Les chrétiens ont à l’occasion de la Saint Sylvestre, le jeudi 31 décembre 2015, prié pour la réconciliation des fils et filles du pays. A Ouagadougou, louanges et vœux de nouvel an, étaient les maîtres mots des fidèles. Constat !
Jeudi 31 décembre 2015. Dernier jour de l’an. Les vrombissements des motos, voitures et autres engins retentissent de partout. A cela s’ajoute, le brouhaha des débits de boissons. Une chose saute à l’œil : la ville est bondée de monde. Nous sommes, à Ouagadougou. Il est 21 heures passée d’une dizaine de minutes. Pendant que certains ont décidé de passer la soirée qui en famille, qui dans les maquis ou boîtes de nuits, d’autres se sont donnés rendez-vous dans les temples et lieux de culte pour louer le Seigneur. Ainsi, de la Rotonde, la paroisse Saint Camille de Ouagadougou, le Centre international d’évangélisation de Ouagadougou, l’église centrale des Assemblées de Dieu de Ouagadougou, à la Paroisse cathédrale de Ouagadougou, les prières sont dites pour un Burkina Faso réconcilié. Une nation débarrassée de toutes les affres, qu’il a connues tout au long de l’année afin que 2016 soit meilleure pour tous les Burkinabè. A 21h40 mn, la cour de l’Eglise centrale des Assemblées de Dieu de Ouagadougou (ECADO) est pleine de fidèles de tout âge. Ils sont parés de beaux habits. Les sourires se lisent sur les visages. A l’intérieur du temple, ce sont des centaines de chrétiens qui entonnent des chansons d’action de grâce. Une vingtaine de minutes plus tard, le pasteur commence son prêche. Les maîtres mots, c’est la foi en Jésus en tout temps et en tout lieu. « Je voudrais faire comprendre aux fidèles chrétiens que nous sommes engagés dans une course. Nous nous devons d’arriver ensemble. Le thème de l’année est tiré de l’Hébreux, chapitre 12 : nous devons courir dans la carrière qui nous est ouverte en ayant les yeux sur Jésus », affirme le pasteur principal de l’église des Assemblées de Dieu de Ouagadougou, Dr Jean Baptiste Roamba. A propos du Burkina Faso qui vient d’investir de nouvelles autorités, il prône la paix et la réconciliation des cœurs.
« On ne peut pas vivre sans se pardonner »
Il est plus que jamais nécessaire d’appeler les Burkinabè à l’unité nationale, foi du pasteur Roamba. « Ce que je voudrais dire au président élu et aux autres responsables qui auront en charge le gouvernement, c’est de travailler à la cohésion des cœurs. Nous avons besoin de nous réconcilier avec nous-mêmes parce que le pays a connu tant de déchirure. Il faut que le président sache que même s’il a été élu sous la bannière d’un parti politique, il est devenu le président de tous les Burkinabè ». A ce titre, il se doit de rassembler tous les fils et filles de ce pays, conseille l’homme de Dieu. Et le pasteur adjoint de l’ECADO, Benjamin Yanogo de se convaincre que si Dieu a permis que le ‘’pays des Hommes intègres’’ retrouve une vie constitutionnelle normale, la nation connaitra la sécurité afin que le peuple soit heureux.
A la Paroisse cathédrale de Ouagadougou, le message est le même. A 00h moins 10 minutes, lorsque nous arrivons là-bas, ce sont des fidèles qui ont pris d’assaut la cours de l’église. A l’intérieur, même constat. L’air concentré, ils écoutent avec attention le commentaire de l’évangile dit par le curé, Innocent Ilboudo. Le thème de cette homélie est focalisé sur le pardon et la réconciliation. « Cette année, travaillez à acquérir la sainteté de la vie. L’administration de la miséricorde, c’est le pardon mutuel entre frères et sœurs, les membres d’une même famille et d’une même communauté. Nous sommes fragilisés, blessés. Mais, nous devons nous appuyer sur cela pour avancer, pour réaliser la volonté de Dieu. Si vous pardonnez aux Hommes leurs fautes, votre père céleste vous pardonne aussi vos fautes. On ne peut pas vivre sans se pardonner, surtout en communauté. Prions pour que nos communautés soient capables de se pardonner, des communautés où personne ne se sentira abandonné, une communauté réconciliée avec elle-même », prêche l’abbé Ilboudo.
Aux sortir de ces lieux de cultes, il est 1 heure du matin. Et nous sommes, le 1er janvier 2016. Les fidèles chrétiens ont formulé des vœux de paix et de prospérité pour le Burkina Faso. Parmi eux, Bibiane Ouédraogo souhaite une année de relance de l’économie nationale, de bonheur dans la grâce de Jésus-Christ. Abel Konditamdé tout comme Honoré Zongo, de la paroisse Saint Camille prient pour que la pays demeure stable à tous les niveaux durant l’année 2016.
Gaspard BAYAL