Ouagadougou - Roch Marc Christian Kaboré, le nouveau président élu de Burkina a été investi mardi, mettant ainsi fin à la transition qui a suivi la chute en octobre 2014 de l’ex-président Blaise Compaoré.
A 58 ans, M. Kaboré prend la tête de ce pays à l’histoire ponctuée de coups d’Etat pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois, devenant ainsi le
troisième chef d’Etat civil sur les neuf qu’a connus ce pays pauvre d’Afrique
de l’ouest, a rappelé Michel Kafando, le président de la transition.
"C’est le triomphe de l’alternance, de la démocratie et de la liberté", a déclaré M. Kafando.
Sur les huit dirigeants que le pays a connu depuis son indépendance en
1960, seuls deux ont été des civils. Le premier président Maurice Yaméogo, un
commis expéditionnaire de l’époque coloniale, a été balayé en 1966 par un
soulèvement populaire qui a porté les militaires au pouvoir.
Le deuxième, le diplomate Michel Kafando, est parvenu à la tête de l’Etat
grâce aux manifestations de rue qui ont chassé du pouvoir fin octobre Blaise
Compaoré, un ancien capitaine qui dirigeait ce pays pauvre depuis 27 ans après un coup d’Etat perpétré en 1987.
Diplomate à la retraite, M. Kafando a dû faire face mi-septembre, à 48 heures du démarrage de la campagne électorale, à un coup d’Etat perpétré par le général Gilbert Diendéré, ancien bras droit de Compaoré.
Une résistance populaire soutenue par une partie de l’armée a fait échec au putsch, permettant à M. Kafando de reprendre le pouvoir. Il a organisé les
élections, remportées par M. Kaboré, un ancien baron du régime passé dans l’opposition.
Lundi, le parlement intérimaire et le gouvernement de transition ont rendu
leur démission.
Le gouvernement de transition de 26 membres dirigé par le lieutenant-colonel Isaac Zida, avait été mis en place après la chute de l’ex-président Blaise Compaoré en octobre 2014. Il avait pour "mission principale de conduire le pays vers un retour à l’ordre constitutionnel normal".
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