Kongoussi, localité située à une centaine de Km au Centre-Nord de Ouagadougou, a abrité hier dimanche 27 décembre 2015, la 18e Journée mondiale de la femme rurale.
Les femmes rurales cherchent des solutions pour écouler leurs productions agricoles. Elles ne sont pas passées par quatre chemins pour le dire aux autorités administratives, politiques et aux partenaires au développement, lors de la célébration en différé de la Journée mondiale de la femme rurale, le 27 décembre 2015, à Kongouissi. Selon leur représentante, Noëlie Lompo, cette Journée vise à mettre en exergue l’apport considérable de la femme rurale à la sécurité alimentaire et au développement rural. Malheureusement, cela n’est pas reconnu à sa juste valeur. C’est pourquoi, elles bénéficient depuis quelques années d’initiatives ciblées du gouvernement et des partenaires au développement. Elle a cité, entre autres, le programme de renforcement de la mécanisation agricole dénommé : « 100 000 charrues » dont 50 000 au profit des femmes, du Programme spécial de création d’emplois pour les jeunes et les femmes (PSCE/JF), du Guichet spécial d’appui à l’entreprenariat féminin (GSAEF) et récemment du Programme socioéconomique d’urgence de la Transition(PSUT).
L’un des constats majeurs qui se dégage de l’apport de ces programmes à la production nationale montre que la proportion de la production des femmes s’accroît sensiblement, a-t-elle dit. Or, les débouchés d’écoulement demeurent constants. D’où le thème : « problématique de l’écoulement des produits des femmes vivant en milieu rural : obstacles, défis, et perspectives», afin de dégager des perspectives pour rendre plus visible leur contribution aux efforts de développement local, voire national. Et cette commémoration marque selon elle, le début d’une nouvelle ère pour les femmes productrices et transformatrices des produits agricoles. De ce fait, Mme Lompo a souhaité que leurs priorités soient inscrites dans les politiques de planification du ministère en charge de la femme pour leur donner plus de chance de réalisation. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture(FAO), 80% de la nourriture produite dans de nombreux pays en développement est l’œuvre des femmes.
Le président de la délégation spéciale de la ville-hôte, Idrissa Gansonré, ne dira pas le contraire. Il a rappelé que sa circonscription administrative est une zone à forte production maraîchère avec une contribution indéniable des femmes dans la production du haricot, des oignons, de la tomate, de la pomme de terre, etc. Grâce à leur courage, abnégation et détermination, elles relèvent au quotidien le défi de l’autosuffisance alimentaire.
Nul ne peut contester la contribution inestimable que leurs multiples efforts apportent dans le processus de développement local, a affirmé le représentant du parrain, le ministre en charge de l’agriculture, François Lompo. Mais, les difficultés d’écoulement de leurs produits ne leur permettent pas de jouer pleinement leur rôle.
La responsabilité
des productrices
En éliminant les obstacles qui entravent l’écoulement de leurs produits, ils créent ainsi des conditions d’un développement participatif harmonieux, a reconnu le représentant du ministre Filiga Michel Sawadogo. « Alors, tous ensemble pour l’autonomisation économique des femmes surtout celles en milieu rural », a-t-il lancé.
Pour la ministre de la promotion de la femme et du genre, Bibiane Ouédraogo, l’autonomisation de la femme serait possible si, elles s’investissent entre autres, à une meilleure organisation de leurs structures, une meilleure adhésion à la sensibilisation sur le défi de la commercialisation et la nécessité d’une meilleure planification de leurs activités de production. Aussi, qu’elles œuvrent à une amélioration de la qualité de la présentation de leurs produits dans des emballages adaptés avant leur mise sur le marché. « Jouez pleinement votre partition afin de mériter la confiance et l’accompagnement du gouvernement et de ses partenaires au développement », a déclaré la ministre en charge de la femme. Pour la promotion d’un développement économique participatif, où les femmes et les hommes conjuguent leurs efforts pour accélérer la croissance économique du pays, Mme Ouédraogo a remercié les autorités en charge du développement régional, provincial et communal. Elle les a invitées à ne ménager aucun effort pour poursuivre cette œuvre collective en renforçant la prise en compte des besoins spécifiques des femmes dans les documents de planification du développement local et en veillant à leur mise en œuvre effective. Aux partenaires techniques et financiers, elle a souhaité d’eux, plus d’appui à l’endroit de son département, pour faire de l’entreprenariat féminin, un moyen sûr de réduction de la pauvreté des populations en général et des femmes en particulier. La célébration a été marquée par une parade des groupements et associations féminines de la région du Centre-Nord. Aussi, par une remise de prix aux 30 meilleures associations pour leur dynamisme. La Journée mondiale de la femme rurale est célébrée chaque 15 octobre. Instituée en 1995, elle est l’une des recommandations de la 4e conférence internationale de l’ONU sur les femmes tenue à Beijing. Cette Journée a pour objectif de rendre visible les actions des femmes en milieu rural dans la lutte contre l’insécurité alimentaire.
- Abdel Aziz NABALOUM