Que les récoltes soient bonnes ou mauvaises, l’Afrique de l’Ouest doit gérer chaque année entre 3 et 5 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire. Les taux de malnutrition aiguë globale (MAG) dans le Sahel dépassent le seuil d’alerte de 10 % au moins depuis quinze ans. Dans de nombreuses zones, ils dépassent régulièrement le seuil d’urgence de 15 %. Près de 40 % des enfants de moins de 5 ans accusent un retard de croissance. La pauvreté, qui limite l’accès aux marchés, la faiblesse des systèmes de protection sociale, la mauvaise situation sanitaire sont autant de causes qui permettent d’expliquer ce paradoxe. Sans compter le rôle croissant des conflits et de l’instabilité politique.
L’année 2016 s’annonce encore plus sombre, malgré des campagnes agricoles tout à fait satisfaisantes. Selon les données du Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA) sur la situation alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest, les perspectives s’avèrent en effet globalement bonnes. La région enregistre une production vivrière céréalière de 63,6 millions de tonnes, soit une hausse de 5 % par rapport à la campagne précédente et 12 % par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes. La production de tubercules, estimée à 158,6 millions de tonnes, est également en hausse de 8 % et de 18 % respectivement par rapport à la dernière campagne et à la moyenne quinquennale.
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