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© aOuaga.com par A.O
Le Premier ministre Yacouba isaac Zida est allé remercier le Mogho Naaba et la communauté musulmane pour leur contribution à la réussite de la transition le 24 décembre 2015 à Ouagadougou |
Durant plus d’une heure trente, le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, a répondu aux questions d’une trentaine de journalistes, hier soir dans les jardins de la Primature, à deux jours de la fin officielle de la Transition. Des écoutes controversées entre Djibrill Bassolé et le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, à la planification de la tentative d’évasion à la MACA, en passant par sa nomination au grade de général, le chef du gouvernement n’a voulu éluder aucun sujet. Un exercice qui a donc ressemblé davantage à une conférence d’actualité qu’une conférence-bilan.
C’est à la faveur de l’insurrection populaire du 30 octobre 2014 que le Lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, alors N° 2 de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), a fait irruption sur la scène politique nationale. D’abord en tant que chef de l’Etat, puis Premier ministre après la désignation de Michel Kafando le 21 novembre comme Président du Faso.
Un an après le début de cette aventure très tumultueuse, et à 48 heures de l’investiture du président élu, le tout nouveau général de division est longuement revenu sur les soubresauts qu’a connus son gouvernement durant ces treize derniers mois, mais surtout sur les questions d’actualité.
En attendant de revenir sur d’autres sujets non moins intéressants, nous vous proposons les réactions du Premier ministre, sur les écoutes téléphoniques entre Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, et le général Djibrill Bassolé ; sa nomination au grade de général de division et sur la récente rumeur faisant état d’une tentative de libération à la Maison d’arrêt et de correction des Armées du général Diendéré.
Les écoutes téléphoniques
Soro s’est rangé derrière les putschistes
« Soro est un ami que j’ai connu il y a longtemps avant qu’il n’arrive au perchoir de l’Assemblée nationale de son pays. Mais je crois que c’est un ami qui s’est trompé à un moment donné en choisissant de se ranger du côté des putschistes et qui doit revenir à de meilleurs sentiments. Il a commis l’erreur de croire que ceux qui étaient toujours retranchés au camp Naaba Koom II pouvaient encore prendre le dessus. Je confirme que ces écoutes téléphoniques ont été authentifiées par des moyens techniques et scientifiques. Il n’y a pas de doute là-dessus : l’enregistrement de la conversation est authentique. Je ne sais pas pourquoi on en doute. Pourtant lorsqu’Angela Merkel a dit que Obama l’espionnait, personne n’a mis cela en doute ; ce sont des moyens techniques et scientifiques qui ont permis de mettre cela à jour.
Il est important de rappeler que les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso sont très importantes et doivent aller nécessairement au-delà des relations entre individus parce les hommes passent mais les pays demeurent. J’ai été clair avec lui en lui demandant à l’époque de condamner le putsch parce qu’il n’y avait pas d’autre issue. Mais il a dit que le président Alassane Ouattara lui avait dit de ne pas le faire, ce qui n’était pas vrai… J’ai de l’estime pour lui, pour son parcours et le courage dont il a fait montre en combattant le régime xénophobe ; mais, autant le dire, nos relations ont forcément pris un coup après son soutien aux putschistes...
Pour rester sur le même sujet, j’ai appris comme vous à travers la presse que le président Roch m’aurait remonté les bretelles sur cette affaire des écoutes téléphoniques. Il n’en est rien. Je suis d’autant plus surpris que j’ai abordé la question avec le président élu ; ce que j’ai dit en public c’est ce que je lui ai dit.»
Zida
Le général de (la) division ?
« Ce n’est pas la première fois que l’on nomme un général dans l’Armée burkinabè. En effet, j’ai été nommé général de division le 26 novembre 2015. Souvenez-vous que c’est toute l’Armée burkinabè qui m’a désigné comme chef de l’Etat au lendemain de l’insurrection et la déclaration a été lue à l’époque par le général Pingrenoma Zagré. J’ai apposé ma signature au bas de la Charte de la Transition au nom de l’Armée nationale. Après avoir été chef de l’Etat, Premier ministre, ministre de la Défense, je ne vois pas ce qui pose problème dans cette nomination ; je suis un soldat et ça ne me gène pas de retourner dans l’Armée comme Lieutenant-colonel…
J’ai par ailleurs été consulté pour être ambassadeur aux Etats-Unis, je le confirme. Il faut savoir aussi que l’ambassadeur est le représentant du président dans un pays donné et comme la Transition est finie, je ne peux pas représenter un président qui ne m’a pas désigné comme mandant. Ça fait bizarre et je crois qu’il faut attendre l’installation du nouveau pouvoir pour voir. Mais je tiens par ailleurs à préciser que ce n’est vraiment pas le plus important pour moi. Je suis un soldat et j’irai remplir toute mission que l’on viendrait à me confier. »
Présumée tentative d’évasion de la MACA
Une dizaine de soldats interpellés
« Il n’y a véritablement pas eu de tentative d’évasion de la Maison d’arrêt et de correction des Armées ; mais en réalité de jeunes soldats qui ne comprennent rien pensaient pouvoir faire sortir Diendéré et remettre le Régiment de sécurité présidentielle en place. J’insiste encore pour dire que ce sont de jeunes soldats, une vingtaine ou une trentaine, qui ne comprennent vraiment rien et qui projetaient de libérer Diendéré. Au demeurant, c’est une affaire qui a été gérée avec beaucoup de patience et de retenue, des interpellations ont déjà eu lieu et les soldats impliqués auront à répondre devant la Justice ; c’est tout ce que je peux vous dire pour le moment ».
Jean Stéphane Ouédraogo
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