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© Autre presse par DR
Baisse du prix des hydrocarbures : le silence suspect des transporteurs routiers |
La Fédération nationale des acteurs du transport routier du Burkina (FENAT) a organisé un point de presse, le vendredi 18 décembre 2015, à Ouagadougou. La baisse des prix du transport et les incendies des cars ont été aux menus des échanges.
Le coût du transport ne connaîtra une baisse de si tôt. Mais de concert avec les autorités en charge du transport, une solution sera trouvée dans les meilleurs délais. C’est ce qu’a dit le secrétaire permanent de la Fédération nationale des acteurs du transport routier du Burkina (FENAT), Bonaventure Kéré, lors du point de presse que ladite fédération a animé le 18 décembre dernier, à Ouagadougou. Il a rappelé que le transport, comme toute autre activité économique, fait appel à plusieurs facteurs pour sa réalisation. Pour une meilleure gestion de leurs entreprises, les transporteurs ne peuvent faire fi des différents intrants qui entrent en ligne de compte. « Toute entreprise surtout de transport évolue impérativement dans la mondialisation ou globalisation de l’économie », a souligné M. Kéré. Selon lui, la fiscalité applicable au secteur du transport routier est une injustice, car dit-il, la TVA est appliquée deux fois. Outre cela, le tarif fixé pour le transport de personnes au Burkina Faso depuis 1984 est de 20 F CFA par personne au km. A l’en croire, tous les tarifs de transport appliqués jusqu’à ce jour restent inférieurs à ce tarif fixé, homologué, sans ignorer qu’en 1984, la TVA de 18% a été introduite dans le droit économique. « On ne peut baisser ou augmenter un tarif en tenant compte d’un seul facteur »,…
Pourquoi, le coût du transport n’a pas baissé alors que le carburant a baissé de 80 F/litre de gas-oil ? Le secrétaire général de la FENAT, Frédéric Sidibé, a fait savoir que le carburant ne représente que 40% des postes de charge des entreprises de transport. « S’il faut intégrer dans les calculs de fixation des tarifs, les éléments comme les pièces détachées, les lubrifiants, le coût élevé de l’assurance, les taxes exigées aux compagnies et bien d’autres intrants, alors une baisse du carburant n’a pas d’impact sur le chiffre d’affaires des sociétés », a-t-il affirmé. Malgré leur détermination à soulager les usagers, a-t-il précisé, les responsables de la FENAT ont aussi l’obligation de faire en sorte que les compagnies ne subissent pas des charges supplémentaires, au risque de les voir disparaître et avec elles, des milliers d’emplois. Lors du point de presse, les responsables de la FENAT ont dénoncé les incendies volontaires de cars des compagnies de transport. A entendre le SG de la FENAT, Fréderic Sidibé, ce phénomène très regrettable tend à se généraliser.
Toute chose qui inquiète les transporteurs routiers. Pour étayer leurs propos sur ces situations d’incendies, les conférenciers ont évoqué des cas récents. Il s’agit de l’incendie d’un car par une foule, le 1er novembre 2015 sur le tronçon Sakoinsé-Kokologho (RN1) à la suite d’un accident. Aussi, le 15 décembre dernier à la sortie-Est de Ouagadougou sur l’axe Fada-Ouagadougou, un car d’une autre compagni e a été incendié, après un accident. De ce fait, il a invité les populations au sens de la responsabilité et les conducteurs à plus de prudence sur les routes. A l’Etat, la FENAT a demandé de mieux sécuriser les citoyens et aux populations, elle a sollicité plus de civisme. Paraphrasant Mgr Paul Ouédraogo, M. Kéré a prévenu que : « si le Burkina Faso ne fait pas disparaître la violence, la violence le fera disparaître».
Abdel Aziz NABALOUM
emirathe@yahoo.fr
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