La justice militaire du Burkina Faso a lancé hier, lundi 21 décembre 2015, un mandat d’arrêt international contre l’ex-président Blaise Compaoré pour son implication présumée dans la mort de l’ancien chef d’Etat Thomas Sankara, tué en 1987 lors d’un coup d’Etat.
"Il y a un mandat d’arrêt international contre Blaise Compaoré", a indiqué hier 21 décembre 2015 une source judiciaire sous couvert d’anonymat. Une autre source proche du dossier a confirmé l’existence de ce mandat d’arrêt, ajoutant que le président déchu était également inculpé d’"assassinat", d’"attentat" et de "recel de cadavre".
Le capitaine Thomas Sankara, arrivé au pouvoir lors d’un putsch en 1983, a été tué le 15 octobre 1987 avec 12 autres responsables lors d’un coup d’Etat qui porta au pouvoir Blaise Compaoré. Les corps ont été exhumés fin mai dernier afin de lever le voile sur le mystère entourant les circonstances de la mort du "père de la révolution" burkinabè. Les résultats de l’autopsie livrés mi-octobre 2015 indiquent que la dépouille du président Sankara était "criblée de balles". Au moins une demi-douzaine de personnes, majoritairement des anciens soldats
de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), ont été inculpées pour "assassinat", "attentat" et "recel de cadavres".
Le général Gilbert Diendéré, ancien bras droit de Compaoré et auteur du putsch manqué du 16 septembre 2015, figure parmi les inculpés. militaire. En outre, la publication des résultats des tests ADN du président Thomas Sankara et de ses 12 compagnons d’infortune, initialement prévue ce lundi 21 décembre 2015 au Tribunal militaire de Ouagadougou a été reportée à mercredi. La défense indique déjà qu'aucun ADN n'a été détecté sur les restes supposés de l'ex-président Sankara.
En effet, les analyses pratiquées sur la dépouille présumée de ce dernier n'auraient, selon Me Bénéwendé Sankara, pas permis de détecter un ADN.
Il précise que les analyses ont été réalisées par un laboratoire de police français de référence en la matière situé à Marseille, et conforme aux normes internationales.
Le président Blaise Compaoré, a par ailleurs, été mis en accusation devant la Haute cour de justice pour ‘’haute trahison’’ et ‘’attentat à la Constitution’’.
Daniel ZONGO