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Démission de l’entraineur des étalons, Gernot Rohr : L’avis des observateurs
Publié le mercredi 23 decembre 2015  |  Le Quotidien
Gernot
© Autre presse par DR
Gernot Rohr, encadreur technique des Etalons




Sa démission était dans l’air depuis un certain temps et surtout depuis la double confrontation avec le Bénin. L’incident entre le coach germano-français et Alain Traoré a-t-il été décisif ? Toutefois, Gernot Rohr a rendu publique sa démission sur son compte Facebook qui a d’ailleurs été repris par plusieurs sites spécialisés et par certains journaux de la place. Une séparation qui a bien évidemment provoqué des réactions dans le monde du sport. Comment les observateurs du sport-roi ont-ils accueilli cette décision ? Qu’en est-il alors du profile de son successeur ?
C’est à cette question que nos interlocuteurs se sont essayés. Lecture !
Antoine Battiono, journaliste sportif aux Editions Le Pays
« L'équipe fédérale paie malheureusement son mauvais choix »
« On aurait pu éviter cette situation si le comité exécutif de la FBF avait pris au moins en compte, les différents commentaires de la presse et pourquoi pas des hommes avertis du football burkinabè, lorsqu'il était question de recruter un nouvel entraineur pour les Etalons au lendemain de la CAN 2015. A l'époque et sur les trois prétendants au poste, ils étaient nombreux à être unanimes que Gernot Rohr n'est pas le technicien qu'il faut pour notre équipe nationale qui est dans le creux de la vague mais, comme c'est la fédération qui décide, elle est allée sans gants, sans tenir compte de l'avis de qui que ce soit parce que pour elle, Gernot Rohr était le meilleur. L'équipe fédérale paie malheureusement son mauvais choix et il faut qu'elle reconnaisse son tort d'avoir choisi la mauvaise carte. Et comme les entraineurs sont les boucs émissaires, on fait avec et on y va seulement mais, attention pour la suite. Et pour notre équipe nationale, je n'ai vraiment pas de choix à faire en personnalisant un technicien particulier. Je dirai tout simplement qu'il nous faut un homme qui a de la personnalité, de la rigueur dans l'organisation du travail. Un entraineur qui va pouvoir instaurer la discipline dans ce groupe où on a l'impression que les uns et les autres s'expriment de façon discordantes et que celui-ci soit capable d'instaurer la vraie concurrence, renvoyer un joueur indiscipliné quel que soit ses qualités. Je préfère un homme neuf qui a tout de même une expérience même si elle est minime du continent ».

Firmin Ouattara, journaliste sportif (L’Express du Faso)
« Il n’a pas su inculquer la discipline qu’on avait vue chez les Etalons »
« Je ne dirais pas j’accueille la nouvelle avec beaucoup de joie. Quand il a pris la succession de Paul Put, les choses n’étaient pas faciles pour lui. Il a trouvé une équipe qui n’était pas dans des conditions agréables parce que la plupart des cadres avaient des difficultés dans leurs clubs. Il devait donc composer avec des joueurs qui n’étaient pas titulaires dans leurs clubs. C’était vraiment difficile pour lui. En plus, du point de vue des objectifs, même si ses résultats sont mitigés, je ne pense pas qu’il n’ait pas atteint les objectifs qu’on lui a fixés. Ils n’étaient pas encore arrivés à échéance. On lui avait demandé de qualifier l’équipe pour la CAN. Nous sommes à mi-chemin des éliminatoires, même si on a fait une défaite et une victoire. Pour la Coupe du monde, l’objectif est de qualifier l’équipe pour les phases de poule. Malgré la défaite au Bénin, il a pu le faire. Il est vrai que le jeu produit par les Etalons, ces derniers temps, ne plaisait pas au public sportif, mais on ne pouvait pas encore le condamner parce que rien n’était encore fait.
J’aurais appris qu’on lui reproche sa gestion du groupe. Sur ce plan, je pense qu’il a un peu failli parce qu’il n’a pas su inculquer la discipline réelle qu’on avait vu chez les Etalons à l’ère de Duarte ou encore de Paul Put. Mais, sa démission va nous mettre encore un peu en retard. Le nouvel entraineur va devoir encore prendre contact avec l’effectif pour commencer à recomposer une équipe. Cela va être difficile.
Il faut un entraineur qui connait déjà le terrain, c’est-à-dire qui connait les joueurs et qui sait comment il peut travailler avec eux. Il faut également de la rigueur, car sans la rigueur on ne peut pas aller de l’avant. Il faut que le nouvel entraineur soit très rigoureux avec les joueurs, qu’il leur demande des efforts supplémentaires. C’est vrai que la plupart ne joue pas dans leurs clubs. Mais ces derniers temps ça a commencé à aller puisque beaucoup d’entre eux ont commencé) à jouer avec leurs équipes. On espère que d’ici là, ça ira.»

