Créée le 19 avril 1974, l’Université de Ouagadougou a été baptisée Université Ouaga I Professeur Joseph Ki-Zerbo, le 26 décembre 2015. Cette cérémonie d’immortalisation a été présidée par le Président du Faso, Michel Kafando.
C’est enfin une réalité. L’Université de Ouagadougou a été baptisée Université Ouaga I Professeur Joseph Ki-Zerbo. Et c’est neuf ans après le souhait formulé par l’Association africaine des historiens et celle internationale, lors des obsèques de l’illustre disparu le 6 décembre 2006. Le baptême a été fait par le Président du Faso, Michel Kafando, le samedi 26 décembre 2015. Selon le ministre de l’Enseignement secondaire et supérieur (MESS), Filiga Michel Sawadogo, l’objectif est de donner à la jeunesse, un modèle de personnalité à suivre. «C’est une invite lancée à la jeunesse à prendre le relais. En effet, le Pr Ki-Zerbo est l’un des intellectuels les plus connus de l’Afrique. L’UO devient en même temps l’Université Ouaga I pour donner de la cohérence à nos universités.», a-t-il souligné. Pour le président de l’Université, Rabiou Cissé, cette « onction » traduit la volonté des autorités de marquer davantage le rayonnement du temple du savoir en l’arrimant à l’image d’une icône scientifique, culturelle et politique, mondialement reconnue et de pérenniser également l’œuvre de ce grand historien de l’Afrique. « C’est désormais un défi qui est lancé à l’endroit de la communauté universitaire à exceller davantage dans les formations et dans les productions scientifiques afin de placer la notoriété de cette université au niveau atteint par l’illustre disparu » a indiqué M. Cissé.
Fleur BIRBA
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Un cours d’histoire sur la vie du Pr Joseph Ki-Zerbo
« Né à Toma (province du Nayala) le 21 juin 1922, le Pr Ki-Zerbo a fait ses études aux séminaires de Pabré et de Faladiè (Mali) et a obtenu son Bac en 1949. L’illustre disparu a effectué des études en Sciences politiques et en Histoire à l’Institut d’étude politiques de Paris(IEPP) et à la Sorbonne. Diplômé en 1955, il a obtenu l’agrégation en Histoire en 1956 et devenait le 1er Africain et agrégé dans cette discipline. Enseignant à Dakar (Sénégal), à Conakry(Guinée) et à Ouagadougou, concepteur et 1er Secrétaire général du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur(CAMES), il a aussi été un grand écrivain. Parmi ses œuvres, on peut citer « Histoire générale de l’Afrique vol I en 1978 et vol II en 1991 ; Eduquer ou Périr en 1990 ; La natte des autres en 1992 et A quand l’Afrique ? en 2005 ». L’historien chevronné a aussi occupé de nombreuses fonctions au nombre desquelles, on peut retenir : membre du Conseil exécutif de l’UNESCO(1972-1978), président de l’Association des historiens Africains(1975-2005). Enfin, le Professeur Joseph Ki-Zerbo a reçu de nombreuses distinctions sur le continent africain comme à l’extérieur. Il s’agit des titres de Docteur Honoris Causa et de Commandeur de l’Ordre des palmes académiques ».
Source : Université de Ouagadougou
Le Pr Georges Alfred Ki- Zerbo, fils de l’illustre : « son combat a été reconnu à travers ce baptême »
« C’est un sentiment de gratitude et de profonde reconnaissance à la nation, aux premières autorités et la communauté universitaire en ce jour 26 décembre 2015. C’est aussi une opportunité pour nous, de nous incliner en revivant la mémoire du Professeur et aussi devant tous ceux qui ont sacrifié leur vie à l’accumulation du savoir pour le développement en Afrique. Le professeur Ki-Zerbo a consacré sa vie à la connaissance et à la réhabilitation de la place de l’Afrique dans l’histoire. C’est donc un grand réconfort aujourd’hui de voir que ces idées, son combat, son sacrifice sont reconnus à travers le baptême de l’Université Ouaga I du nom du professeur. Je voudrais inviter toute la communauté universitaire à prendre en compte la dimension panafricaine et globale que le professeur voulait donner à son œuvre au service de l’Afrique. Je l’exhorte aussi à perpétuer les bases posées par le Pr Ki-Zerbo en matière de recherche en histoire, en culture africaine, en éducation mais surtout sur le développement endogène. La famille réaffirme aujourd’hui son engagement à travers la fondation « Joseph Ki-Zerbo » à collaborer davantage avec l’Université de Ouagadougou et toutes ces institutions affiliées pour développer les études, des filières et donner aussi des opportunités aux chercheurs, aux étudiants à travers des bourses et des prix mais aussi des opportunités d’écriture en résidence pour prolonger l’œuvre de professeur ».
Propos recueillis par F.B.