Burkina Faso: l’ARSI-W plaide pour la mise en place d’une politique migratoire

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Publié le mardi 22 decembre 2015 | FasoZine

L’Association de recherche de solutions pour les migrations dans le monde (ARSI-W) a tenu ce lundi 21 décembre 2015 à Ouagadougou, une conférence publique sur le thème « Politiques de migration : facteurs de développement ». Cette activité, qui se tient dans le cadre de la célébration de la journée internationale des migrants commémoré chaque 18 décembre, a pour objectif d’attirer l’attention des acteurs et décideurs burkinabè sur le fait que la migration peut être un levier pour le développement si elle fait l’objet de politiques ciblées.

Cette année, à la date du 18 décembre 2015, journée internationale des migrants, les statistiques de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont fait l’état de 3 695 migrants décédés ou disparus dans les eaux de la méditerranée.

Au vu de ce constat, le respect de la dignité et du droit des migrants est plus que d’actualité. Aussi au-delà des effets négatifs, dus à cette migration irrégulière, l’ARSI-W, reste convaincue que « le potentiel de la diaspora et des stratégies de vraie intégration entre les peuples peuvent rendre les phénomènes migratoires, en facteur de développement durable pour toute nation qui fait de cette question une volonté politique, un engagement des Organisations de la société civile, et une implication des pouvoirs publics ».

A travers donc la tenue de cette conférence publique, l’ARSI-W entend interpeller les participants à cette activité (élèves, étudiants, partis politiques et OSC), à œuvrer à la reconsidération du choix migratoire chez les jeunes, à la prise en compte des questions migratoires par les acteurs politiques et inciter à la collaboration entre les OSC autour des questions migratoires.

Pour Noufou Ouédraogo, président de l’ARSI-W, « l’objectif visé à travers cette session était de promouvoir des questions migratoires au Burkina Faso afin d’optimiser le potentiel de développement et de réduire les effets négatifs. »

En clair, l’association que dirige M. Ouédraogo nourrit l’espoir de voir naître un jour des politiques de vies meilleures pour tous les migrants. Au cours de la cérémonie d’ouverture, il n’a pas manqué de décrire la situation peu reluisantes des migrants burkinabè. « Le Burkina Faso est d’avantage un pays de départ qu’un pays d’accueil pour de nombreux migrants qui s’exposent à des risques et dangers en partant à la recherche de meilleurs opportunités économiques, peut en témoigner le récent retour des 63 Burkinabè du Nigéria, 116 du Gabon, 148 de la Guinée Conakry et 179 de la Libye pour des raisons d’insécurité, d’irrégularité et violation des droits du migrant », a indiqué Noufou Ouédraogo.

Pour éviter ces effets négatifs et des mauvais choix migratoires, Abdel Rahmane Diop, chef de bureau pays de l’Organisation internationale pour les migrations au Burkina Faso, estime qu’il faut que l’Etat et les acteurs puissent initier de bonnes politiques de gestion en la matière. Cela permettrait en outre de tirer de la migration des effets positifs. « Le Burkina Faso dispose d’une forte population à l’étranger. Selon les sources, elle varie entre 10 et 17 millions. Une gestion efficace débuterait par une connaissance exacte de ces chiffres. Cette migration burkinabè a, en effet, un visage positif, ne serait-ce que si on s’intéresse à son potentiel. Des capitaux financiers, évalués à plus de 61 milliards de F FCFA en 2012, aux capitaux social et culturel. (…) c’est-à-dire que la migration connue, bien gérée peut positivement contribuer au développement national et surtout que la connaissance du contexte international de la migration peut aider à réduire les effets négatifs, non encore survenus, au niveau national », a laissé entendre M. Diop, pour qui le Burkina a déjà fait des efforts à travers la conception d’une stratégie nationale de la migration.

Notons que l’Association de recherche de solutions pour les migrations dans le monde (ARSI-W) a été créée le 14 mai 2014. Son objectif est d’œuvrer pour le bien être des migrants et des populations en déplacement.

Dimitri Kaboré