Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao et les membres du gouvernement ont eu une séance de travail, le lundi 24 septembre 2012, avec les représentants des corps de contrôle de l’Etat : l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE), la Cour des comptes et l’Inspection générale des finances. Ils ont examiné les difficultés auxquelles sont confrontées les contrôleurs dans leurs missions sur le terrain, ainsi que les solutions pour améliorer la gouvernance au Burkina Faso.
Point de répit dans la lutte contre les malversations et la corruption dans l’administration burkinabè. Après sa visite à l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE), le jeudi 13 septembre 2012 où il annoncé des « mesures fortes », le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, entouré des ministres, a échangé hier lundi 24 septembre 2012, avec les membres de l’ASCE, de la Cour des comptes et de l’Inspection générale des finances. Avant le huis clos, Luc Adolphe Tiao a indiqué que le gouvernement veut entendre d’abord les corps de contrôle sur les difficultés auxquelles ils sont confrontés lors de leurs enquêtes dans les administrations.
Ensuite, il sera question d’examiner les principaux facteurs explicatifs des malversations financières, de la fraude et de la corruption, afin, d’envisager des solutions en vue d’améliorer la gouvernance au Burkina Faso. Le Premier ministre a souligné qu’au regard des moyens limités de l’Etat face aux attentes de la population, « nous devons tout mettre en œuvre pour assurer une bonne gestion de nos finances publiques ». Du côté du gouvernement, le problème majeur était celui de l’absence de suite réservée aux rapports des corps de contrôle de l’Etat. « Notre intention n’est pas de nous livrer à une chasse aux sorcières », a soutenu le chef du gouvernement. De son avis, les administrations publiques doivent rendre compte de leurs gestions et le maximum d’effort doit être fait pour respecter les textes. Au terme de deux heures d’échanges, le ministre le l’Economie et des Finances, Lucien Marie Noël Bembamba, a relevé la solidarité et le soutien des membres du gouvernement à la politique de lutte contre les malversations et la corruption engagée par Luc Adolphe Tiao. « Ces échanges ont permis également de briser ce qu’il y avait comme méfiance et comme incompréhension avec les corps de contrôle, de clarifier parfois certaines interprétations », a ajouté Lucien Marie Noël Bembamba.
Des listes déjà chez le Premier ministre
Le chef du gouvernement a donné des instructions aux ministres de l’Economie et des Finances ainsi qu’à son collègue en charge de la Fonction publique, « pour qu’on puisse produire un rapport global sur les questions évoquées ». Ce rapport sera examiné en conseil des ministres en vue de décisions. Pour le contrôleur général d’Etat, Henri Bruno Bessin, les difficultés que rencontrent les corps de contrôle sont d’ordre organisationnel, matériel et technique. « Lorsque nous partons en contrôle, parfois, les archives ne sont pas bien tenues. Visiblement, des personnes chargées de certains dossiers ne sont pas à la hauteur… Ils ne disposent pas toujours de moyens conséquents pour mener à bien leurs missions », a-t-il déclaré à la presse. En outre, le contrôleur général d’Etat a confié avoir déjà transmis au Premier ministre, la liste des personnes identifiées dans tous ses rapports comme responsables de fautes lourdes de gestion ou de détournement de deniers publics. « J’ai transmis la liste, mais je ne suis pas habilité à vous dire, ni les noms qui figurent sur cette liste, ni le nombre. On nous a confié une mission et on l’a exécutée », a-t-il rétorqué à la presse, qui voulait en savoir davantage.