Djibril Bassolé est au centre d’une polémique en ce moment. Son cas suscite beaucoup d’interrogations et même de la colère au-delà même des frontières du Burkina Faso. Le collectif des Avocats de l’espace UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) est monté au créneau pour dénoncer la décision qui interdit à Bassolé d’avoir des Avocats étrangers.
Les Barreaux de l’espace UEMOA volent au secours de Djibril Bassolé
Djibril Bassolé est écroué dans le cadre de l’affaire du coup d’Etat manqué de septembre dernier. L’ancien chef de la diplomatie burkinabè est accusé de haute trahison et de collusion avec des forces étrangères. Dans le cadre de son procès, le tribunal militaire de Ouagadougou a formellement rendue public sa décision d’interdire au prévenu de se payer les services d’Avocats étrangers pour assurer sa défense. Autrement dit, l’ex-collaborateur de Blaise Compaoré ne peut avoir recours qu’à des juristes locaux. Sont aussi concernés par cette décision, le Général Gilbert Diendéré, Herman Yaméogo, etc.
Le verdict du tribunal militaire de Ouagadougou n’est pas du goût des Avocats originaires de l’espace UEMOA. Ils parlent même de « précédent dangereux » et exhorte à l’annulation de la décision dans une déclaration faite à Cotonou (la capitale du Bénin) le 10 décembre dont copie nous est parvenue.
Le collectif des Barreaux de cet espace communautaire évoque une violation des textes en vigueur : « La Conférence des Barreaux de l’espace UEMOA tient à rappeler que depuis l’entrée en vigueur du Règlement n005/CM/UEMOA, le 1er janvier 2015, la nationalité n’est plus un critère d’exercice de la profession d’avocat par les avocats ressortissants de l’espace UEMOA dans l’un quelconque des Etats de l’Union. »
Me Mamadou Savadogo, le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Burkina Faso, et ses pairs fondent leur argumentation sur l’article 7 dudit règlement qui stipule que : « Les avocats inscrits au Barreau d’un Etat membre de l’UEMOA peuvent exercer leur profession dans les autres Etats membres de l’UEMOA. »
Ils lancent un appel aux instances judiciaires du Faso pour qu’elle revoit sa copie dans le dossier Djibril Bassolé : « La Conférence des Barreaux demande à la justice militaire du Burkina Faso de reconsidérer cette décision afin qu’elle ne constitue point un précédent dangereux. »
Pensez-vous que leur appel pourra-t-il contraindre la justice burkinabè à reconsidérer sa position ?