Après les révélations faites par les réseaux sociaux et la presse sur l’identité probable, du Premier ministre en la personne de Rosine Sori/Coulibaly, représentante résidente du PNUD au Bénin, révélations non encore confirmées, les citoyens spéculent sur la nomination du PM qui se fait toujours attendre une semaine après l’investiture du président Roch Marc Christian Kaboré. Le PM doit-il être un homme ou une femme ? Et pourquoi ? Des citoyens se prononcent sur ces questions à travers un micro-trottoir que nous avons réalisé le 6 janvier 2016. Lisez !
Viviane Compaoré, ancienne député, ancienne ministre et ancien Gouverneur du Nord.
« On a tout essayé avec les hommes, il faut essayer maintenant avec une femme »
Je crois qu’avant même de me poser la question, vous connaissez déjà ma réponse. Comme on a toujours essayé avec les hommes et qu’on a des problèmes, il faut tenter maintenant avec les femmes. On ne finira jamais avec les problèmes certes, mais une femme Premier ministre au Burkina, ce serait une bonne chose. Pour vous dire vrai, ma préférence va pour une femme et vous comprenez pourquoi. Je ne vous apprends rien en vous disant que les femmes représentent 52% de la population. Si toutes ces femmes vont soutenir le Premier ministre, vous voyez que le succès est déjà assuré. »
Mohamed Thiombiano, particulier
« Je préfère un Premier ministre homme »
« Je n’ai rien contre les femmes, mais je préfère un Premier ministre homme. La primature est un poste qui demande plus de dynamisme et de compétences. D’abord, un chef de Gouvernement doit bouger beaucoup. Quand tu contrôles l’action gouvernementale, tu dois être une personne disponible à tout moment. Pour une femme, c’est bien, mais pour un homme, c’est encore mieux. »
Sidi Lamine Ouédraogo, particulier
« Peu importe le sexe du Premier ministre »
« Nous souhaitons que celui ou celle qui sera nommé(e) Premier ministre soit seulement un Burkinabè qui incarne le consensus. Nous voulons tout simplement un Premier ministre qui mène à bien le programme de société du président Roch Marc Christian Kaboré. Il n’y a pas de profil relatif au sexe pour être un bon Premier ministre. C’est le travail et rien que le travail qui compte ».
Abbé Joseph Kinda, chargé de communication des évêques du Burkina
« Mon souhait est que le prochain Premier ministre soit une mère »
« Comme la question est dirigée, je vais répondre sans détours. Mon souhait, le plus ardent, est que le prochain Premier ministre soit une mère. Je crois que ce serait quelque chose de nouveau pour le Burkina Faso. Cela permettra à cette frange de l’humanité d’être plus visible, une frange qu’on défend mais pour laquelle on ne fait rien pour sa visibilité. La femme est notre mère et notre épouse. Elle est très sensible. Sans me laisser influencer par le canular qui est déjà passé et qui a fait croire que c’est une femme qui occuperait le poste de Premier ministre mon souhait est que le futur PM soit une femme. »
Sombié Maïmouna, agent de recouvrement
« Je veux qu’une femme entre dans l’histoire comme Premier ministre »
Je suis vraiment partisane pour un Premier ministre femme. Dans l’histoire politique de notre pays, jamais une femme n’a occupé ce poste. Je crois que le temps est enfin venu de faire honneur aux femmes. Nous venons de sortir d’une crise sociopolitique grave et le président Kaboré doit tenir compte de cela en nommant un Premier ministre femme, qui sait écouter tout le monde. Je suis convaincue qu’avec une femme à la tête de l’Exécutif, la gestion sera plus transparente qu’elle ne l’est aujourd’hui.
Jean Michel Kinda, particulier
« Je préfère que ce soit un homme parce que le pays vient de traverser une crise »
« Depuis là, on n’a pas de Premier ministre, ça nous inquiète et on se pose des questions. Pourquoi n’y a-t-il pas de Premier ministre jusqu’à présent? Les rumeurs disent tantôt que c’est une femme, tantôt un homme. Dans la soirée du 5 janvier 2016, on nous a dit que c’est une femme. Moi je préfère que ce soit un homme parce que le pays vient de traverser une crise. Je me dis qu’une femme ne peut pas gérer le gouvernement aussitôt après cette crise. Il faut que ce soit un homme qui règle les grands problèmes d’abord. »
Oumou Djémila Lingani, gérante dans une maison de produits cosmétiques
« J’aimerais que le futur Premier ministre soit une femme »
« J’aimerais que le futur Premier ministre soit une femme parce que cela va montrer que le Burkina va un peu vers le changement. En Afrique de l’Ouest, on n’a pas encore donné ce poste de responsabilité à une dame. Pourquoi pas nous ? On peut commencer par nous. Mais, avec une femme qui sait ce qu’il faut pour amener le Burkina de l’avant. Jusque-là, il n’y a pas de Premier ministre, on voit que ça chauffe. Parmi tous ceux qui ont aidé le parti du président Roch Kaboré à avoir le pouvoir, il y a des gens qui veulent vraiment que ce poste soit pour quelqu’un de leur rang. Ça va être compliqué. On se dit que c’est peut-être pour ça que jusque-là, on n’a pas de Premier ministre. »
Jean Modeste Ouédraogo, journaliste
« Premier ministre femme ou homme, peu importe pour moi ».
« Premier ministre femme ou homme, peu importe pour moi. Je pense que le Premier ministre du Burkina doit être un Homme compétent, qui a des qualités de meneur d’Hommes, qui est capable vraiment de conduire le peuple burkinabè vers le développement. De mon point de vue, il doit être un Homme qui a suffisamment de poigne, d’épaules pour pouvoir supporter les charges, tout ce qu’on a connu de par le passé. Les attentes sont fortes et nombreuses. Il faut quand même quelqu’un qui sera à l’écoute de ces attentes-là, les matérialiser véritablement sur le terrain. C’est en cela que le Burkina pourra se développer. La nomination du Premier ministre tarde et ça m’inquiète beaucoup. Depuis l’élection de Roch Marc Kaboré comme président du Faso, j’ai cru tout de suite que les choses étaient déjà faites. Mais après, on se rend compte qu’il y a des discussions, des tractations, des conciliabules. Ça veut dire que la maison MPP n’est pas une maison sereine. Je pense que les jours à venir, le président et ses hommes trouveront le bon Premier ministre. Si ça dure, c’est pour éviter les erreurs de casting et cela peut expliquer tout ce retard, parce que le mauvais casting va nous amener droit dans le mur. »
Pascaline Naré, restauratrice
« L’essentiel, c’est d’avoir un bon Premier ministre pour diriger le gouvernement »
« Que ce soit un homme ou une femme, l’essentiel c’est d’avoir un bon Premier ministre pour diriger le gouvernement. La nomination du Premier ministre dure, peut-être que le choix est difficile du fait qu’on a connu une crise ».
Propos recueillis par Hamed NABALMA et Lonsani SANOGO
Légende
1- Viviane Compaoré, ancienne ministre, ancienne député et ancien Gouverneur du Nord
2- Mohamed Thiombiano, particulier
3- Sidi Lamine Ouédraogo, particulier
4- Abbé Joseph Kinda, chargé de communication des évêques du Burkina
5- Sombié Maïmouna, agent de recouvrement
6- Jean Michel Kinda (pas de photo)
7- Oumou Djemila Lingani
8- Jean Modeste Ouédraogo
9- Pascaline Naré
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