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Affaire Thomas Sankara : après le mandat d’arrêt, Blaise Compaoré dans le viseur d’une demande d’extradition
Publié le mercredi 23 decembre 2015  |  aOuaga.com
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© aOuaga.com par Séni Dabo
Dossiers Thomas Sankara et putsch avorté : la justice militaire fait le point
Mercredi 23 décembre 2015.. Ouagadougou. La direction de la justice militaire a animé une conférence de presse pour faire le point de l`instruction des dossiers Thomas Sankara et du putsch du 16 septembre et jours suivants




La direction de la justice militaire a animé une conférence de presse le 23 décembre 2015 au ministère de la Défense nationale et des anciens combattants à Ouaga 2000. Face aux journalistes, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Ouaga, lieutenant-colonel Norbert Koudougou, et le directeur de la justice militaire, colonel Sita Sangaré, ont fait le point de l'instruction des dossiers Thomas Sankara et du putsch du 16 septembre et jours suivants.

Dans une brève déclaration liminaire, le commissaire du gouvernement a relevé que l'instruction des deux dossiers avance de façon satisfaisante. Par la suite,il a fait le point des inculpations dans lesdits dossiers. Ainsi, dans le dossier Thomas Sankara, il y a eu à ce jour 12 personnes inculpées dont 6 sont en détention, 4 non détenues dont 1 qui est décédée et 2 sous mandat d'arrêt international. Des mandats émis respectivement le 4 décembre dernier contre l'ancien chef de l'Etat Blaise Compaoré et le 27 août 2015 contre Hyacinthe Kafando présenté comme le chef du commando qui a mitraillé Thomas Sankara et ses compagnons d'infortune le 15 octobre 1987. Le lieutenant-colonel Norbert Koudougou précisera dans les réponses aux questions que dans l'affaire Thomas, il y a un civil inculpé qui est Gabriel Tamini, journaliste de son état et ancien conseiller de Blaise Compaoré. Concernant ce dernier, une demande d'extradition aux autorités ivoiriennes est en instance en plus du mandat d'arrêt international émis, selon le commissaire du gouvernement. Toutefois, il n'a pas caché son scepticisme quant à l'exécution du mandat d'arrêt par les autorités ivoiriennes au regard, par exemple, de la possibilité de l'application de la peine de mort contre l'ancien président du Faso vu des chefs d'inculpation comme la complicité d'assassinat. De son côté, le directeur de la justice militaire, colonel Sita Sangaré, a estimé qu'il y a une chance que le mandat d'arrêt soit exécuté car le mis en cause a intérêt à se présenter devant la justice plutôt qu'à chercher à se soustraire.
Dans le dossier du putsch, le point fait par le commissaire du gouvernement fait ressortir 52 personnes inculpées dont 43 sont détenues, 4 non détenues et 5 sous mandat d'arrêt international dont Fatou Diendéré, l'épouse du général Gilbert Diendéré, chef des putschistes. Dans les questions des journalistes, les nombreuses écoutes téléphoniques sont longuement revenues. Là-dessus, le commissaire du gouvernement et le directeur de la justice militaire ont fait savoir que les écoutes téléphoniques - sans précier lesquelles - ont été reversées dans le dossier du putsch. A la demande du juge d'instruction, les officiers de police judiciaire ont écouté les bandes et les ont retranscrites, selon le commissaire Koudougou. Mais, précise-t-il, le tout est sous scellé jusque-là.

Séni DABO
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