Salif Ouédraogo, administrateur de la page Facebook
Etalons Kibaya
« Tous les Burkinabè cherchent un coach qui a la mainmise sur l’équipe»
« Son départ est une bonne chose parce que tout le public sportif souhaitait qu’il parte. Même s’il ne devait pas partir maintenant parce qu’il avait presque réalisé le résultat qu’on lui demandait, à savoir la qualification en phases de poule des éliminatoires de la Coupe du monde. Aussi, il est toujours en course pour la qualification à la Coupe d’Afrique. Sa démission doit être due au problème de vestiaire. Actuellement, tous les Burkinabè cherchent un coach qui a la mainmise sur l’équipe du genre de Stephen Keshi ou Hervé Renard.
Le futur entraineur des Etalons doit être charismatique et qu’il travaille beaucoup, surtout dans les entrainements. Quelques joueurs réclamaient d’ailleurs cela. Il faut aussi qu’il ait la main mise sur l’équipe et qu’il soit capable de dire que tel ou tel autre joueur ne joue pas s’il n’entre pas dans son système de jeu. Il faut aussi qu’il donne la chance aux nouveaux et que les joueurs soient sélectionnés à 100% par lui. Il faut aussi que la Fédération mette les moyens pour qu’il se déplace pour aller voir les joueurs burkinabè pour les dénicher et les amener en sélection. »

Asdara Sawadogo, journaliste (Sidwaya)
« Son manque d’autorité s’est ressenti avec le cas Alain Traoré au stade du 4-Août »
« La démission de Gernot Rhor n’est pas du tout une surprise à mon avis en ce sens que, depuis son arrivée à la tête des Etalons, les Burkinabè ne l’ont pas visiblement porté dans leur cœur. Son choix a surpris plus d’un d’autant plus que son passé avec le Niger ne plaidait pas en sa faveur. Les maigres résultats engrangés avec les Etalons ont fini par convaincre les Burkinabè qu’il n’est pas l’homme de la situation. Je me suis rendu compte que Gernot Rhor ne pouvait pas aller loin avec les Etalons avec son manque de vision dans le jeu, ses choix contestables et son manque d’autorité. D’ailleurs, son manque d’autorité s’est ressenti avec le cas Alain Traoré au stade du 4-Août, lors du match Burkina.
A l’avenir, il va falloir prospecter parmi les entraîneurs qui ont une bonne expérience des équipes africaines. Ce dernier doit également être en mesure de préparer la relève car nous savons tous que notre équipe nationale est vieillissante. Cela signifie qu’il doit avoir le courage de faire confiance aux jeunes et leur donner leur chance. Il devrait également faire face aux égos de certains joueurs et leur inculquer la rage de vaincre. L’avenir de notre football réside donc dans tous ses aspects. Il ne faudra surtout pas recruter pour recruter. »

Péma Gaël Bayala, journaliste (Burkina Info)
« Gernot Rhor m’a déçu car j’estimais qu’il était un bon choix »
« Avec un bilan de 5 défaites 2 nuls et 2 victoires, je peux dire que le bilan de Gernot Rohr à la tête des Etalons n’est pas flatteur. Seul satisfécit, il a réussi à qualifier les Etalons pour les éliminatoires du prochain Mondial. Sa mission première était de redonner confiance à une sélection qui a grandement déçu à la CAN 2015. A ce niveau, il aura échoué car les Etalons n’ont pas eu un visage reluisant.
On a aussi constaté qu’il n’a pas réussi à redonner de la cohésion à son groupe. Ce qui est une chose fondamentale. Il lui a manqué de la poigne et son autorité sur le groupe était quasi inexistante.
Je ne reviendrai pas sur l’attitude déplorable d’Alain Traoré au cours du match retour contre le Bénin. A titre personnel, Gernot Rhor m’a déçu car j’estimais qu’il était un bon choix. Son CV et sa connaissance du football africain parlaient pourtant pour lui. Pour ce qui est du profil du prochain coach, je ne sais pas trop quoi dire. Je ne connaissais pas les réels objectifs de notre fédération. Va-t-on chercher à reconstruire l’équipe ou continuer à faire du neuf avec du vieux ? Il y a longtemps que nous sommes rentrés dans une phase de la transition avec la sélection. Il faut à présent trouver un coach qui a une vraie personnalité et capable de tirer le meilleur de ses joueurs. Qu’il travaille à n’accorder aucun passe-droit à qui que ce soit car c’est aussi une des plaies de cette équipe où certains éléments se prennent pour des intouchables et qui refusent même les critiques de la presse, alors qu’en club ils affichent un comportement exemplaire. »
Boukari Ouédraogo, journaliste à Burkina 24
« Il n’y avait plus d’entente entre la fédération et lui »
« On savait depuis longtemps que la démission de Gernot Rhor est une chose évidente puisqu’il n’y avait plus d’entente entre la fédération et lui. Sa démission intervient à un moment où il n’y a pas de compétition. Sur ce plan, on peut dire que la démission intervient à un bon moment. Sa démission ou son limogéage était attendu parce que depuis son arrivée, il n’a pas pu apporter ce qu’on attendait de lui. En 9 matchs, il a fait 2 victoires, 5 défaites et 2 matchs nuls. On peut dire que c’est un bilan très négatif. On a vu qu’il n’a rien apporté de nouveau dans le jeu des Etalons. On attendait de lui la rigueur et la discipline dans le jeu des Etalons. Toute chose qu’il n’a pas pu apporter à cette équipe des Etalons. Dès le départ, beaucoup de voix s’étaient élevées pour dire qu’il n’était pas l’homme de la situation. Mais, la Fédération burkinabè de football a insisté et persisté. Voilà donc où on arrive. Cela ne me surprend pas qu’il n’ait pas pu réussir sa mission. On va toujours insister sur la rigueur et la discipline. Il faut un entraineur qui sera en mesure de remettre de la discipline dans la maison et faire preuve de rigueur dans le jeu. Les deux choses dont l’équipe nationale a besoin, c’est la rigueur et la discipline. Si ces deux éléments sont présents, le reste va suivre. Il faudrait surtout un entraineur qui a déjà fait ses preuves parce qu’il ne sert à rien de porter le choix sur un coach qui n’a pas d’expérience en Afrique. On a besoin d’un entraineur qui n’a pas besoin de s’adapter. On a besoin d’un entraineur qui va venir améliorer le travail qui a déjà été fait. »1
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