Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



L’Observateur N° 8386 du 3/6/2013

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles


Comment

Politique

Kidal : Le MNLA nous roule dans les sables mouvants
Publié le mardi 4 juin 2013   |  L’Observateur




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Faut-il croire qu’il y a deux poids, deux mesures dans l’intervention de la Communauté internationale au Mali ?

Oui, tout porte à le croire. Pourtant, autant on n’a pas badiné avec l’irrédentisme des groupes djihadistes armés qui avaient occupé le nord malien, autant on doit faire de même avec ce MNLA qui occupe depuis la ville de Kidal et refuse toute présence de l’armée et de l’administration nationales.

Au lieu de cela, que constate-t-on ? Sûr de cette bienveillance bien française à son égard, ce mouvement «azawadien» ne cesse de rouler la Communauté internationale dans les sables mouvants.

Après avoir renoncé au forceps à ses velléités sécessionnistes et mis fin à son flirt avec les islamistes qui les avaient auparavant répudiés, le MNLA n’en finit guère de se poser en obstacle à la restauration de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Mali. De par ses ambiguïtés politiques et par ses incessantes bravades à la communauté internationale, à l’autorité centrale.

Dernière provoc en date de ce mouvement séparatiste : les exactions contre plusieurs habitants de Kidal qu’il considère comme un terrain conquis et, par conséquent, s’y comporte en maître absolu.

En effet, le dimanche 2 juin dernier, plusieurs dizaines de personnes, particulièrement des Noirs, désignées sous le vocable de «Bambara», ont été expulsés vers Gao tandis que d’autres étaient détenues à la gendarmerie. Le MNLA exige des Noirs de Kidal de l’appuyer dans ses manifestations contre le pouvoir central de Bamako ou «de s’affirmer azawadien». Dans le cas contraire, ils doivent quitter la ville.

Parmi les personnes arrêtées, «des militaires espions à la solde de l’Etat malien qui seront considérés comme des prisonniers». Un acte qui semble trahir le dessein caché de la rébellion «azawadienne» : ruser avec les mots pour faire perdurer une sécession de fait.

Une attitude de défiance d’autant plus surprenante qu’elle intervient au moment où des représentants du MNLA et ceux du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) sont autour de la table de négociation à Ouagadougou.

Deux de choses l’une : ou bien ces actes du week-end sont l’œuvre d’éléments incontrôlés et, en conséquence, doivent être condamnés par l’instance dirigeante du MNLA, ou bien, plus grave, ils ont été commandités par ces derniers, et dans ce cas tous les intervenants dans la crise doivent prendre leurs responsabilités.

Dans un de nos éditos parus en début janvier et portant sur la décision unilatérale du groupe islamiste Ansar dine de suspendre l’arrêt des hostilités, nous titrions. «On vous l’avait bien dit, ces gens-là ne sont pas fiables». Alors il s’en est trouvé de bonnes âmes pour nous tenir des procès en tous genres. Mais la suite des événements nous a, hélas, donné raison; il a fallu l’usage de la force militaire pour libérer les populations du joug d’un islamisme aux antipodes des enseignements du prophète Mohamed.

Mais que l’on se comprenne bien. Nous ne jouons pas, à travers ces lignes, à l’avocat de la méthode forte ici et maintenant. Nous voulons juste appeler la communauté internationale, particulièrement la France, à faire preuve de plus de fermeté à l’égard de ces «hommes bleus» dont les agissements contre la paix n’ont que trop duré.

N’empêche, la recherche d’un compromis n’est pas encore compromise. A condition que le MNLA et le HCUA, qui réclament aujourd’hui à Ouagadougou un «statut juridique spécifique» pour leur région et plaident à terme pour un «droit à l’autodétermination du peuple de l’Azawad», comprennent que ces questions ne sont solubles que sous un gouvernement légitime. Ce qui suppose l’organisation d’élections sur toute l’étendue du territoire malien. Sauront-ils revenir à la raison ?

Alain Saint Robespierre

 Commentaires