Lutter efficacement contre la pratique de l’excision, tel est l’objectif d’une caravane menée du 9 au 16 mai 2013 au Yatenga par l’Association appui moral, matériel et intellectuel à l’enfant (AMMIE). Ayant pour promotrice Mme Cécile Beloum, cette caravane a connu son apogée dans la commune de Namissiguima, plus précisément dans le village de Tougo. On notait la présence des autorités administratives, coutumières, religieuses, les forces de sécurité et une forte mobilisation des populations pour cette dernière ligne droite de la caravane de sensibilisation.
Partie de Koumbri le 9 mai 2013, la caravane de lutte contre les Mutilations génitales féminines (MGF) a vu sa dernière étape dans le village de Kerga, dans la commune de Barga en passant par le village de Tougo le 16 mai dernier. En dépit du soleil ardent, les populations de Namissiguima sont sorties massivement pour prêter oreille attentive à leurs hôtes. L’Association sougri noonma (ASN) de Namissiguima dont la présidente est Mme Mariam Ouédraogo et l’Association appui moral, matériel et intellectuel à l’enfant (AMMIE) de Ouahigouya ont, dans leur message, tenu à rappeler les méfaits de cette pratique néfaste. Plusieurs activités ont marqué cette caravane de sensibilisation à Tougo, notamment la course cycliste féminine, un défilé des femmes et des prestations des troupes locales. Ces différentes activités ont été ponctuées par des interventions des autorités présentes. Pour la présidente de l’AMMIE, Mme Cécile Beloum, « cette pratique ancestrale, qui n’a que des conséquences néfastes pour les femmes, doit être abandonnée ». Dans cette même logique, le représentant du médecin-chef du district sanitaire de Ouahigouya, Dr Ervé Ouédraogo, dans son intervention, a mis l’accent sur les différentes complications liées à cette pratique. Il s’agit notamment de la douleur, l’évanouissement de certaines fillettes, une hémorragie abondante qui peut conduire à la mort, les infections qui sont à l’origine de traumatismes corporels, le tétanos, des lésions des organes voisins. Il a également fait cas des chéloïdes, de la stérilité, des dysfonctionnements sexuels, des complications de la grossesse, de l’accouchement et des fistules uro-génitales et recto-vaginales. « La lutte contre la pratique de l’excision est une lutte de très longue haleine », a déclaré le représentant du haut-commissaire, le préfet de Ouahigouya, Ousmane Pie Ouattara. Il a salué l’initiative de la présidente de l’AMMIE en la qualifiant d’« œuvre utile » et en remerciant le travail abattu par la présidente de l’ASN a Namissiguima. Ensuite, il a exhorté les autorités coutumières et religieuses à échanger avec les fidèles sur les MGF en ces termes : « Nos églises, nos mosquées et nos temples sont des lieux de prières et également des lieux où nous pouvons échanger sur la pratique de l’excision qui invalide totalement les femmes ». Il a terminé son intervention par une recommandation, à savoir l’instauration de l’abandon de cette pratique dans l’éducation des élèves. Au terme de cette caravane, la présidente de AMMIE, tout en remerciant tous ses partenaires, s’est dit comblée par la prise de conscience que celle-ci a suscitée.
