Le président du Faso, Roch Marc Chrsitian Kaboré, a reçu en audience, le mercredi 6 janvier 2016 au palais de Kosyam à Ouagadougou, cinq personnalités issues de divers milieux.
Le président du Faso a eu un carnet d’audiences chargé, hier mercredi 6 janvier 2016. Roch Marc Christian Kaboré a, tour à tour, ouvert les portes de son bureau à cinq personnalités issues de divers milieux. Le premier hôte à être reçu est le vice-Premier ministre belge chargé de la coopération internationale, Alexander De Croo, venu congratuler le chef de l’Etat pour son élection et relancer les relations entre son pays et le Burkina Faso. « On a eu une longue et amicale discussion avec le président du Faso, pour le féliciter pour son élection et le déroulement démocratique du scrutin. La Belgique est ici pour recommencer sa coopération avec le Burkina, eu égard au déroulement démocratique des élections. Notre volonté, c’est de relancer notre coopération le plus vite possible », a lâché d’emblée le haut responsable belge. Il s’est voulu concret par la suite : « Il y a déjà des projets sur le terrain et nous sommes concentrés sur trois domaines, l’accès à l’eau potable, les questions démographiques et la sécurité alimentaire. Le commerce est aussi un centre d’intérêt pour nous ». Le vice-Premier ministre de Belgique va ensuite inviter le secrétaire d’Etat au commerce, Pieter de Crem, qui l’accompagne, à intervenir sur son domaine. « Nous avons une sérieuse volonté de faire des investissements qui soient stables au Burkina dans divers domaines, surtout que nous avons déjà des entreprises belges installées sur place », a ajouté celui-ci.
Les visiteurs belges ont fait place au Chef d’état-major général des armées (CEMGA), le général de brigade Pingrenoma Zagré, qui a parlé sécurité avec le président Kaboré. « J’ai eu à faire un point de l’exécution des missions des forces armées nationales, du point de vue de la sécurité intérieure et des unités déployées sur les différents terrains de maintien de la paix. Il s’agit du déploiement des unités au Nord-Mali depuis 2013 et de la coordination des missions à travers le territoire national », a confié le haut gradé. Qu’en est-il du couvre-feu, qui a toujours cours sur le territoire national, après des suspensions momentanées à l’occasion des fêtes de fin d’année ? « Vous avez constaté comment nous avons pu assurer la sécurité au cours des dernières semaines du mois de décembre, jusqu’à nos jours. Je pense que le point, qui a été fait au président du Faso, permettra de prendre une décision sur le couvre-feu », a répliqué le patron des armées.
De la question des finances du pays
A peine le CEMGA a-t-il pris congé du chef de l’Etat que le directeur de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), Pr Baya Banza, a pris langue avec le chef de l’Etat. « Le président du Faso a souhaité me rencontrer au sujet des indicateurs d’un certain nombre de départements ministériels. Et il est ressorti des échanges, que l’INSD va recevoir incessamment la liste des indicateurs des départements ministériels disponibles et les mettre à la disposition de l’autorité », a indiqué M. Banza. Pour les indicateurs non encore disponibles, a-t-il expliqué, sa structure mettra en place un dispositif pour les collecter au profit des dirigeants. De quels indicateurs s’agit-il ? Le directeur de l’INSD dit attendre des précisions de la part des nouvelles autorités. Il a annoncé, à l’occasion, la réalisation du cinquième recensement général de la population en 2016, le dernier en date ayant été fait en 2006. Les deux dernières personnalités à avoir un tête-à-tête avec Roch Marc Christian Kaboré sont les Directeurs généraux (DG) des Douanes, Adama Sawadogo et des Impôts, Adama Sanou, avec pour centre d’intérêts la mobilisation des ressources financières.
« Nous avons été félicité par le président du Faso pour le travail abattu. Il nous a aussi donné des conseils avisés par rapport à la mobilisation des ressources. Notre administration contribue beaucoup à la mobilisation des ressources de l’Etat, et il était important d’échanger avec le président du Faso, dont le programme de société a besoin d’être financé », a soutenu le premier responsable des Douanes. M. Sawadogo a donné un aperçu de la situation de la mobilisation des recettes douanières : « En dehors de quelques offices non informatisés, dont nous n’avons pas encore compilé les recettes, nous sommes autour de 91% de taux de réalisation. Nous aurons voulu faire mieux, mais nous sortons d’une période insurrectionnelle et d’un coup d’Etat ».
Les discussions sur les questions financières se sont achevées avec le DG des Impôts. « Nouvellement élu, le président du Faso a voulu s’enquérir des nouvelles du Trésor public, puisque la direction générale des Impôts est la première régie de recettes au Burkina », a soufflé Adama Sanou. Du reste, il a fait le point de la mobilisation des recettes par ses services. « A la date du 31 décembre 2015, et selon un bilan précoce, la Direction générale des Impôts a réalisé un montant de 502 milliards pour le budget de l’Etat. C’est un chiffre inespéré, quand on connaît l’ambiance dans laquelle on a évolué en 2015 », a-t-il conclu avant de quitter le palais présidentiel.
Kader Patrick KARANTAO