La cathédrale de Ouagadougou, à l’instar de plusieurs autres églises catholiques, a célébré la messe de la nuit de la naissance de Jésus Christ. Cette célébration qui a eu lieu dans la nuit du jeudi 24 au vendredi 25 décembre 2015, y a été présidée par l’archevêque de Ouagadougou, le cardinal Philippe Ouédraogo. Celui-ci, dans son homélie, a invité les Burkinabè à privilégier le pardon et la réconciliation.
La célébration de la fête de Noël, le vendredi 25 décembre 2015, a été précédée par la messe de la nuit de la Nativité, marquant la naissance de Jésus Christ. A la cathédrale Notre Dame de l’Immaculée conception de Ouagadougou, c’est le cardinal Philippe Ouédraogo qui a officié la célébration. Dans son homélie, Mgr Philippe Ouédraogo a touché, par moments, la situation sociopolitique du Burkina Faso. Il a ainsi, demandé à Dieu de guider les futurs nouveaux dirigeants du pays pour «qu’ils soient de véritables serviteurs, des gouvernants en pleine phase avec les aspirations profondes de leur peuple». Selon lui, la réalisation de la miséricorde et de la tendresse consiste essentiellement, à relever ensemble, un certain nombre de défis majeurs. Il a cité, par exemple, «le défi du pardon et de la réconciliation sans réserves, sans esprit de vengeance, mais dans la vérité». Mgr Ouédraogo a aussi évoqué le défi de la solidarité et de l’unité nationale qui, de son avis, sont des valeurs fondamentales de références pour construire la vie de la Nation. «En synergie, jeunes et adultes doivent mettre en place des œuvres et des actions afin de contribuer à créer un monde plus juste, un monde plus pacifique et fraternel», a-t-il mentionné. Bien avant, le cardinal a expliqué que la fête de Noël est le signe de triomphe de la lumière sur les ténèbres, du bien, sur les forces du mal. «Cette célébration est donc essentiellement, une grande action de grace à Dieu pour la surabondance de son amour et de sa miséricorde». En effet, pour lui, si dans sa providence, Dieu prend soin de tous les hommes sans distinction, l’on peut cependant «confesser les actions toutes particulières à l’endroit du peuple burkinabè».
Persévérer dans la prière
Aux dires du cardinal, «cette excellence de l’amour de Dieu, devrait nous inciter à plus d’ardeur dans la prière, dans la recherche du bien et dans l’accomplissement de la volonté de Dieu. La paix est un don de Dieu et le fruit des efforts des hommes». C’est à juste titre que l’archevêque de Ouagadougou a exprimé sa gratitude à tous les fidèles catholiques parce que, selon lui, ils n’ont épargné aucun sacrifice en se mettant dans des prières en faveur de la paix dans le pays. «Je vous exhorte à demeurer éveiller dans la prière, dans la fraternité et le respect mutuel et le dialogue pour préserver notre chère patrie, de la division et de la haine». A l’entendre, la persévérance dans la prière peut aussi préserver le Burkina Faso de «toute déchirure due à la soif du pouvoir, à l’attachement à des intérêts égoïstes et partisans». Philippe Ouédraogo a invité surtout les uns et les autres à être attentifs au message de la crèche. «Jésus, frêle et fragile, est le signe de l’espérance, de la paix et de la joie. Cultivons donc en nous-mêmes et pour notre pays, ces vertus qui nous permettront d’aller toujours de l’avant…», a relevé le célébrant, avant de revenir encore sur la nécessité de mettre à profit le temps de Noël pour la réconciliation et le pardon «dans nos cœurs, nos familles, nos CCB (Communautés catholiques de base, Ndlr), nos quartiers, en somme, notre sociétés». Enfin, l’archevêque de Ouagadougou a confié tous les fidèles à la protection de «celle qui a su faire la volonté de Dieu en demeurant ferme dans la foi». «Que Marie, notre Dame de Yagma, veille sur nous et intercède en faveur de notre pays», a plaidé le Cardinal. Débutée aux environs de 21 heures, la messe de la Nativité a pris fin plus de deux heures plus tard et a été ponctuée, de chants, de prières, de louanges, aux couleurs de la fête de Noël.
Alban KINI