Le Niger est à nouveau dans la tourmente. En effet, la prison civile de Niamey située en plein cœur de la ville, a été l’objet d’une attaque, le 1er juin dernier. Pour l’instant, les circonstances de cette attaque demeurent encore obscures puisqu’on ne connaît pas l’origine exacte des auteurs. Mais à en croire les autorités nigériennes, l’attaque a été menée à l’intérieur de ladite prison civile et a coûté la vie à deux gardes pénitentiaires, et blessé au passage trois autres. Il y a vraiment de quoi s’inquiéter, tant la chose paraît étrange et abracadabrantesque. Comment des prisonniers ont-ils pu se procurer des armes pour préparer une attaque contre leurs geôliers ? Qui a pu tromper la vigilance des gardes pénitentiaires pour faire parvenir des armes à feu à des détenus afin de les inciter ainsi à la révolte ? Autant de questions qui, malheureusement, sont encore sans réponse. Toujours est-il que les prisonniers ont sans doute bénéficié de complicités, surtout que des éléments de Boko Haram étaient détenus dans la prison en question. Au regard de l’ingéniosité des islamistes de Boko Haram, on peut se demander si ceux-ci n’ont pas infiltré les rangs des gardes pénitentiaires, tant l’attaque laisse voir une certaine expertise. Quoi qu’il en soit, cette énième attaque vient rappeler aux Etats de la bande sahélo-saharienne qu’il est plus que jamais temps de saisir le taureau par les cornes, en livrant une guerre tous azimuts contre les djihadistes ; ces ennemis de Dieu qui s’ignorent et qui croient avoir reçu du Ciel le droit de vie ou de mort sur les autres. Il faut aider le soldat Issoufou qui, malgré les efforts consentis en matière de lutte contre l’insécurité, n’en est pas moins durement éprouvé par les fous d’Allah. L’homme, il faut le dire, n’a jamais baissé la garde depuis le début de la crise libyenne au moment même où certains de ses voisins faisaient preuve d’une mollesse et d’une nonchalance déconcertantes. Et comme en matière de sécurité, il n’y a pas de risque zéro, on peut bien, à la décharge du président Isoufou, comprendre que son pays ne pouvait pas prétendre être à l’abri de la menace terroriste, et cela, au regard même de sa position géographique qui le défavorise. Même les Etats-Unis d’Amérique qui disposent de l’armée la plus redoutable au monde, ne sont pas à l’abri des attentats terroristes. On l’a vu avec le 11 septembre 2001 et tout récemment lors du marathon de Boston où, profitant de la moindre faille, les terroristes ont réussi à faire parler d’eux en ôtant la vie à des dizaines de personnes innocentes. Face à un ennemi commun invisible, seule vaut une synergie d’actions. Tous les pays africains doivent faire leur la lutte contre le terrorisme qui, si l’on n’y prend garde, risque de compromettre même la marche du continent vers la démocratie et le développement. Car, c’est une lapalissade de dire qu’aucun bailleur de fonds ne prendra le risque d’investir dans un pays où l’insécurité a pignon sur rue. Alors, chefs d’Etat africains, secouez-vous puisque l’avenir de vos peuples en dépend.