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Le Pays N° 5201 du 25/9/2012

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Démantèlement des milices en Libye : Une opération de salubrité publique
Publié le mardi 25 septembre 2012   |  Le Pays




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La Libye post-révolutionnaire est malade de ses milices. Et elle en souffre gravement. L’assassinat de l’ambassadeur américain à Benghazi, le 11 septembre dernier, est le dernier avatar de cette omniprésence de milices dont certaines s’avèrent hors de contrôle. Il n’en fallait pas plus pour que les populations de Benghazi –encore elles- donnent le signal d’une nouvelle révolution, celle qui passe par le désarmement des groupes armés, ou à tout le moins, leur subordination aux autorités nationales.

Car depuis la chute de Kadhafi, la Libye marche vers son nouveau destin d’un pas mal assuré. Si le processus démocratique se déroule sans accroc, la démilitarisation, elle par contre, demeure un leurre. Ce n’est pas étonnant, vu la nature de la révolution libyenne. Contrairement aux Egyptiens et aux Tunisiens, les Libyens ont dû recourir aux armes, dans une longue et sanglante guerre civile, pour chasser leur dictateur. Tous ont combattu sous la bannière révolutionnaire, mais avec sans doute des arrière-pensées différentes. D’où l’impossibilité pour le nouveau pouvoir de mettre tout le monde au pas. L’ultimatum lancé le 22 septembre dernier sera-t-il suivi d’effet ? On attend de voir. Mais assurément, c’est un processus délicat qui vient d’être engagé. Il va falloir désarmer de gré ou de force des gens qui ont contribué à faire tomber le Guide et qui en attendent l’usufruit. Il faudra donc donner des gages d’une reconversion et d’une réinsertion de tous ces jeunes pour qui la kalachnikov était devenue comme une carte de travail. C’est le propre de tous les pays post-crise armée, que de faire face à ce genre de difficultés, surtout quand il s’agit pour le vainqueur de mettre au pas ses ex-alliés. Mais si le démantèlement des petits groupes armés s’avère relativement aisé, il n’en est pas de même pour les milices armées de grande envergure comme celles de Zenten et Misrata. Il va falloir faire preuve de tact pour amener celles-ci à rentrer dans la nouvelle république en édification. L’astuce trouvée par le pouvoir, c’est de parler de « milices légitimes ». Sans doute fait-il allusion à celles de ces deux villes. En tout état de cause, l’objectif ultime est qu’on n’entende plus parler de milices en Libye. C’est pourquoi la réforme de l’armée doit être une priorité, afin d’éviter que les groupes armés ne continuent de polluer la vie démocratique naissante. La survie de l’Etat de droit dépend de la capacité des autorités à bâtir une armée unie et républicaine. C’est encore loin d’être le cas. Mais il faut espérer que l’impulsion donnée ces derniers jours, portera fruit. Car ce serait désastreux pour le peuple libyen, après tant de sacrifices, de voir sa démocratie prise en otage par des gens dont la seule légitimité est d’avoir combattu la dictature. Il faut tourner cette page où les armes faisaient la loi, pour en ouvrir une autre, celle de la prégnance des idées.

Mahorou KANAZOE

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