Le 25 décembre 1985, l’armée malienne lançait une offensive en territoire burkinabè. Officiellement déclenchée en raison d’un litige frontalier dans la bande d'Agacher, cette seconde « guerre des pauvres » constitue surtout l'apogée de plusieurs mois de tensions entre le Mali de Moussa Traoré et le Burkina Faso de Thomas Sankara.
La bande d’Agacher, une zone frontalière litigieuse
C’est une fine langue de terre d’une trentaine de kilomètres de long, à cheval entre le Mali et le Burkina Faso. Depuis leurs indépendances, au début des années 1960, les deux pays se disputent cette zone désertique riche en minerais, baptisée bande d’Agacher. En décembre 1974, les militaires maliens et burkinabè s’opposent brièvement pour son contrôle lors d’une première « guerre des pauvres ». Les combats ne durent que deux jours et feront quelques morts, avant qu’une médiation des pays voisins mette fin au conflit entre les belligérants.
À la fin de l’année 1985, les tensions refont surface dans la bande d’Agacher. En cause : des incursions ponctuelles de policiers et militaires maliens de l’autre côté de la frontière, mais surtout une opération de recensement menée par des fonctionnaires burkinabè dans des villages revendiqués par les deux États. Bien réelle, la crispation autour de ce litige frontalier fournit aussi un prétexte pour en découdre à Moussa Traoré et à Thomas Sankara, deux dirigeants qui entretiennent des relations exécrables depuis plusieurs semaines.
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