure de distribution d’énergie électrique, la SONABEL était donc pointée du doigt. Submergée de coups de fils, la nationale de l'électricité a même dépêché une équipe technique le dimanche 23 septembre sur les lieux (Kokologho, sur la Nationale n°1, et dans le village de Koupèla, à 30 km de Kokologho), pour un premier constat. C’est le lendemain qu’une équipe des médias a été informée de l’incident. Selon les hauts responsables techniques présents sur le site, les dommages ont pu être réparés et la situation serait revenue à la normale.
Après une heure de route la matinée d’hier, entre Ouagadougou et Kokologho, nous finissions par tomber sur une forte équipe de techniciens de la SONABEL sous l’un des trois pylônes endommagés. «Nous avons réparé la panne et tout est rentré dans l’ordre !» C’est par ces mots que Mamadou Coulibaly, chef de la division transport, ligne Ouaga, nous reçoit. Après quelques poignées de main, ce dernier s’est tout de suite prêté à nos questions, affichant un air d’assurance.
«C’est une panne qui a été occasionnée par la rupture d’un manchon qui a entraîné le froissement des bras qui supportent les conducteurs. Trois bras ont été endommagés sur trois pylônes», nous a-t-il expliqué. Il s’agit des pylônes 370, 371 et 372, situés en pleine campagne de Kokologho. Le manchon, cette pièce maîtresse qui sert de jonction entre deux bouts de câbles, aurait donc été endommagé par un réchauffement, ce qui a eu pour conséquence des dommages matériels sur les cornières. Pour y remédier, une équipe est venue en renfort de Banfora et de Tenkodogo.
Il a fallu, au dire des techniciens, retrouver des pièces mécaniques identiques qu’ils avaient en stock avant de démonter les parties endommagées. Après avoir donc reconstitué les pièces, Mamadou Coulibaly et son équipe ont remis le câble en place. «Nous avons commencé le dimanche matin et le travail s’est poursuivi dans l’après-midi. Ensuite, le lundi 24 septembre le travail a continué pour s’achever à 10h pour la zone de Kokologho», conclut le chef de division.
Prête pour un retour triomphal à Ouagadougou, l’équipe a été stoppée dans son élan par l’arrivée d’Adama Tou, chef du département transport et mouvement d’énergie. En effet, il y a une autre panne qui a été signalée à 30 km de Kokologho. Un câble de 500 m est tombé en plein champ d’arachides.
Immédiatement, nous nous sommes rendus sur les lieux. Selon le chef du département transport, la panne serait moins grave que celle de Kokologho. «Il y a eu un mouvement électrique qui a fondu les éléments qui servaient à soutenir le câble sur le pilonne. Ce câble de garde a donc chuté en se blessant par endroits», nous apprend-il, tout en précisant qu’il n’y a pas de lien direct avec les pannes précédentes, car selon lui les problèmes sont purement mécaniques. L’équipe s’est donc immédiatement rendue au lieu dit et a enlevé ce câble de la portée des conducteurs tout en le sécurisant contre le vandalisme.
C’est exactement hier à 13h 45 que nous avons quitté les lieux avec cette assurance d’Adama Tou : «Le courant sera rétabli d’ici deux ou trois heures ; notre équipe va rester remplacer ce câble et la connexion sera rétabli». Par ailleurs, une autre panne avait été signalée au niveau de Pâ, sur le tronçon Banfora-Pâ. Le chef de département de transport et mouvements d’énergie nous a affirmé qu’une équipe de Bobo-Dioulasso avait été dépêchée et a remédié immédiatement à la situation.
Tout en affirmant que c’est la panne de Kokologho qui a été très importante, Adama Tou décrit cet incident comme étant dû à un phénomène atmosphérique : c’est la foudre qui se serait abattue sur le câble de garde, lequel devait normalement conduire le courant de la foudre dans le sol à travers le pylône ; malheureusement en transitant ce courant dans le sol, il était tellement fort que lui-même a fondu.